Comme l'explique Nadar dans son livre Quand j'étais photographe (paru en 1900), la photographie éclate à l'imprévu, en-dehors de tout ce qu'on pouvait attendre. Elle démontre pour la première fois que la lumière peut exercer une action sur les corps. On s'en sert pour la documentation, comme substitut du portrait pictural, mais aussi pour le souvenir des morts. Si la lumière laisse des traces, pourquoi ne pourrait-elle pas aussi produire des changements dans les corps matériels? Cette interrogation nourrit le spiritisme.

Dans les premières années, elle est développée pour les besoins de l'exploration, des expéditions et relevés topographiques (vues stéréoscopiques), ou encore pour la constitution d'archives documentaires (Eugène Atget). Technique révolutionnaire, contemporaine des débuts du socialisme, elle relève alors plus du discours scientifique que du discours esthétique.

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Chronologie :

- 1816 : expérience de Nicéphore Niepce au bitume de Judée.

- 1822 : première image héliographique.

- 1825 : autre image héliographique prétendant à la première place.

- 1839 : Daguerréotype. Les premiers brevets avaient été déposés simultanément par Arago et Talbot. Daguerre s'associe avec Niepce récupère à sa mort les dividendes du brevet. Mais cette sombre histoire de propriété industrielle ne doit pas masquer l'essentiel : avec cette nouvelle technologie, la nature semble se reproduire elle-même.

- 1840 : "Daguerréotypomanie". Floraison dans les années 40. Nombreuses applications en science et archéologie.

- 1841 : Brevet du calotype (procédé qui permet d'obtenir un négatif papier direct) par William Henry Fox Talbot.

- 1850. Procédé au collodium. La plupart des portraitistes professionnels sont ruinés.

1867-69. Photo en couleurs de Charles Cros et de Ducos du Hauron.

- 1880. le gélatino-bromure ouvre l'ère industrielle.

- 1900. Les paysagistes de genre sont ruinés par la carte postale.

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Propositions

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