Isaac Louria distingue trois phases dans la création du monde : le Tsimtsoum (retrait de Dieu), la Brisure des Vases (la lumière divine fait quelques dégâts) et le Tiqoun : réparation, restauration, rééquilibrage, restitution de toute chose à sa place. C'est ce qui se passe (entre autres) quand on cherche à répondre aux questions. Selon R. Nahman de Braslav, il faut prendre garde à ne pas parler plus que nécessaire, car si l'on parle trop, ce n'est pas la réparation qui va se produire, mais les masques. Les déchets de la brisure (Qlipot) vont se sédimenter, faire institution, prendre le dessus sur les étincelles (nitsotsot). Une réponse qui clôturerait l'interpellation empêcherait la parole, la remplacerait par le dogme. Reconstruire et rassembler le Nom de Dieu conduit au logos et au cosmos. Si "Tout est Un", il y a du divin partout, de l'étincelle en toute chose. On revient à une sorte de panthéisme, une dénégation de la séparation qui a vidé le monde de présence divine. C'est le discours politique qui rejette l'ébranlement du monde, la brisure de la Chevira, et justifie que tout le monde pense la même chose.