A Auschwitz, c'est l'humanisme du 18ème et 19ème siècle, celui des Lumières, qui est mort. Toutefois il ne faut jamais désespérer, même de l'homme (a dit R. Nahman de Bratslav). Si l'homme n'existe pas, il doit s'inventer (selon le Baal Chem Tov, ce maître du hassidisme qui était contemporain de Voltaire, Rousseau, Kant, Goethe, Mozart, Goya, Danton et Robespierre).

Le hassidisme est la recherche au sein du judaïsme de ce qui pourra faire échouer le principe d'Auschwitz. Comment rencontrer de manière concrète et connaître l'autre homme? Il faut éviter le jeu du pouvoir, ne pas ériger en norme la domination du plus fort, faire en sorte que l'inhumanité n'ait pas d'avenir. Dire son bonheur de vivre, mais aussi sa douleur et son angoisse.

Le hassidisme crie l'enseignement d'Abraham : Hessed, c'est l'accueil de l'étranger. L'étranger, c'est aussi l'étrange, l'étrangeté, l'inconnu qui fait naître le questionnement, le visage singulier et unique de l'autre homme.