Le nom de Dieu El Chadaï apparaît dans un verset de la tora : "Je suis apparu à Abraham, Isaac et Jacob sous le Nom d'El Chadaï, mais je ne me suis pas fait connaître sous le nom Tétragramme" (Ex 6,3). Dans ce verset, Dieu se donne à la vision (reïya), il se donne à voir, par opposition au tétragramme où il donne à connaître (yediya).

Le mot Chadaï peut se décomposer en deux parties : "Che-Daï", ce qui signifie littéralement "que-assez". Rech Laquich commente ce nom ainsi : "Je suis celui qui a dit au monde : Assez!". Ce nom exprime la limitation. Par El Chaddaï se réalise le passage entre l'invisible et le visible, entre le Saint des Saints et le Saint, entre l'Infini et le fini. C'est le retrait, ou Tsimtsoum, par lequel Dieu se retire et se révèle, et c'est aussi la limite qui subsiste, le voile c'est-à-dire le texte.

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Il est précisé que cette oeuvre, dont le titre est "Sans Titre", est un autoportrait de l'auteur (John Heward). Ainsi en est-il avec la divinité créatrice. Ce qu'elle montre est toujours son autoportrait mais, derrière le voile, nous n'en voyons rien.