Derrida
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de Jacques Derrida

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L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire                     L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire
Sources (*) : CinéAnalyse : le pire, ce qui ne répond pas               CinéAnalyse : le pire, ce qui ne répond pas
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 18 janvier 2015

 

Abrogation du decret Cremieux par le regime de Petain -

Derrida, sur sa vie

Jacques Derrida fut exposé très jeune aux paradoxes d'une perte d'appartenance, à la fois libératrice et déterminée par un mal radical

Derrida, sur sa vie
   
   
   
               
                       

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Il faut partir d'un point où le biographique rejoint, indissociablement, le théorique. Entre l'enfance et l'adolescence, le jeune Jacky, né le 15 juillet 1930, a croisé la double date du 7 octobre 1940 et du 18 mars 1943 (abrogation du décret Crémieux par le régime de Vichy, puis par le général Giraud). Les trois années de perte de citoyenneté pour les adultes juifs, entre le 7 octobre 1940 et le 22 octobre 1943 (rétablissement du décret), ont sans aucun doute humilié sa famille, et lui-même évoque souvent le renvoi des professeurs et instituteurs juifs des écoles publiques (1940), l'expulsion de 12.000 enfants juifs de l'enseignement public, secondaire et professionnel à la rentrée de 1941, ce nombre étant porté à 18.000 l'année suivante - y compris Derrida. Le numerus clausus n'a été abandonné qu'en février 1943, plusieurs mois après le débarquement allié. Pendant ces années de non-appartenance et de non-citoyenneté, "quelque chose" aurait commencé sa cristallisation, "quelque chose" dont les racines seraient bien plus vieilles, "quelque chose" qui aurait appelé, irrémédiablement, "autre chose". Ce "quelque chose" - une menace incompréhensible, indicible - est et restera secret, je n'aurai pas la prétention de le mettre à jour. Je voudrais simplement soutenir que c'est lui qui a été, bien plus tard, mis en oeuvre, c'est lui qui détermine à la fois la structure de l'oeuvre et son contenu théorique.

Supposons que l'essentiel arrive avant la réinsertion effective de Jacques Derrida dans le système scolaire, après une longue période de détachement et d'école buissonnière. On pourrait dater cette réinsertion de son entrée au lycée Emile-Felix-Gautier, en septembre 1947, pour sa terminale. Le temps de décrochement aura aussi été une période d'autoformation (auto-affection dira-t-il plus tard). Il a décroché pendant cinq ans de l'institution scolaire mais, par ses lectures, il s'est familiarisé avec la culture officielle. Au moment où il commence à recevoir un enseignement académique, ce qui fait l'essentiel de sa formation (au sens de Bildung) ce "quelque chose" d'impossible à spécifier, est déjà inscrit. D'un côté, tout ce qui viendra s'y inscrire par la suite ne sera que re-marque, réitération, réinterprétation; mais d'un autre côté, il fera tout pour que chacune de ces remarques, réitérations, réinterprétations, puisse être lue comme chaque fois différente, radicalement nouvelle - comme s'il fallait toujours répéter ce trauma initial et le transfigurer, opérer chaque fois une transmutation radicale.

Abrogation du décret Crémieux par le maréchal Pétain, le 7 octobre 1940.

 

 

On peut, paradoxalement, qualifier de "libération" la période où Derrida a été victime du numerus clausus (moins d'une année scolaire), suivie par celle où il a, de lui-même choisi de s'investir en-dehors de l'école par le sport, les sorties, le cinéma, et une participation à un groupe de "voyous", un mot qu'il réutilisera par la suite, justement pour désigner l'extériorité d'un certain système. Le paradoxe, c'est que la perte d'appartenance, l'éloignement par rapport au milieu familial et aux rituels juifs, semblent déclenchés par une assignation radicale à cette même appartenance. "Tu es Juif", lui disaient les représentants du maréchal Pétain et des nazis, donc "Tu es exclu". Il a tout fait pour retourner cette exclusion : "Tu es exclu", donc "tu as la liberté de ne plus être Juif". Il fallait transformer la force brute en puissance de libération, inverser le poison pour en faire un remède - anticipant les ambiguités du pharmakon. Tout son comportement de l'époque généralise et peut-être hyperbolise ce paradoxe. Après cela, il était prêt à affronter l'institution : Louis-le-Grand et l'entrée à l'Ecole Normale. Il aura à l'égard de cette institution, jusqu'à la fin de sa vie, à peu près la même attitude : d'un côté, intégration voire incorporation de ses codes et de son savoir par une érudition impressionnante; et d'un autre côté, sentiment d'extériorité, provocations, scepticisme radical, exploration méthodique des marges et des limites.

 


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1942.LI.LLI

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