Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, sur sa vie                     Derrida, sur sa vie
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 15 mars 2006 Orlolivre : comment ne pas avoir lieu?

[Derrida, sur sa vie] - élements biographiques et autobiographiques

Orlolivre : comment ne pas avoir lieu?
   
   
   
"La vie la mort" : graphies d'alliance "La vie la mort" : graphies d'alliance
                 
                       

1. Corpus, autobiographie.

On ne cherche pas ici à donner des informations historiques ou contextuelles, c'est le travail du biographe. Tout ce que nous rapportons, c'est lui qui l'aura écrit. Pour nous, il n'aura jamais été vivant au sens courant du terme, il n'aura été que ce qu'il en reste, son "corpus" (comme on dit), composé de textes et aussi de photographies, de films, de vidéos. Sommes-nous en droit d'isoler les éléments d'information qu'il aura parfois donnés sur "sa vie" ? Ou devons-nous les considérer comme une partie indétachable de l'"œuvre" (comme on dit), comme des éléments de sa pensée construite, théorique ? Il a lui-même beaucoup écrit sur la bordure qui sépare et conjoint l'œuvre de la vie d'un signataire. Comme tout parergon, elle n'est ni fixe ni indivisible, des forces, des dynamiques la traversent, elle ne cesse de se transformer. Cela vaut pour lui, Derrida, comme pour d'autres auteurs (par exemple : Nietzsche, Genet ou Heidegger, qu'on ne peut plus lire aujourd'hui comme on le lisait à la fin du 20ème siècle). Mais il y a, dans son cas, une particularité supplémentaire : plus il se confie, et plus il insiste sur ce qui, irréductiblement, résiste (le secret). Ne restera-t-il rien d'autre, de l'autobiographie, que ce qui y fait obstacle? Le bord travaille, il continue à travailler, bien après la disparition du signataire.

 

2. Un nom.

Dans Glas, il a déclaré que l'enjeu de son livre était la mise en jeu - ou plutôt en pièces - de son nom, de son corps, son corpus et son seing. D'un côté, il aura partout disséminé son nom, et d'un autre côté, il aura sonné partout le glas du nom propre (y compris du sien). Il aura apposé sa signature sur son "œuvre" tout en réaffirmant l'impossiblité de signer, comme s'il avait voulu organiser dans le même temps sa survie et le monument de sa mise au tombeau. Déjà présente dans les dédoublements de son nom (deux r et deux d), la duplicité est ineffaçable. Peut-être est-ce là sa vraie signature.

À sa façon, il aura transmis l'héritage, gardé la mémoire. Tel serait le rôle du philosophe : penser la garde, la désirer, la réitérer, la renouveler, l'écrire pour se protéger de la disparition, de l'oubli, de la perte. Mais garder, ce n'est pas seulement garder le texte lisible, interprétable, c'est garder aussi la voix cachée, cryptée, réservée, tremblante, idiomatique. Cette partie cryptée de lui-même qui reste secrète y compris pour lui, cette intonation irrépressible qui peut toujours survenir du fond de sa gorge toujours proche du débordement, voire du déferlement, cette chose illisible, inouïe, c'est le livre qu'il aurait désiré écrire, qui lui aurait été promis comme une langue à venir, mais qu'il n'écrira pas (les nombreux livres signés de son nom en tiennent lieu). S'il a interrogé scrupuleusement la tradition académique, y compris ses discours les plus canoniques, ce ne fut pas pour l'explorer en tant que telle, mais pour l'ébranler, pour analyser les forces qui l'ont érigée, lui ont donné cette place majeure qu'elle continue à occuper. Il aura fallu en sortir, et ni l'image du père, ni même la langue, n'en sortent intacte.

Il aura toujours été, depuis le départ, en deuil de sa vie. Chaque voyage pouvait être définitif, sans retour, mais chaque voyage pouvait être le lieu d'émergence imprévisible d'une autre vérité, une sorte de ver à soie capable de percer l'écorce qu'il a lui-même engendrée.

 

3. Récits.

Ce qui restera de son œuvre est peut-être cela : la façon unique dont il a mélangé son oeuvre philosophique avec le récit de sa vie, son enseignement avec son héritage, la pensée avec la mémoire, la prière et les larmes, jusqu'à en faire une construction unique, un tableau textuel où l'archive ne se distingue plus du concept, où le lointain ne se distingue plus du proche.

Pour donner à cela une cohérence, on peut partir du carrelage de la maison d'El Biar, cette étrange malfaçon, cette signature ou pseudo-signature laissée par un artisan anonyme, ce premier paradoxe auquel l'enfant a du se confronter : le désordre dans l'ordre, la dislocation dans la maison, l'accident dans la loi. Ce désajointement, il l'a vécu comme une injustice, et que lui devait réparer. Etrange relation, qui gouverne peut-être la suite : une position en marge de l'ordre discursif, binaire, une méfiance absolue à l'égard de toute appartenance, et aussi la réaffirmation d'une lignée, d'une filiation.

 

4. Appartenance sans appartenance.

Il a vécu, en octobre 1942, un étrange traumatisme. Exclu de l'école au titre du numerus clausus, en tant que Juif, il a renoncé d'un coup à une double appartenance : à la nation et à la communauté juive. Puisqu'on l'excluait de l'une, il devait s'exclure aussi de l'autre. Ainsi s'ouvrait, par la décision de l'autre [et même du pire : le régime de Vichy, l'antisémite, le nazi], la boîte de Pandore des paradoxes et des apories à laquelle il ne cessera jamais d'ajouter des éléments. C'est ainsi qu'il se rêve à la fois comme prophète du judaïsme sans connaître sa langue, et avocat des puissants devant le Tribunal de Nuremberg, dans des langues qui ne sont pas les siennes (grec, allemand, logos).

Comme beaucoup de Juifs de sa génération, il est resté entre-deux : entre la voix et le silence, entre la survie et la mort, entre la parole et le sans-voix, entre l'enseignement et les tentations du mutisme, entre son être-juif dont il a dit qu'il organisait l'essentiel de sa position citoyenne et l'ambition folle de proposer une nouvelle Internationale, un autre universalisme ou un autre humanisme.

En se disant marrane, il évite de choisir entre une autobiographie impossible (si l'on entend par là une réappropriation) et la marque du corps dans tout texte (car tout texte est autobiographique). Tout se passe comme si son expérience ambivalente de la langue française se traduisait en ambivalence générale, à l'égard de tout ce qui ressemble à une communauté.

 

5. Généalogies.

Son rapport à la généalogie est ambigu. D'un côté, il récuse toute parenté naturelle ou génétique : père, fils, frère ou soeur, ce n'est qu'un artefact, un fantasme. Du jour de sa naissance, l'enfant n'appartient plus à sa famille. Les fraternités et communautés ne reposent que sur le serment ou la conjuration. Mais d'un autre côté, il revient souvent sur sa propre généalogie. C'est lui qui doit porter le poids de la mort d'un de ses frères, double presque jumeau, né avant lui, et aussi, en plus, celui d'un autre frère, né après lui. C'est aussi lui qui doit porter la culpabilité liée à ses tentations fratricides. Il explique que, dans son enfance, sa jalousie à l'égard de l'aptitude au dessin d'un de ses frères l'a conduit à chercher un substitut (l'écriture). En faisant son deuil du dessin, il s'est trouvé une vocation, une élection indéchiffrable et secrète; mais cette élection, aussi grandiose soit-elle, ne suffit pas pour l'innocenter.

Il affirme redouter le jugement de ses fils - plus encore que celui de ses pères - ce qui conduit à s'interroger sur la place de son père (réel) dans sa pensée. Haïm, Aaron, Prosper, Charles, Aimé est mort en 1970, à l'âge de 74 ans, d'un cancer, comme lui. Il ne l'évoque que rarement dans ses écrits, en tous cas beaucoup moins souvent que sa mère Georgette, Sultana, Esther Safar, morte en 1991 à l'âge de 90 ans. En écrivant Glas, publié en 1974, quelques années après la mort de son père, lui érigeait-il un tombeau? Si c'était le cas écrit-il (toujours dans Glas), le nom qui aurait été écrit en lettres dorées sur cette tombe, aurait été Derrière - mais derrière quoi? Un rideau, un voile ou autre chose de plus obscène? On dit généralement qu'un héritier vient après, et non pas derrière. S'il s'est révolté contre lui, c'est de manière indirecte, par son choix de vie, son œuvre et surtout son style - inimitable. S'il y a parricide, c'est dans l'écriture; s'il y a meurtre, c'est celui du logos - ce qui pourrait expliquer la prévalence du thème de la mort, du deuil et du glas dans son travail.

Mais par ailleurs la modestie de son père, son effacement, est une marque de retrait - comme ces pères aveugles qui se retirent devant leur fils. Quant au retrait ou à l'agonie de sa mère, unique irremplaçable, il est plus douloureux. Quand elle ne le reconnaissait plus, raconte-t-il dans Circonfession, c'est son propre visage qu'il risquait de perdre.

  Pour être élu, il aura fallu qu'il trompe ses pères, comme les enfants de Jacob et d'Isaac. Avec son prénom (Jacques) qui commence par l'un et finit par l'autre [Ja-aac, surplus de a], il occupe toutes les postures : grand-père, père, fils, frère. On n'attire pas sur soi la bénédiction sans faute.

 

6. Le public et le privé.

D'un côté Jacques Derrida refuse de s'exhiber, de trahir son intimité, il montre peu de choses de sa vie personnelle. Mais d'un autre côté, par ses écrits, nous pouvons connaître le nom hébraïque de son père (Haïm, la vie), celui qu'il a reçu lui-même le jour de sa circoncision (Elie). Nous apprenons qu'il a perdu la bague de ses pères [une marque d'alliance], mais qu'il a conservé scrupuleusement le talith familial [une autre marque d'alliance], et que ce dernier, il le touche périodiquement de ses mains. Qu'est-il, lui? Quand il se présente, il dit : Voici le circoncis, et cela l'oblige.

Vers 1976, il projetait d'écrire un livre sur la circoncision, Le Livre d'Elie. Ce livre est resté caché sous forme de carnets (dont le titre hébraïque est milah, qui signifie aussi "mot"), dont il lui arrive de citer des extraits. Elie est le prophète dont la venue est imprévisible, incalculable, celui qui annonce la téléiopoèse, celui dont Derrida subtilise parfois le nom, dans un fou rire.

Qu'une partie de sa vie privée soit devenue publique ne doit pas nous leurrer. Ce qui reste secret est irrémédiablement encrypté, même s'il a mis en oeuvre des traces et des marques anasémiques, inaccessibles, comme ce chiffre 52 qu'il a qualifié un jour de cryptogramme. A Jérusalem, il aura parlé de la théologie négative. Mais de ce qui le touche au plus proche, le Juif et l'Arabe, il n'aura pas parlé.

 

7. Le deuil de soi.

On peut voir un symptôme du rapport singulier entre son corps et l'œuvre derridienne dans une paralysie faciale intervenue un certain jour (le 22 juin 1989). Cette paralysie, véritable paradigme de l'oeuvre derridienne, est un acte involontaire qu'on n'ose qualifier d'acte de langage. C'est aussi le moment d'une conversion dont le titre énigmatique pourrait être : l'ouvre où ne pas voir.

Vivant, il se pleurait déjà lui-même. Il aimait la vie (inscrite dans le nom de son père), mais se voyait déjà mort. Il a écrit sa propre épitaphe, raconté la mort de l'auteur (auquel rien ne revient jamais) et aussi mis en scène dans ses textes, dans sa pensée (la théorie de l'écriture), au-delà même du dernier jour, sa propre disparition. Mais pour ce qui concerne sa survie, il savait qu'elle ne dépendait pas de lui.

 

 

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Propositions

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Il y a deux "r" dans le nom de Derrida, comme dans "rire", et deux "d", comme dans "dédoubler"

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L'oeuvre de Jacques Derrida, entreprise autobiographique la plus périlleuse, courageuse et folle de ce temps, peut se lire : "Voici le circoncis"

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Jacques Derrida, né un an après la mort de son frère Paul Moïse, a hérité du talith de son grand-père maternel, Moïse

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Jacques Derrida, qui se sent double, est presque le jumeau d'un frère mort

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Circoncision, je n'ai jamais parlé que de ça : limites, marges, marques, clôture, anneau, alliance, don, sacrifice, écriture du corps, pharmakos, coupure, ...

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Artaud dit la vérité contre laquelle il proteste avec violence : tout moi, en son nom propre, est appelé à l'expropriation familiale du nouveau-né

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Du jour de sa naissance, l'enfant n'appartient plus à sa famille; coupure ou cicatrice, c'est l'eschatologie de la circoncision

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Jacques Derrida a reçu le nom hébraïque d'Elie : signe d'élection, don caché, appel silencieux d'un prophète qui, à chaque circoncision, rappelle l'alliance

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Peut-être la prévalence de la question du deuil dans l'œuvre derridienne est-elle liée au nom de son père, "Aimé Haïm Derrida", dans lequel la vie est inscrite

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Le "je" de Jacques Derrida s'est formé dans une expérience insituable de la langue : un interdit qui renvoyait ailleurs, à l'autre, à une autre langue

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Par la déconstruction, Jacques Derrida a voulu réparer l'injustice faite à son père

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Un souvenir d'enfance de Jacques Derrida : le ver à soie s'auto-affecte jusqu'au moment de "véraison" unique, imprévisible, où se perce l'écorce

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Jacques Derrida fut exposé très jeune aux paradoxes d'une perte d'appartenance, à la fois libératrice et déterminée par un mal radical

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La question de l'"être-juif" organise à peu près toute la position citoyenne de Derrida et structure la logique de son travail de pensée et d'écriture

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Il fallait que Derrida fasse son deuil du dessin, qu'il se retire de la visibilité, pour qu'à travers l'aveuglement des pères il s'envoie à lui-même une élection secrète, indéchiffrable

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Le premier texte publié par Jacques Derrida (1947) évoque sa mort, et son dernier texte (2004) sa survie

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Ce qui met Jacques Derrida en mouvement - la promesse d'un tout-autre, ailleurs, dans l'attente d'une langue - est inexplicable sans sa généalogie judéo-franco-maghrébine

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En l'absence de langue maternelle, quand le passé est indisponible, surgit le désir d'écrire pour restaurer une langue originaire - comme promesse d'une langue à venir

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[Derrida, le talith]

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J'ai perdu l'anneau de mon père, cette partie de moi dont le secret est jeté dehors, dans le pli d'un retour sur soi, d'un nouveau départ décisif pour l'alliance

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Dans le mot "Derrière", Jacques Derrida reconnaît, en lettres dorées sur sa tombe, le nom de son père

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Jacques Derrida déclare que, dans Glas, son nom, son corps, son corpus et son seing sont mis en pièces

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Il s'agit pour Derrida de montrer que, pour lui aussi, l'oeuvre est le glas du nom propre : elle est le lieu où le nom résonne, se dissémine, s'encrypte et se met au tombeau

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Dessin d'après Glas, rebaptisé "Ich" par Jacques Derrida, divisé au moins trois fois par une voix triplement hétérogène

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Un Livre d'Élie (non biblique), signé Jacques Derrida, est resté sous forme de carnets

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"Un texte, ça produit d'autres oreilles, des oreilles que je ne vois pas, que je n'entends pas moi-même, des choses qui ne me reviennent pas"

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Il faut à Derrida, pour soutenir le meurtre du logos paternel, un "autre parricide", inimitable : celui qui est porté par le style

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[Jacques Derrida] voulait, avant tout, faire un livre, pour [52] raisons qui restent secrètes, obscures, encryptées - détruites

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"Je n'ai qu'un projet de livre, celui que je n'écrirai pas"

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"Viens!" - il faut que je suive la langue jusqu'au point où les décisions ne sont plus possibles, vers une chose illisible, inouïe, qui rassemble la vie et la mort

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La seule jouissance pensable, c'est celle d'une voix purement idiomatique, fantômatique, tremblante : un désir, un rêve, une promesse, une Nécessité

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Il y a dans les textes philosophiques une voix cachée, une parole dissimulée que l'institution universitaire vient recouvrir avec une violence inouïe

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Le philosophe, c'est celui qui pense et désire la garde : il garde la garde pour garder la mémoire, pour se faire le gardien de la vérité - et aussi de la non-vérité

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L'oeuvre d'un auteur (son corpus) et sa vie (son corps) sont traversées par la force et la dynamique d'un bord - qui n'est jamais indivisible

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Déclaration de Jacques Derrida : "Je dois, à Jérusalem, parler de la trace dans son rapport à la théologie négative - mais sans rien dire du plus proche : le Juif, l'Arabe"

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Elie est le prophète dont la venue est imprévisible, incalculable - mais pour lequel une place doit être gardée

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En signant du nom du prophète Elie, Jacques Derrida rit tout bas de la signature, il contresigne par un "oui-rire" le fou rire de l'oeuvre joycienne

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Le 23 juillet 1989, devant sa mère malade, apparemment guéri d'une paralysie défigurante, Jacques Derrida fait l'aveu en son corps d'une conversion illisible qu'il donne à lire

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A usage privé, le titre de l'"oeuvre derridien" serait : "L'ouvre où ne pas voir"

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Jacques Derrida, dont le prénom commence comme Jacob et finit comme Isaac, est à la fois le fils élu contre la loi et le père qui, en bénissant ses fils pour les protéger, se retire

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Que peuvent dire les mots? Juste l'impossibilité de dire : "Moi, ici, je signe"

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Les figures de l'aveuglement sont dominées par la filiation père/fils où le père, ayant perdu la vue, se retire devant le fils

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L'écriture est un intense rapport à la survivance, non par désir qu'après moi quelque chose reste, mais par jouissance, ici et maintenant, de la vérité du monde en mon absence radicale

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Mes fils incirconcis sont les seuls dont je redoute le jugement

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J'ai passé ma vie à enseigner pour enfin revenir à ce qui mêle au sang la prière et les larmes

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Fantasme de Jacques Derrida : "Je suis déjà dans la mémoire de ceux qui me survivent, assistent à ma disparition et pleurent"

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Jacques Derrida : "Je n'ai qu'une langue, et ce n'est pas la mienne"

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Jamais la voix de Jacques Derrida ne se laisse expliciter autrement qu'à partir de l'éloignement - ou de l'étrangeté du proche

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En interrogeant les discours canoniques de la philosophie, Jacques Derrida voudrait, en son propre nom, analyser les forces qui les ont érigés à la place majeure qu'ils occupent

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Je me rends à la langue - la mienne et celle de l'autre -, mais avec l'intention de faire qu'elle n'en revienne pas

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Derrida : "J'ai été le premier à avoir peur de ma voix, comme si elle n'était pas la mienne" - car le barrage devant son rythme, son timbre et son intonation risque toujours de céder

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Partir en voyage, c'est penser au retour; c'est longer une contre-allée depuis laquelle veiller d'avance sur sa mémoire

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Que fait la déconstruction? Pour exorciser la mauvaise image du père, elle voyage dans la culture académique, elle l'ébranle par une violente commotion

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Marrane égaré en des lieux désertés par Dieu, où il n'y a plus personne, sans savoir ni certitude, Jacques ou "Jacob" Derrida hérite de prières sans destination assurée

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L'écriture de Derrida est comparable à un film : bande-son jouissive par la composition, le rythme, la narration ou la mise en scène, plus que par l'effet de vérité

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Au fond de moi, je suis plus que tout autre un métaphysicien de la présence : je ne désire rien de plus que la présence, la voix, toutes ces choses auxquelles je m'en suis pris

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Jacques Derrida se rêve en avocat des puissants devant le Tribunal de Nuremberg : il doit parler pour les défendre des langues qui ne sont pas les siennes : grec, allemand, logos

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L'expérience de la mort, c'est que je suis obligé de penser à ça (mon anéantissement), et qu'aussi je suis hanté par un désir testamentaire : que quelque chose survive et soit transmis

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A sa mort, Jacques Derrida s'est rendu à lui-même un hommage de silence

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12 octobre 2004 : la scène primitive du "mourir vivant"

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Biographie de Jacques Derrida (1930-2004)

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L'autobiographie derridienne, c'est ce qui aura fait qu'elle n'aura pu être faite : un retrait du "biographique", ce lieu introuvable, cette mère, ce réceptacle

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