Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, femme, différence sexuelle                     Derrida, femme, différence sexuelle
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 11 février 2007 Orlolivre : comment ne pas s'entendre, se sentir?

[Derrida, la femme, la différence sexuelle]

Orlolivre : comment ne pas s'entendre, se sentir? Autres renvois :
   

Derrida, l'hymen

   

Derrida, la mère, la matrice

   

Derrida, le phallus, le sexuel

                 
                       

1. Au commencement.

Nous sommes appelés à exister par le regard et par la voix d'un autre, un vivant sexué qui nous apostrophe et nous convoque en nous disant : Je te laisse être qui tu es, toi qui es affecté par la différence sexuelle. Avant toute autre détermination et identification, un "Viens" appelle secrètement, depuis le sans-nom, à cette différence qui sera lue comme sexuelle. Invités à répondre à ce Qui es-tu?, nous entendons : Qui est-tu, homme ou femme? Ceux qui décident de ce que je suis, y compris de mon sexe, ne sont jamais asexués. Ma différence sexuelle, lue et lisante, se décide à travers une expérience où je m'adresse à un autre lui-même sexué, un "elle" ou un "il" qui s'adresse à moi. Ce sont ces autres vivants qui décident de ce que je suis, y compris de mon sexe. Toute parole raconte et traduit cette différence, en déchiffre les traces, en fait des fables et des discours. Nous vivons en l'interprétant par nos stratégies d'adresse, d'énonciation et de désir.

Mais pour élucider cette différence, à la fois infiniment familière et problématique, c'est une autre affaire. Ce n'est pas de l'opposition des genres qu'il faut partir, mais d'une différence plus originelle, d'une auto-affection qui, avant même la différence des sexes, nous entraîne dans la dissémination. Nous y sommes jetés, nous l'expérimentons comme dispersion, déliaison, pliure du rapport à soi. Avant qu'il y ait du sexe, il y a de la dissémination. Jacques Derrida résiste au phallocentrisme qui invite à rabattre toutes les différences sur l'opposition privilégiée de la différence des sexes. La biologie moderne montre que, avant cette différence, les bactéries se divisent, les virus recueillent à l'extérieur d'eux-mêmes des transferts de matériel génétique. Il y a de la recombinaison, du brassage avant la différence sexuelle. L'opposition des sexes n'a pas de finalité ni de nécessité, c'est un événement qui est arrivé dans l'histoire de l'évolution (et aurait pu ne pas arriver). Pas plus que d'autres oppositions contingentes, on ne peut le justifier par des concepts. Son irruption est inconcevable.

Avec la différence des sexes s'est instaurée en une sorte de réserve, de supplément gratuit, où la recombinaison des gènes vient puiser. S'il y a de la différance avant cette différence binaire, alors celle-ci ne peut être réduite à un "plus" et un "moins". C'est un pli unique et irremplaçable, un repli sur soi, une auto-affection sur le mode du toucher ou du tissu.

La déconstruction n'est pas un féminisme - si celui-ci suppose l'intangibilité de la différence des sexes. Mais le logocentrisme, le phonocentrisme et le phallocentrisme sont liés. Les déconstruire, c'est faire revenir des traits féminins. Jacques Derrida se défie du général et choisit des termes qui peuvent sembler éloignés de toute "théorie du genre", mais privilégient la singularité, la rareté : l'hymen, l'amitié, le génie ou le talith. A partir de ces expériences, aucun effet de série n'est possible.

 

2. L'hymen.

Si la dissémination vient avant la différence sexuelle, alors la sexualité féminine, avec sa construction double autour de l'hymen - ce mot ambivalent qui désigne à la fois une membrane déchirable et l'union d'un couple [à ne pas confondre avec le rapport sexuel], cette sexualité vient avant toute sexualité.

En se déchirant dans l'antre de la femme, l'hymen se plie et s'accomplit. La pliure est un viol et aussi une auto-affection : par elle, la femme s'ouvre, dans son intimité, à l'extériorité. L'acte a lieu, il laisse une marque, mais le voile n'est pas déchiré. L'hymen est toujours là, inviolé, vierge, dans l'entre-deux. Le secret est intact. Telle est la matrice théorique à partir de laquelle on peut lire la différence des sexes.

Rien ne peut arrêter le jeu des pliures. Dès le commencement, il était double, et ne cesse de se dédoubler. La "femme" ne s'arrête à aucune place, aucune définition. L'hymen se consume sans jamais commencer ni finir. Alors que, pour un homme, la formulation de la différence sexuelle, c'est elle en moi (présence divine au féminin, la chekhina juive), la dissémination annule et multiplie la différence sexuelle.

 

3. La femme dans le discours.

Avec le cogito, Descartes a voulu mettre en place une philosophie neutre, indifférente au sexe. Un tel projet, lié à celui d'une langue universelle, enfermerait la philosophie dans une combinatoire stérile. On peut l'associer au discours canonique de la fraternité et de l'amitié, qui exclut doublement le féminin : entre hommes et femmes, et aussi entre femmes. Mais la neutralité n'est pas asexuelle. Pour Kant, la défense de la raison suppose un tiers exclu : la femme, la castration. Même chez Heidegger qui prétend, lui aussi, que le Dasein n'appartient à aucun des deux sexes, la différence sexuelle revient sous un autre nom : Geschlecht. Geschlecht, ce mot intraduisible de la langue allemande, renvoie à la famille, la génération, le chez soi, la dualité apaisée des sexes, et aussi à la dissension sexuelle, ce danger, ce mal qui vient menacer le rassemblement, ce déchirement, ce déchaînement sauvage qui vient délier de tout engagement. Si la division des sexes est aussi une déchéance, une corruption, alors il faut présupposer un lieu originel, intact, non contaminé, où la femme ne serait pas encore affectée par la faute. Ce lieu quasi-idéal, hérité du christianisme, n'a pas d'autre existence que métaphysique; il reste le non-dit, l'imprononcé de Heidegger et de maintes philosophies.

Une exigence de justice qui franchirait les frontières traditionnelles, y compris entre les espèces ou les âges de la vie, déconstruirait toutes les partitions, y compris la différence sexuelle. En se portant au-delà du politique, elle rendrait compte du silence absolu qui a régné, depuis toujours, dans le champ de la philosophie comme dans celui du politique, pour tout ce qui concerne la femme ou la soeur. Cela conduirait à déraciner les figures androcentrée auxquelles nous sommes habitués : le frère, le citoyen, le souverain, etc...

 

4. Castration.

Si on l'analyse comme figure de la castration (Freud, Lacan), la femme préserve la place du manque. Elle honore un contrat logocentrique où c'est elle qui fait revenir la vérité, sous la garde de la loi phallique et du castratisme chrétien. Mais Derrida conteste ce point de vue. La castration n'est pas l'affaire de la femme, c'est l'affaire de l'homme, même si la femme est assez rusée pour jouer elle aussi de la machine phallogocentrique pour séduire, ouvrir le désir. Il ne s'agit pour elle ni d'accepter la castration, ni de la rejeter, il s'agit de la suspendre pour préserver le simulacre et participer à l'échange sexuel. Si la castration est impuissante à lui garantir une place, elle préfère l'abandonner, y renoncer, revenir à son style propre.

Dans le langage courant, on dit que la femme "se donne". Ce coup de don est ambigu. Il faut bien qu'elle se donne pour femme, ce qui renvoie au simulacre de la castration. En se donnant, elle s'inscrit dans l'échange. Mais cette donation ne se laisse pas penser à partir de la vérité ou du sens de l'être. Le don est abyssal, indécidable. C'est un don de rien. Il laisse entendre qu'il n'y a ni perte de possession ni prise de possession. La femme n'est propre à rien, ni à personne.

 

5. Vérité.

Il y a toujours dans le souci d'expliquer une dimension phallique, une illusion virile. La femme peut y participer, ou non. Elle peut, ou non, avoir ce souci de vérité. Dans son interprétation de Nietzsche, Derrida insiste sur cette tension. D'un côté, le penseur allemand ne comprend rien à la femme et ne cherche pas à la comprendre, car il n'y a en elle, selon lui, ni essence, ni vérité. Mais d'un autre côté, ce qu'il appelle la femme touche à l'essentiel. A travers les différents discours qu'il tient simultanément ou successivement, où parfois il la condamne, d'autres fois il la redoute et d'autres fois encore il l'aime, Nietzsche finit par engloutir toute identité féminine et poser tout autrement la question de la différence sexuelle. Si la femme s'écarte d'elle-même, ce n'est plus la différence homme / femme qui est décisive, c'est l'écartement qui s'éloigne de la vérité. La femme qui ne se laisse pas prendre aux fétiches de la féminité n'a pas plus de raisons de croire en la vérité qu'en la castration. En prenant de la distance par rapport à elle-même (sans pour autant renoncer à la simulation, aux effets de voile ni à la pudeur), elle inaugure un autre type d'idée (non platonicien), le devenir-femme de l'idée. Sous cet angle, elle affirme une puissance dionysiaque qui renverse les valeurs. Au-delà du propre, elle est la "vérité", mais une "vérité" entre guillemets, une autre mise en scène de la vérité inaccessible au philosophe, qui peut être présentée comme erreur. "Il n'y a pas de vérité de la femme mais c'est parce que cet écart abyssal de la vérité, cette non-vérité, est la "vérité". Femme est un nom de cette non-vérité de la vérité" (Derrida, Eperons, p39).

La femme à sa façon est aussi écriture, une écriture qui se passe de tout contenu, thèse ou sens. Elle (s')écrit, écrit Derrida, par elle-même et aussi par d'autres, quand le texte traverse le voile, le déchire et défait l'opposition voilé / dévoilé. C'est ce qui arrive avec le style "éperonnant" de Nietzsche, éperonnant car il déchire mais sans arraisonner, sans fixer la pensée dans une idée immuable. Par la dimension féminisante de son écriture, Nietzsche disqualifie le projet herméneutique de la vérité. Il laisse indéchiffré plus d'un secret, le sien et celui de chaque femme. Il faut que chacun se retire, se laisse oublier, pour interroger la question de la différence sexuelle.

 

5. Différence sexuelle et altérité.

Posant la question de l'altérité féminine, Jacques Derrida part d'une analyse de la position d'Emmanuel Lévinas. Dans sa philosophie, y compris pour son analyse du tout autre, Lévinas assume la marque du masculin. (Comme Freud, il reconnaît implicitement si ce n'est explicitement qu'il écrit au masculin). Il définit l'altérité féminine comme préséance de l'accueil dans l'intériorité de la maison. C'est une position ambiguë. D'un côté, cet accueil est subordonné à la régulation économique de la différence des sexes (la femme dans sa "propre" maison). Mais d'un autre côté, l'accueil absolument originel, dans un lieu non appropriable, est une ouverture de l'éthique. Le lieu économique est aussi anéconomique, il est commandé par un surcroît d'altérité non dite dicté, en secret, par la féminin. Ce surcroît féminin habite aussi, selon Derrida qui le contresigne, l'illéité lévinassienne, qu'il signe du nom de Dieu (E.L. ou Elle).

La différence sexuelle engage dans un rapport à l'autre. Il faut avoir foi en cet autre qui déborde toute expérience, cet autre invisible, dont le secret n'est jamais levé. Il y a de la séparation dans le mot "sexe" (section), et dans la différence sexuelle. Mais une séparation peut différencier sans dissocier, diviser sans trancher. Dans cet entre-deux, la disjonction ne s'oppose pas à la réparation - mais sans garantie d'unité.

Rompre avec toute généalogie ou genre établi, c'est impossible, mais c'est ce qui arrive, par exemple, dans la littérature, lorsque des greffes, des hybridations, des migrations, détachent l'oeuvre des séries connues et des séquences homogènes et mettent en oeuvre une toute puissance autre, issue d'un secret qui reste intact. On peut alors parler de génie. Pour Derrida, le génie déborde, dans la même opération (ou le même événement), les genres littéraires et les genres sexuels.

 

 

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Propositions

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Il n'y a ni essence, ni vérité de la femme : elle écarte et s'écarte d'elle-même, elle engloutit toute identité, toute propriété, dans un écart abyssal

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Une dissémination originaire appartient à l'être du Dasein : il s'auto-affecte dans un rapport à soi déjà dispersé (espacement, entre-deux)

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La dissémination se lit comme une sorte de matrice théorique de la sexualité féminine

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La dissémination est la forme langagière de la dissension sexuelle, ce mal qui vient perturber la dualité apaisée des sexes (Geschlecht)

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"Geschlecht" est un mot intraduisible dont le champ sémantique recouvre les appartenances de sexe, race, espèce, genre, souche, famille, génération, généalogie, communauté, ...

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Il faut élucider la différence sexuelle à partir de la jetée disséminale, et non l'inverse

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Pour interpréter la corruption du "Geschlecht" comme chute, malédiction, Heidegger doit présupposer un lieu originel, univoque, qu'il hérite de Platon et du christianisme

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La malédiction de l'espèce humaine (Geschlecht), en décomposition, consiste en ceci que, dans la dissension des sexes, elle est frappée jusqu'au déchirement

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"Ein Geschlecht", qui oriente l'imprononcé de Trakl selon Heidegger (le lieu du Gedicht), oriente aussi l'imprononcé de Heidegger selon Derrida

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"Par l'acte performatif qui lit et écrit la différence sexuelle, tu es appelé à exister"

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La différence sexuelle relève du témoignage, en tant qu'il déborde toute expérience et engage dans un sans-rapport à l'autre, celui de la foi

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La différence sexuelle est à la fois lue et lisante : c'est toujours un "elle" ou un "il" qui la lit

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Avant toute autre détermination et identification, un "Viens" sans pacte ni dette, depuis le sans-nom, appelle en secret la différence sexuelle en la neutralisant

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La différence sexuelle est une interprétation : elle suppose un lieu d'énonciation, une adresse, un investissement par des phrases, du sens

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Tout récit fabuleux raconte la différence sexuelle / Il n'y a pas de parole qui ne traduise quelque chose comme cette fabuleuse différence sexuelle

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La différence des sexes, la sexualité et la mort surviennent, imprévisiblement, dans une graphique du supplément

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Pour parler "scientifiquement" du sexe ou de la mort, les concepts habituels ne suffisent plus

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Le style, la femme, la différence sexuelle et même le simulacre ne peuvent advenir que s'il y a plus d'un "je", plus d'un secret, plus d'un indéchiffrable, plus d'un retrait

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Le "pas au-delà", c'est qu'une signature n'est effective que pour des morts, ou pour d'autres vivants à venir qui décident de ce que je suis, y compris mon sexe

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Pour la femme, la castration n'a pas lieu; elle ne croit pas en sa vérité mais elle en joue pour séduire, ouvrir le désir

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Nietzsche tient trois discours sur la femme : il la condamne (phallogocentrisme), la redoute (comme puissance de vérité), l'aime (comme puissance affirmative)

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La différence sexuelle sépare en réparant, sans couper ni opposer; elle reste entre-deux, entre séparation et réparation

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Quand la femme se donne, son "coup de don" est à la fois dé-limitation du propre qui l'inscrit dans l'échange et simulacre, un "se donner pour" qui la fait prendre pour femme

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En tant qu'ils ne donnent rien, la donation de l'être ou le "se donner" de la femme ne se laissent pas penser à partir du sens de l'être, de son horizon ou de la vérité

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Le christianisme est un castratisme - où la femme se châtre elle-même

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La femme est l'écriture : elle (s')écrit, et le style (l'éperon qui ouvre un chemin - pointe, stylet) lui revient

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En questionnant la femme, l'écriture, au-delà de tout contenu, thèse ou sens, le style éperonnant de Nietzsche traverse le voile, le déchire et défait l'opposition voilé/dévoilé

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Après le moment inaugural de l'idée "Moi, Platon, je suis la vérité" vient le devenir-femme de l'idée - qui la rend insaisissable, écarte la vérité, la met à distance

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La femme est la vérité, mais en tant que femme elle n'y croit pas, elle ne se laisse pas prendre aux fétiches de la féminité

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Nietzsche range parmi les artistes, qui sont toujours des experts en simulation, les Juifs et les femmes

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L'hymen, se divisant, se rapporte à lui-même par des pliures dont rien, dans sa syntaxe, ne peut arrêter le jeu

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L'hymen "a lieu" dans l'entre (antre), dans l'obscurité d'une caverne, entre le dedans et le dehors de la femme

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L'objet-texte [livre, oeuvre] est le reste d'une pliure qui déchire l'hymen, laisse le texte vierge et intact le secret

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La consumation du livre, comme celle de l'hymen, ne commence ni ne finit jamais

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La consumation de l'hymen est fusion entre-deux, accomplissement de désir qui suspend les différences en inscrivant une différance sans présence

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La dissémination dans le repli de l'hymen, telle est l'opération mallarméenne

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Quelle est la place de la femme? Là où il n'y a pas de places pour des positions arrêtées et définies

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(Pour un homme), la formulation par excellence de la différence sexuelle, c'est : "elle en moi"

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Le mot de "génie", il faut l'infléchir vers la féminité d'une origine du monde

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La génialité consiste à donner naissance à l'oeuvre comme événement, en coupant avec toute généalogie, genèse et genre

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[De même que le Dasein de Heidegger prétend n'appartenir à aucun des deux sexes, la chair de Merleau-Ponty prétend échapper à la différence sexuelle]

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Dire que "le Dasein n'appartient à aucun des deux sexes" n'implique pas qu'il soit asexué, mais au contraire qu'une sexualité plus originaire, pré-duelle, s'y déploie

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C'est le corps propre lui-même, la chair, qui entraîne originellement le Dasein dans la dissémination, et par là dans la sexualité

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La question de la justice conduit à déconstruire toutes les partitions qui instituent le sujet humain : adulte/enfant, homme/femme, humain/animal, etc...

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La défense de la raison suppose un tiers exclu, un irrecevable : la femme, la castration

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La femme, comme figure de la castration ou de la vérité, fait revenir, en sa demeure, le phallus ou le signifiant

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Le modèle canonique de l'amitié exclut doublement le féminin : il n'y aurait d'amitié possible ni entre hommes et femmes, ni entre femmes

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On ne peut rendre compte du silence absolu du politique sur la femme, la soeur ou la différence sexuelle qu'en se portant au-delà du politique

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La différence sexuelle marque l'ouverture de l'éthique : un accueil absolument originaire, dans un lieu non appropriable, est féminin

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Comme la psychanalyse freudienne, la signature de Lévinas assume la marque sexuelle (masculine), et abandonne la différence sexuelle à un tout autre déjà marqué de masculinité

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L'altérité féminine selon Lévinas, c'est la préséance de l'accueil dans sa propre maison, qui peut toujours se transformer en intériorité réglée par la différence des sexes -

L'Oeuvre de Lévinas, signée "Il", est dictée en secret par un surcroît d'altérité non dite : l'hétéronomie absolue du "Elle" qu'on retrouve dans son nom, "E.L."

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En disant de l'oeuvre de Lévinas : "Elle aura obligé", Jacques Derrida ne distingue plus sa voix ni de la sienne (E.L.) ni du tout-autre, féminin, qui la contresigne

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Le prix à payer pour le progrès de la philosophie, sur le chemin cartésien d'un ordre intelligible énoncé dans la langue courante, est l'effacement de la différence sexuelle

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Tout se passe comme si, à lire Heidegger, la différence sexuelle n'était pas "à hauteur de différence ontologique" - et pourtant, la neutralité du Dasein n'est pas asexuelle

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La tâche qui reste à venir, au-delà du droit, c'est de mettre en oeuvre la démocratie en déracinant les figures qui prescrivent une fraternité androcentrée

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A travers la figure du dieu juif (lui en moi), ma prière s'adresse à une présence divine ou chekhina (elle en moi) qui emplit l'espace dans lequel mon athéisme peut se déplacer

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