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Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, ses livres                     Derrida, ses livres
Sources (*) : Derrida, la cendre               Derrida, la cendre
Jacques Derrida - "Schibboleth, pour Paul Celan", Ed : Galilée, 1986,

"Schibboleth, pour Paul Celan", par Jacques Derrida (1986) [Schibboleth]

   
   
   
                 
                       

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Ce texte, daté de Seattle, le 14 octobre 1984, est un commentaire de la poésie de Paul Celan. En sa première version publiée en anglais, c'était le texte d'une conférence prononcée lors d'un International Paul Celan Symposium à l'université de Washington (Seattle). En 2003, près de 20 ans plus tard, Jacques Derrida a prononcé une conférence à la mémoire de Hans-Georg Gadamer, Béliers, qu'on peut considérer comme une suite de Schibboleth (ou une reprise de ses thèmes sous un autre angle).

On trouve en outre dans le corpus publié de Jacques Derrida deux autres textes sur Paul Celan :

- Politique et poétique du témoignage (texte publié dans le Cahier de l'Herne 2004), où le poème Aschenglorie est analysé,

- Les séances VIII et X du séminaire sur La bête et le souverain (Volume 1), qui proposent une nouvelle interprétation de la conférence de Celan, Le Méridien, déjà analysée en détail dans Schibboleth.

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Dans ce livre, Jacques Derrida analyse deux poèmes de Paul Celan : Tout en un et Schibboleth, et le célèbre discours que Celan a prononcé en 1960 pour la réception du prix Georg Büchner, le Méridien. On peut le lire comme un essai sur la signature et la date - et c'est ainsi qu'il est le plus souvent lu. Mais on peut y lire aussi, d'une autre façon, son Schibboleth à lui. Pour lire l'interprétation que, sous cet angle, je propose, il faut se rendre sur la page que j'intitule le schibboleth de Jacques Derrida.

 

 

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Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

 

[Le poème partage l'impartageable : un schibboleth où se dissimule, dans sa lisibilité, le chiffrage comme tel]

Les mots sont des spectres : avec eux revient l'origine, et aussi la perte inéluctable de l'origine

Schibboleth est le seuil de l'imprononçable

Depuis sa propre date, le poème s'adresse à une date toute autre : il conjoint et rassemble les deux dates hétérogènes en un même anneau

La date opère toujours comme un schibboleth : elle manifeste qu'il y a de la singularité chiffrée, irréductible au concept et au savoir

Ce que je suis, ici, maintenant à cette date, est un schibboleth

On pourrait aujourd'hui surnommer l'état présent de l'Etat d'Israël : schibboleth

L'art n'est peut-être qu'une intense familiarité avec l'inéluctable originarité du spectre

Schibboleth (SBL) et Symbolon (SBL) désignent tous deux le partage et l'alliance

Qu'on le sache ou non, une parole est toujours datée - et un discours parle à sa date

La circoncision enfonce l'inscription du rien dans la chair, dans la parole vive

La circoncision n'a lieu qu'une fois

Les Ephraïmites, qui ne peuvent pas prononcer schibboleth, sont incirconcis de la voix - comme on peut l'être des lèvres, de la langue, des oreilles ou du coeur

La philosophie commence quand une voix devient lisible au-delà de sa date

L'alliance est un anneau scellé par un schibboleth : elle commémore la date et le lieu de sa provenance dont elle se démarque chaque fois

La date partage avec le nom sa destinée de cendre : elle efface cela même qu'elle désigne

L'affirmation du judaïsme a la même structure en anneau que celle de la date

Par essence une signature est toujours datée, et l'inscription d'une date ne va jamais sans une espèce de signature

Comme tout ce qui n'a lieu qu'une fois, la date résiste à la pensée

L'essence du poème est la date : soustrait à la répétition, il s'adresse à une autre date

Un rabbin est un sage investi du droit de circoncire la parole

Une religion commence, avant la religion, à la bénédiction des dates, des noms et des cendres

Dans l'anneau, l'unique s'allie avec lui-même comme autre, il répète son retour autour du même

La date est le nom propre de l'événement singulier, capable de survivre

La musique est ce qui reste, quand l'être se tait

La poésie, la littérature, l'art même, c'est l'expérience comme telle de la mort, du deuil, de la pire des pertes, celle qui ne laisse que des cendres, des mots incinérés sans sépulture

L'énigme du Schibboleth se confond avec celle de la traduction, dans sa dimension essentielle

Dans la prière poétique s'annonce l'essence de la bénédiction : en s'adressant à un reste, une cendre, c'est l'expérience de l'incinération de la date, consumée dès le commencement

Il arrive aujourd'hui à la poésie une expérience absolument nouvelle : la date reste en mémoire, singulièrement et en toute clarté

Schibboleth se dit en hébreu, la langue d'origine

Le mot circoncis "Schibboleth" est promis à l'autre, dans son absolue dissymétrie, pour qu'il passe la porte

Schibboleth, signal d'appartenance, nomme toute marque insignifiante inscrite dans le corps pour habiter la langue

Le Juif n'a rien en propre, sauf son nom, qui est imprononçable : schibboleth

Schibboleth est la marque d'un pouvoir différentiel qu'il faut partager avec l'autre, mais qui ne se manifeste que crypté, indéchiffrable

La circoncision est une blessure à déchiffrer, comme le poème

Elie est le prophète dont la venue est imprévisible, incalculable - mais pour lequel une place doit être gardée

Tout homme, circoncis par la langue, est comme un Juif, comme un poète

Une date est une blessure, une entaille, une incision, une marque que le poème porte en mémoire dans son corps

Le poème se doit à sa date comme à sa chose ou à sa signature la plus propre

L'énigme de la date, c'est un "Moi" singulier, solitaire, un "Je" en chemin, un poète qui la met en oeuvre, ce n'est pas l'artiste en tant qu'il est préoccupé par les questions de l'art

"Schibboleth, pour Paul Celan", par Jacques Derrida (1986) [Schibboleth]

 


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Sources
DerridaBiblio

1986_SCHIBB

DerridaCendre

YL.LLI

YYA.1986.Derrida.Jacques

Rang = ZZB_Derrida_Schibboleth
Genre = -