Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, l'art, l'oeuvre                     Derrida, l'art, l'oeuvre
Sources (*) : Derrida, marque, re - marque, itérabilité               Derrida, marque, re - marque, itérabilité
Jacques Derrida - "Schibboleth, pour Paul Celan", Ed : Galilée, 1986, p96

 

- -

Archi - oeuvre, marque

La poésie, la littérature, l'art même, c'est l'expérience comme telle de la mort, du deuil, de la pire des pertes, celle qui ne laisse que des cendres, des mots incinérés sans sépulture

Archi - oeuvre, marque
   
   
   
Le schibboleth de Jacques Derrida Le schibboleth de Jacques Derrida
Derrida, la littérature               Derrida, la littérature  
Derrida, la Shoah                     Derrida, la Shoah    

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

 

Tout poème est daté. Une date, connue ou inconnue, y est commémorée. Elle revient à travers le poème, elle s'y inscrit, mais cette inscription est aussi un effacement. A la façon d'un nom propre, la date efface cela même qu'elle désigne. Avec l'opération spectrale des mots, c'est l'origine qui revient, et aussi la perte inéluctable de l'origine. Inéluctable, ici, veut dire sans reste. La cendre n'est pas ou elle n'est presque rien, la restance du reste (p77). Par les mots du poème, la date s'anéantit, elle brûle par le dedans, elle n'est plus rien, elle est réduite en cendres. De ces cendres, on ne peut même plus faire son deuil, il faut se résoudre au deuil du deuil.

Avec l'écriture poétique, c'est aussi l'anniversaire, l'alliance, le retour, la commémoration de la date qui s'inscrit. Même réduite en cendres, on peut encore bénir la date. Pour définir l'essence du poème, Jacques Derrida avance une formule : la bénédiction des cendres. Les religions, avant même de s'instituer, ne bénissent-elles pas, elles aussi, les dates, les noms et les cendres? Ne bénissent-elles pas les traces, dans leur illisibilité même (p72)? La bénédiction n'est pas réservée aux personnes, on peut aussi bénir une chose, un "quoi". Mais le "quoi" touche au "qui", car à travers la date de l'autre, c'est sa singularité qu'on bénit, son schibboleth qu'on fait circuler, ici et maintenant. Le schibboleth dit "je suis". Cette "voix de personne", le nom de rien, implore, prie. C'est elle qui donne cette date qu'elle bénit.

 

 

A la cendre qui symbolise le deuil impossible, Derrida associe la pire des cendres, l'holocauste (p83). Ces noms effacés, sans sépulture, ces "Cendres. / Cendres, cendres. / Nuit. / Nuit-la-nuit" (le poème Asche, Nacht de Celan) c'est l'"enfer de notre mémoire". Derrida (à la suite de Celan) n'hésite pas à associer ces morts sans sépulture aux mots sans sépulture. Le poème n'est pas une épitaphe. Il franchit une limite, au-delà du deuil. C'est ce franchissement qui, peut-être, caractérise l'art : quand reviennent la marque ou le trait comme tels, on ne peut ni les introjecter, ni les incorporer à la manière d'un deuil réussi (freudien) qui efface leur altérité. On ne peut que les oublier complètement, ou les laisser revenir - tout autres.

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Derrida
DerridaArt

DQ.LLD

DerridaMarque

WE.LED

ArchiOeuvreMarque

JE.LJE

DerridaSchibboleth

EG.LEG

DerridaLitterature

HE.LHE

DerridaShoah

PH.LKJ

UPoesieCendre

Rang = L
Genre = MJ - NA