Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

 

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Sur l'art contemporain                     Sur l'art contemporain
Sources (*) : Chaque oeuvre transforme l'art               Chaque oeuvre transforme l'art
Jean-Yves Davy - "Les angles de l'art", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 9 janvier 2006 Art Ctp, dissémination

[Il y a dans l'art contemporain un mouvement qu'aucune institution ni aucune volonté ne peut arrêter]

Art Ctp, dissémination Autres renvois :
   

Post-moderne

   

Traits de l'art moderne

   
Oeuvre, arrêt, différance Oeuvre, arrêt, différance
Le Contemporain du Quai               Le Contemporain du Quai    
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

logo

 

Comment définir l'art contemporain? Il faut partir de quelques idées simples : disons, pour ne pas nous enfermer dans des définitions oiseuses, que l'art contemporain n'est autre que l'art actuel, et que l'art actuel n'est autre que celui qui se fait actuellement. Sous cet angle l'art contemporain diffère de l'art moderne ou de l'art post-moderne, car il est impossible de raconter son histoire. Comme disait un philosophe, il ne pourra jamais servir de base (ou de matériau) à aucun grand récit; et si quelqu'un avait cette prétention et voulait proposer le sien, il y aura toujours quelqu'un d'autre pour en inventer d'autres, complètement différents et tout aussi valables. L'art contemporain n'est pas circulaire, il ne revient jamais à son point de départ, une caractéristique qui, pour certains (la majorité des critiques et la quasi totalité du "public") est absolument insupportable. Désormais, quiconque réfléchit à l'art a le droit de se constituer ses propres catégories. C'est une possibilité douloureuse, compliquée, dont on pourrait ne jamais se remettre.

La chronologie, elle aussi, peut servir, à condition de n'être pas l'alibi par lequel on renonce à penser. L'histoire de l'art n'en finissant pas d'être en crise, nous savons maintenant que toute oeuvre a toujours été un montage anachronique. Depuis le début du 20ème siècle, on s'est mis à assumer cet anachronisme, voire à s'en vanter. C'est peut-être ça, le post-modernisme : se vanter de conduire le mouvement d'un cheval qui ne vous communique jamais son itinéraire.

Un jour, l'art s'est mis à hurler. Lessing s'en est aperçu tout de suite. Il a écrit son Laocoon pour couper court à cette évolution - sans succès. La vision s'en est accommodée. Puisque ça hurlait dehors, pourquoi ne pas hurler dedans aussi? C'était le commencement de l'espace vocal avec son pathétique, sa sensiblerie, sa morale et ses machineries. Toute la suite s'y rattache, y compris :

- le cinéma et ses techniques, par exemple le montage,

- les courants sociaux de l'art : caritatif, droits-de-l'hommiste, contextuel ou relationnel,

- les figures de la mort de l'art,

- l'art de l'intime,

- etc...

Une fois enclenché le mouvement qui détache l'art moderne de l'imitation, on ne peut plus l'arrêter. Il se développe dans toutes les directions :

- éloignement de la référence pour laisser libre cours à la matérialité et/ou la spiritualité de l'art. Exemple : l'art abstrait.

- retour de la chose sous la forme de l'empreinte (photographie), de l'indice sous toutes ses formes, du présentisme, du readymade.

L'art contemporain n'exclut rien. S'il est avide de frontières, c'est pour les bousculer. Toute limite lui est insupportable. Autant le modernisme recherche la pureté, autant le post-modernisme idéalise l'impureté. N'importe qui peut donner son avis. Tout est bon pour faire art : objets, gestes, souffles, jeux, formes, récupération de pratiques modestes ou oubliées, petites émotions, actions concrètes, provocations, etc... Il n'a pas de limites. Il dévore tout : l'hétérogène, l'innommable, la pulsion, l'horreur ou le néant (vaste programme). Entre désublimation, dégoût et nouvelles esthétiques, il y a toujours des places à prendre.

Mais fatalement, la décomposition débouche sur une recomposition. La logique du mélange est encore une logique, même si elle prétend rompre avec le logos.

Il faut faire événement. N'importe quoi peut en devenir l'enjeu. Il suffit d'un détail, d'un regard, d'un fait pictural. Mais un (véritable) événement est incompatible avec la répétition : il faut qu'il soit singulier, un hapax. Quand on le répète systématiquement, plus rien n'arrive.

Quand la métaphysique s'effondre, le désir de représenter l'invisible s'intensifie. C'est un symptôme. Des stratégies du silence ou du retrait vont dans ce sens.

La peinture est à l'art contemporain ce que l'alexandrin est à la poésie : même si elle disparaissait complètement (ce qui n'est pas le cas), on ne l'oublierait jamais, car toute oeuvre actuelle prend sa place.

Ces courants combinés n'ont pas réussi à éliminer complètement la mimesis. Elle reste collée à leurs basques, et à la plupart des oeuvres.

L'art classique était lié à l'humanisme. L'art contemporain est associé au marché.

Au final, existe-t-il encore, ou n'est-il qu'une sous-catégorie des médias?

--------------

Propositions

--------------

-

L'art contemporain trouve son principe dans la foi en l'immédiat et le goût pour le concret qui caractérisent l'époque

-

Ça hurle dans l'art! [Karen Deryiceu, 2007] [CHDA]

-

Maxime de l'art contemporain : "Fais n'importe quoi"

-

Axiome de l'art contemporain : "Tout homme ou toute femme a le droit de produire esthétiquement des jugements artistiques"

-

Dans la peinture contemporaine, en l'absence de production d'un fait pictural, le tableau n'advient pas et le sujet ne trouve pas à s'y inscrire

-

L'art actuel répond à la désublimation

-

Hurlements dans la perspective!

-

Les problèmes de l'art actuel ne peuvent trouver leur formulation qu'en corrélation avec le film, car le cinéma démonte/remonte les formes de vision des machines actuelles

-

Le cinéma est un art impur ou de l'impureté, l'art du mélange en général, fait du mélange des autres arts (roman, musique, peinture, théatre)

-

Depuis les années 1950, une large partie de ce qui se fait sous le nom d'"art contemporain" restaure sous des formes nouvelles des pratiques prémodernistes oubliées

-

En mélangeant les hétérogènes, une micro-politique de l'art brouille les frontières entre art, non-art et politique et les délégitimise

-

Quand disparaît la foi dans un grand récit, alors l'art moderne se termine et l'art contemporain commence

-

La plupart des professionnels de l'art du début du 21ème siècle défend l'idée d'un art modeste, plus ludique et ironique que critique, protestataire ou radical

-

[L'art contemporain s'affronte aux limites, à ce que les choses ont d'innommable, en-deça de toute symbolisation]

-

L'artiste contemporain explore la jouissance dans son lien à l'horreur et au néant

-

Une esthétique du dégoût remplace l'esthétique du goût qui a dominé l'art de 1750 à 1970

-

[Avec la nouvelle mimesis dans laquelle la photographie est l'art dominant, une esthétique indicielle a remplacé celle de l'icône (représentation)]

-

Dans l'art contemporain, une iconographie de l'invisible se projette dans le vide

-

L'art contemporain subit l'attraction/répulsion d'un trou esthésique

-

Lorsqu'il se confronte à l'histoire et à la guerre, l'art contemporain tend vers des stratégies du retrait, de l'invisibilité et du silence

-

Tout dispositif d'art, y compris contemporain, renvoie à la mimesis

-

L'art de l'intime s'insère dans un processus général de désublimation du monde

-

"Art contemporain" est le nom qui désigne ce qui vient prendre la place de la peinture en tant que dispositif d'exhibition ou forme de visibilité de l'art

-

L'art contemporain recompose les hétérogènes jusqu'à rendre indécidable la distinction entre art et politique

-

L'art récupère la métaphysique en plein effondrement : au lieu de s'idéaliser à travers ses dieux, l'homme trouve dans l'oeuvre d'art la compensation de ses échecs

-

L'art moderne/contemporain s'interpose dans la faille apparue au 20ème siècle entre le logos et la voix

-

L'art contemporain est assujetti au concept des droits de l'homme

-

L'art caritatif tente en vain de rédimer l'éternelle inefficacité de l'art

-

Dans l'art contemporain, l'oeuvre est contextuelle : elle s'insère comme une "intervention" dans le tissu du monde concret

-

L'esthétique relationnelle, qui se propose de restaurer le lien social à travers l'art, aboutit à une indigence "infra-mince" de l'oeuvre

-

[L'art s'efface, l'oeuvre bouge encore]

-

L'art contemporain est devenu l'expression de la loi du marché

-

[L'oeuvre idéale de l'espace vocal serait absolument présente à elle-même, sans médiation, ni représentation, ni cadre, ni commentaire, ni aucun paratexte ou parergon]

-

[Avec la modernité, les limites qui séparaient l'art des autres médias visuels et langagiers se sont effacées]

-

[Chaque oeuvre est une transformation de l'art]

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

JeanYves
ArtCtp

AA.BBB

ArtCheminements

CN.CTP

MQiACtp

ZZ.TTA

OeuvreInarret

NE.LNE

PlanSite

FP.LMM

DG_ArtCtp

Rang = zQuois_ArtCtp
Genre = -