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Cézanne, la promesse                     Cézanne, la promesse
             
Honoré Mapier - "Genèse d'un autre écart", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 22 juillet 2007

[Paul Cézanne (1839-1906) a maintenu vivante la promesse de l'art]

   
   
   
                 
                       

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Si Cézanne est révolutionnaire, ce n'est pas seulement pour des raisons chronologiques (il est né avec la photographie (1839) et mort au moment du basculement vers l'art abstrait (1906)). C'est parce que, dès ses peintures de jeunesse ou Pastorales qui culminent dans Une moderne Olympia (1873), il inaugure un nouveau rapport entre la vision et le désir. Alors que Manet montre le spectacle de la vie urbaine, c'est lui qui, paradoxalement, laisse filtrer son désir de la façon la plus intime et la plus moderne. En témoignent ses baigneurs et baigneuses, figures impersonnelles de ses propres contradictions, ses cupidons en plâtre, et aussi ses rares et précieuses figures féminines. Entre les hommes et les femmes, la barrière est presque infranchissable. Pourtant la jouissance n'est pas illégitime, et toute son oeuvre en est le substitut. L'amour est une lutte, qui est celle de la peinture.

La peinture de Cézanne est marquée par un déséquilibre, une tension qui le fait évoluer mais ne le satisfait jamais. Personnalité inhibée, tentée par l'immobilisme, il doit sans cesse répondre à une urgence, une exigence qui prend différentes figures : par exemple la femme désirée, la couleur rouge, la tache, la pomme dont l'ambiguité est l'expression la plus éloquente de ce qu'il exprime sans l'exprimer. Dans ces fruits qui donnent toujours une impression d'instabilité et d'inachèvement se projettent les qualités qu'il apprécie le plus : solitude, sérénité, jouissance. Mais ce n'est pas tout. Choisie pour son insignifiance, la pomme porte quelque chose en plus. Quoi?

C'est là que l'époque entre en jeu, car sa technique singulière, où des touches analytiques sont juxtaposées à l'extrême limite du tactile, enfante un nouvel espace. Elle produit un monde dans lequel les choses et le peintre sont englobés - motif qui aura une prodigieuse postérité. Nul mieux que Cézanne, le paysan, n'a senti l'incongruité montante de son temps. Quand il laisse entendre que chaque objet se dirige vers un point central qui lui est propre, il repère la symbiose de l'homme et du monde, naturel et artificiel.

Après plus d'un siècle, ses innovations paraissent presque banales, mais ce n'est pas un hasard s'il a provoqué, à l'époque, tant d'indignation (ou de moquerie).

Face à un impressionnisme séducteur, il établit un autre rapport à l'objet où ce n'est ni l'esthétique, ni la finition qui comptent, mais une sorte de présence objective, de compromis d'un type nouveau devant la profondeur.

La modernité de Cézanne, c'est qu'il se savait comptable d'une déflagration de l'être pour laquelle il n'y avait pas de mot. C'est une sorte de mystique, mais irréductible à toute religion.

S'il privilégie la couleur pour faire naître l'espace et les formes (au détriment du dessin), ce n'est pas pour l'esthétique (au contraire), c'est au service de la matérialité de l'objet, de sa surface. Les paysages et les humains sont traités de la même façon. Le fond est rapproché de l'objet.

Les couleurs résonnent, mais la peinture est silencieuse.

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets) :

 


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