Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Heidegger                     Derrida, Heidegger
Sources (*) : Derrida, communauté               Derrida, communauté
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 2)", Ed : Galilée, 2003, p36- Geschlecht II, La main de Heidegger

 

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Derrida, femme, différence sexuelle

"Geschlecht" est un mot intraduisible dont le champ sémantique recouvre les appartenances de sexe, race, espèce, genre, souche, famille, génération, généalogie, communauté, ...

Derrida, femme, différence sexuelle
   
   
   
               
                       

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Jacques Derrida a publié quatre textes intitulés Geschlecht : Geschlecht I ("Différence sexuelle, différence ontologique", 1983), La main de Heidegger (Geschlecht II) (conférence prononcée pour la première fois en 1985), Geschlecht III (séminaire 1984-85, partiellement publié en 2018, avec comme sous-titre" Sexe, race, nation, humanité"), L'oreille de Heidegger : philopolémologie (Geschlecht IV) (conférence prononcée en 1989), qui forment une série, et peut-être un seul essai en quatre parties. Il attire l'attention sur ce mot qu'il cite en langue allemande, et sur lequel se focalise son interprétation du "chemin de pensée de Heidegger" (note1 p15).

Le sens du mot "Geschlecht" change en fonction du contexte. Ce peut être un "nous" national, linguistique, racial ou même cosmopolite, un ensemble, un rassemblement, une génération (qui succède à une autre). Pour les locuteurs allemands, il connote la germanité, mais il reste ouvert et indéterminé. Il peut désigner le genre (sexuel) ou le genre humain (Menschengeschlecht). Heidegger, qui évite en général de parler de sexe ou de politique, utilise fréquemment ce mot, dont l'étymologie en vieil allemand (Slaht) renvoie au coup, à la frappe ou à l'empreinte (Schlag). Le mot a une double valeur : d'un côté c'est le coup, la frappe, l'impression, l'inscription (marque), et d'un autre côté la régularité, l'itérabilité, la ré-impression (re-marque). En marquant une série de singularités qui relèvent du même type, il reproduit le même (Geschlecht III p39).

En 1928, dans le cours de Marburg, Geschlecht désigne le sexe ou le genre. Cette signification renvoie plus généralement à la généalogie ou la génération. Il y a le Geschlecht mâle ou femelle (Geschlechtsteil, les organes génitaux), mais il y a aussi un Geschlecht plus général. Heidegger dit que le Dasein n'appartient à aucun des deux sexes. Cela n'implique pas que le Dasein soit asexué, mais au contraire qu'une sexualité plus originaire, pré-duelle, s'y déploie. Il serait simplificateur de traduire Geschlechtslosigkeit par "asexualité" (p21), car Geschlecht ne désigne pas seulement le sexe au sens courant (p24), le rapport sexuel (Geschlechtsverkehr), mais aussi les pulsions sexuelles (Geschlechstrieb), un "autre" sexe plus "originel" [disséminal].

Que le même mot, Geschlecht, puisse être aussi polysémique, qu'il puisse à lui seul rassembler une telle multiplicité de significations, pourrait faire croire en son unité. C'est le choix que fait Heidegger dans sa lecture de Trakl en privilégiant le syntagme Ein Geschlecht (pp146s) - mais cette lecture peut difficilement effacer le caractère aporétique du mot.

A propos de la nation allemande, Fichte parle de unsers Geschlecht. Son principe fondamental est celui d'un cercle, d'une alliance, d'un engagement, d'une appartenance spirituelle, qui n'est pas déterminée par le sol ni même par l'idiome, mais plutôt par l'idée d'une communauté humaine, organique, d'un rassemblement, d'une croyance commune au progrès infini de l'esprit par la liberté (Psyche2 p37). Toutefois cet ensemble ne peut se dire, irréductiblement, qu'en allemand. Il renvoie à l'humanité de l'homme, par opposition à l'animalité, en tant qu'elle s'annonce dans la Deutschheit.

 

 

Dans la série sémantique, il y a sexe, race, espèce, genre, famille, souche, etc., et aussi frappe, coup, marque, empreinte, type (Geschlecht III note p37). Heidegger ne parle pas de la même façon du Geschlecht en 1928, dans son Cours de Marbourg, et en 1953, à propos de Trakl, dans Die Sprache im Gedicht. C'est le même Geschlecht, mais imprimé différemment, avec une autre frappe (Schlag), un sens qu'on retrouve dans l'étymologie du mot et son sens courant : type ou spécification (Verschlagene). Citation de la note : "Dans le cours de Marbourg, le mot Geschlecht était toujours très étroitement déterminé, par le contexte, et assigné non seulement à la sexualité mais à la sexualité divisée en deux. Ici la division advient au Geschlecht. On devra penser, parallèlement au poète, une certaine unité, ou plutôt le "un" du Geschlecht qui ne soit encore "ni unisexualité (Eingeschlechtlichkeit), ni l'indifférenciation ou l'équivalence sexuelle (Gleichgeschlechtlichkeit). " Dans Acheminement vers la parole, l'insistance porte sur la malédiction du Geschlecht, le discord, la dissension irréductible qui, dès le premier coup, le force à une décomposition, un déchirement. Heidegger situe cette dissension comme déclin, déchéance, corruption, perturbation. Dans l'idiome derridien, ce mal est la dissémination.

 


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