Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Marc - Alain Ouaknin                     Marc - Alain Ouaknin
             

 

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Page créée par le scripteur le 6 mai 2006.

[Cheminements à partir de l'oeuvre de Marc-Alain Ouaknin, né en 1957]

   
   
   
                 
                       

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- Bibliographie.

- Il fut un temps où son site officiel se trouvait à cette adresse. Il semble avoir disparu [comme le Livre Brûlé de Rabbi Nahman]. Est-il revenu dans un autre lieu? Je l'ignore.

 

Les textes publiés de Marc-Alain Ouaknin sont une source inépuisable d'informations sur la tradition juive. Ils fourmillent de rapprochement inattendus entre cette tradition et les courants les plus contemporains de la philosophie et de la littérature. Son humour, son souci de la pensée actuelle, son intérêt pour la modernité, séduisent.

Il fait rebondir la tradition, lui donne d'autres résonances. On découvrira dans ses propos d'étonnantes inventions verbales, des pépites, des lueurs de nulle part, des formules souvent drôles qui cristallisent un syncrétisme étrange, une langue nouvelle qu'on pourrait appeler le judéo-français comme il y a eu un yiddish ou un ladino, des étincelles qui laissent de curieuses traces voluptueuses de sens. Chez lui tout livre se constitue dans un retrait, un effacement qui laisse place à la transcendance, toute phrase est une composante d'une controverse interminable, tout mot est un assemblage de lettres qui peut exploser à tout moment (guématria), et toute interprétation est une caresse - un genre de caresse assez spéciale d'où émerge un sens absolument nouveau (hidouch).

Que dire alors d'un tel rabbin? Il est à la fois orthodoxe, à sa façon, quand il rend compte de la Cabale lourianique avec son tsimtsoum et ses vases brisés, de l'Arche d'alliance ou des Chérubins. Mais il est étranger à toute orthodoxie, et même à toute institution, quand il fait l'éloge de la controverse talmudique (mahloqet), dans la foulée de R. Nahman de Braslav et dans la lignée d'Elicha ben Abouya. Certes, la présence divine est en exil, certes, le monde est vide de Dieu, c'est-à-dire athée. Mais cela n'empêche ni d'étudier, ni de transmettre, ni d'observer, ni de respecter.

Docteur en philosophie, Professeur de littérature comparée à l'université de Bar-Ilan (Tel Aviv), il est le fils du Grand Rabbin Jacques Ouaknin et lui-même rabbin. Il travaille au corps les textes de la philosophie, de la psychanalyse et de la littérature avec ceux de la pensée juive : tora, talmud, cabale et hassidisme. Il travaille actuellement, en partenariat avec le MJLF et la Fondation Moses Mendelssohn, sur un projet de traduction commentée de la bible.

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets)

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[Le livre se constitue dans son retrait, son effacement, sa brûlure]

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[Interpréter un texte, c'est le caresser : il se retire, reste inaccessible, ses voix se dérobent dans un jeu sans projet ni plan]

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[La relation d'altérité, de transcendance, avec l'autre ou avec Dieu, est basée sur la différence entre le masculin et le féminin]

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[La nouveauté (hidouch) est une destruction créative de sens qui ouvre originellement au monde, ajoute de l'absolument nouveau à l'être, produit le temps]

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[La controverse talmudique (mahloqet) est une dialectique ouverte qui ne s'apaise jamais, ni dans un "Nous", ni dans un système, une synthèse, un savoir ou l'institution d'un dire]

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[Elicha ben Abouya (A'her, l'autre, le rabbin hérétique), penseur de l'étrangeté, introduit le rire au coeur de la pensée hébraïque]

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[La manne est double : d'une part, elle est questionnement, renouvellement infini des goûts et des substances; d'autre part, elle se répète chaque jour à l'identique]

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[Le "Livre Brûlé" de Rabbi Nahman de Braslav a été écrit pour être brûlé]

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[Dans la tradition hébraïque, pour qu'il y ait guématria , il ne suffit pas de faire correspondre des chiffres et des lettres, il faut en plus un commentaire qui donne à penser]

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Tout livre, par sa structure, contient plus qu'il ne contient : il engendre d'autres livres

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Le Tsimtsoum apparaît comme le passage de l'infini au fini, avec la possibilité pour l'Infini d'être perçu

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Lire, c'est disséminer le mouvement et le temps au coeur même des mots

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L'oeuvre d'art est une nouveauté radicale qui ouvre, fonde et institue son propre monde

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Le premier mot du talmud est une question sur le temps : Meemataï?

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Dans l'étude, le rapport au corps du texte équivaut à un rapport au corps de la femme : la transcendance s'accomplit par la proximité de l'altérité féminine

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On ne peut interpréter un texte qu'en s'impliquant au présent comme lecteur - ce qui est incompatible avec la méthode historique, qui tend à effacer le lecteur

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Pour produire des sens nouveaux, il faut restreindre son savoir

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Le voile qui, dans le temple, cachait le Saint des Saints où se trouvait l'Arche sainte - et donnait à voir le visible/invisible : c'est le texte

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L'hébreu (ivrit) est une trace : celle du passage, de la rupture / transgression (avera), de la transmission, de la production et de la création (oubar, meouberet, ibour)

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L'interprétation doit s'entendre dans le sens de l'expression biblique : "Il a ouvert et il a dit" (Patah veamar)

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La manne est le signe parfait, le paradigme de tous les signes : un signifiant vide qui ne renvoie à aucun signifié particulier

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L'homme qui s'interroge sur les choses visibles - "Quoi?" - est en quête d'un "Qui?", mais ce "Qui?" reste invisible, inaccessible et inentamable

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Sur les quatre niveaux d'interprétation, le pchat ne renvoie qu'à lui-même, le remez et le drach renvoient à d'autres sens, et le sod ne renvoie à rien

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Deux principes de dialogue font du talmud une anti-idéologie : le mahloqèt (controverse - entre les personnes) et la guezéra chava (intertextualité - entre les mots)

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L'histoire des quatre rabbins entrés au Paradis correspond aux quatre niveaux possibles d'interprétation du texte : mourir, devenir fou, devenir Autre ou s'en sortir indemne

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Après la brisure des vases, nous ne pouvons vivre que dans le silence des questions sans réponse, qui procèdent de l'espace vide

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Le texte est insaisissable, imprenable, il est comme la tora ou Dieu : on ne trouve son sens que dans le vide, les blancs de l'écriture

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Quand les Hébreux "voient les voix", ce qu'ils voient est la chair de la lettre, le corps du texte, l'écriture sans image ni idole

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La compassion (Rahmanout) est la capacité de faire un vide au sein de soi pour accueillir l'autre

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Yits'haq (Isaac), le premier rire de la bible, introduit l'espacement dans la chose

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Le Qui? et le Quoi? adviennent lorsque le monde et la personne ne sont plus figés dans des destins ni dans des identités fixes

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Ce n'est pas Dieu qui est mort à Auschwitz, c'est l'homme

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Jacques Derrida est le premier élève de Lévinas, car il poursuit sa réflexion sur le temps dans son rapport à la lettre

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Le judaïsme n'est pas une religion, mais une parole de libération

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Dans la sagesse occidentale, c'est la réponse qui compte, tandis que dans la hokhma (sagesse talmudique), c'est la question

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Derrida / Levinas / Jabès / Kafka se situent dans le même horizon juif de sainteté : réparer l'oubli de la lettre

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Il faut qu'un livre, pour être un livre, soit une parole parlante, une bouche

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Chadaï [Assez!] est le nom de dieu quand il se donne à voir, et c'est aussi le nom du Tsimtsoum

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Interpréter un texte, c'est le caresser sans le saisir, se retirer devant lui, le laisser se dérober

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L'homme est un Golem : sa vie alterne entre une existence corporelle, inerte, et le mouvement dynamique d'un projet porté par le langage et les lettres du Nom

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Le hassidisme préconise une "éthique du commencement", dans laquelle chaque parole ou action est un point de renouveau

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Entre deux maîtres qui discutent, il y a un néant

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Le mahloqet procède de l'espace vide, qui est le lieu originaire de toutes les questions

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En la manne se trouvaient tous les goûts, et chacun goûtait ce qu'il voulait

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Comme deux seins de femme se dessinant sous un voile, la transcendance est présence/absence, visible/invisible

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L'alliance du Sinaï a été conclue avec tous les présents, mais aussi avec tous les absents

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Chaque main comporte 14 phalanges, au total 28, qui sont les 28 lettres du premier verset de la tora qui fait passer le monde du néant à l'être

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Dans la tradition talmudique, Elicha ben Abouya, le troisième maître entré au Paradis, est l'Autre, l'hérétique, mais aussi le héros

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Le mot "milah" (circoncision en hébreu) signifie aussi : coupure, face-à-face (moul), et "mot"

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Toute parole, toute pensée talmudique est double, car si les maîtres formaient une unité, il n'y aurait pas de place pour la création du monde

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La lecture hébraïque (guezéra chava) n'opère pas sur un texte linéaire, mais par sa mise en volume, en réseaux

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En se donnant pour mission de rassembler les étincelles de sainteté éparpillées à travers le monde, le hassidisme déconstruit la langue et introduit le désir dans les mots

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Le Hidouch n'est pas un nouveau sens : c'est un nouveau signifiant qui rompt avec la tradition et la transmission, tout en en étant le fondement

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La lettre latine repose sur la ligne inférieure, tandis que la lettre hébraïque est suspendue à la ligne supérieure

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Le livre est dans la position du nom de Dieu : il ne peut être lu qu'éclaté, démembré, dans sa brisure et non pas dans sa restauration

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La mahloqet (controverse talmudique) est un dialogue ouvert, sans synthèse ni conciliation, qui ébranle la quiétude de toute vérité

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Le Galgal est meguila (rouleau), et non pas sefer (livre) : il demande pour être ouvert de l'effort et du temps

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Le midrach, qui incarne le rapport de l'homme au livre, est de l'ordre de l'altération, de l'altérité

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On ne peut pas restaurer l'unité du monde (tiqoun), mais on peut en délivrer quelques étincelles (nitsotsot)

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Moïse ne transmet pas d'abord la loi mais sa cassure, qui signifie le refus de l'idole

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Le Tiqoun est le discours de la réponse, métaphysique et totalisant

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La coexistence incompréhensible d'un "Il y a Dieu" et d'un "Il n'y a pas Dieu" est le fondement de la pensée de R. Nahman de Braslav, le Baal Qouchia (possesseur de la question)

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Pour la tora, le sens n'est jamais là où il se donne; être, c'est être en voyage, et le voyage n'a pas de lieu

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Elicha ben Abouya illustre la problématique même du talmud : entre le texte et le monde, il y a cassure; le monde ne réalise pas l'Ecriture, et l'Ecriture ne réalise pas le monde

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Les chérubins, paradigme du face-à-face, signifient que la dimension du visible s'ouvre avec le visage humain

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La voix divine parle entre les deux chérubins : elle surprend, interpelle, appelle la réponse et la prière, mais sans faire sens

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Les lettres sont des écorces qui contiennent les étincelles de lumière primordiale; celles qu'on ne peut pas ouvrir s'appellent : Lilith

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Pour entendre la voix d'un texte, il faut construire, fabriquer et faire cette parole

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Les larmes ("dema" en hébreu) sont un retrait de la totalité; car pleurer, c'est renoncer devant l'autre à son savoir ("mada" en hébreu)

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Le livre brûlé, Lire le talmud (Marc-Alain Ouaknin, 1986, réédité en 1994) [LLB]

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Lire aux éclats, Eloge de la caresse (Marc-Alain Ouaknin, 1989) [LAE]

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Séminaire de Marc-Alain Ouaknin [Sem]

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Méditations érotiques, Essai sur Emmanuel Levinas (Marc-Alain Ouaknin, 1992) [ME]

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Tsimtsoum, Introduction à la méditation hébraïque (Marc-Alain Ouaknin, 1992) [Tsimtsoum]

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Mystères de l'alphabet (Marc-Alain Ouaknin, 1997) [MDA]

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Mystères de la Kabbale (Marc-Alain Ouaknin, 2000) [MDK]

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Mystères des chiffres (Marc-Alain Ouaknin, 2004) [MDC]

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Bibliographie de Marc-Alain Ouaknin

 


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