Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire                     L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire
Sources (*) : Sur le scripteur               Sur le scripteur
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 26 nov 2014 Au - delà de l'être : l'œuvrance

[Essai sur une comparaison éventuelle de l'oeuvre derridienne à un vaccin, qui protégerait contre "la loi du pire"]

Au - delà de l'être : l'œuvrance
   
   
   
Derrida, nos tâches Derrida, nos tâches
                 
                       

Jacques Derrida est signataire de ce qu’on appelle une "œuvre" : un vaste corpus de textes où d’autres "œuvres", en grand nombre, sont citées, étudiées, analysées ou déconstruites. Souvent, il utilise le mot "œuvre", et plus rarement mais de manière significative, il interroge ce mot ou ce qu'il appelle l'"énigme" du concept d'œuvre. Dans ce qu’il « dit » alors, un double « faire » est impliqué. D’une part, il se demande « Que fait cette œuvre ? », et nous pouvons analyser et commenter ce qu’il dit. Mais d’autre part, nous pouvons aussi nous demander : « Mais que fait Derrida quand il analyse ce que fait cette œuvre ? ». C’est cette deuxième question qui tend à prévaloir dans cette étude.

Dans les champs de l'histoire de l'art, de l'esthétique ou de la critique littéraire, il existe une immense littérature autour de la question de l'œuvre. La convoquer, dans le format limité de ce travail, aurait conduit à des simplifications, des approximations ou des omissions. On a donc fait un autre choix : chercher dans le texte derridien lui-même, dans son faire, son auto-hétéro-affection, les éléments qui pourraient conduire à l’élaboration d’un concept d'œuvre spécifique et singulier. Afin de tenir compte de la critique externe et aussi de la longue histoire de la philosophie autour de cette thématique, on a mis à profit la structure d'"invagination" du texte derridien. Dans ce texte même, en prenant appui sur la littérature secondaire, on peut repérer d'autres pensées de l'œuvre, par exemple celles de Lévinas ou d’Heidegger.

Cette méthode a conduit aux hypothèses suivantes :

1. Il y a dans l'œuvre derridienne, y compris à travers l’analyse des autres œuvres, la mise en jeu d’un "Il faut", d’une ou de plusieurs inconditionnalité(s), et ce dès les premiers textes.

2. La structure d'auto-immunité, décrite dans l'œuvre, opère dans l'œuvre. "Il faut" se protéger contre quelque chose. Quoi? Notre hypothèse, c'est qu'il s'agit du mal radical.

3. Malgré les apories multiples dont la description occupe une large partie de l'œuvre, le désir de protection, en principe impossible à réaliser, réussit quand même. On peut tenter de démontrer cette réussite, mais on peut aussi, surtout, en témoigner par la lecture : Je dois reconnaître, je dois avouer qu'elle me vaccine.

4. Cette opération, que nous nommons aussi "œuvrance", est performative. Elle passe par cinq obligations inconditionnelles : laisser l’avenir ouvert, s’adresser à l’autre comme tel, s’aventurer pour plus que la vie, garder le secret, répondre des principes - en ce moment même.

5. Cela conduit à la définition d'un "principe de l'œuvre" spécifique de l’œuvre derridienne dont l'énoncé est le suivant : Ce qui a lieu dans une œuvre s’affirme inconditionnellement, en-dehors de tout calcul, de toute finalité et de toute transaction.

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Définition du vaccin (Trésor de la Langue Française) : Substance préparée en laboratoire à partir de microorganismes (tués, inactifs ou atténués) et qui, inoculée à un être vivant, l'immunise ou l'aide à lutter contre une maladie infectieuse (déterminée par le même microorganisme) grâce à la formation d'anticorps spécifiques.

Etymologie (Trésor de la Langue Française) : Forme masc. subst. refaite sur le lat. vaccinus, -a, -um « de vache » d'apr. vaccine.

Histoire : "Variola vaccina" était une forme de variole, également appelée "vaccine", qui se transmettait à l'homme. En 1796, le docteur anglais Edward Jenner s'est rendu compte que du pus prélevé sur une fermière contaminée pouvait protéger un enfant de la maladie.

Observation de Valérie Péan (Mission Agrobiosciences, novembre 2009) : Se faire vacciner n’est peut-être pas un acte aussi naturel qu’il le semble. Se faire inoculer une substance inconnue peut susciter une certaine anxiété. Et en la matière, un détour par l’étymologie du mot vaccin met à jour un véritable cocktail sémantique où interviennent l’animalité, la sexualité et la maladie... Ce qui peut induire, c’est une hypothèse, une certaine répugnance dans l’inconscient collectif.

 

1. Le vaccin.

Il ne semble pas qu'on trouve d'occurrence du mot "vaccin" dans l'oeuvre derridienne. Cette absence n'est ni un oubli, ni un hasard. En effet pour Derrida, les mécanismes d'auto-immunité qui gouvernent la religion, et aussi la science, et aussi les télé-technologies, et aussi toutes les modalités de foi et de croyance, ces mécanismes s'entretiennent eux-mêmes et ne peuvent pas être atténués. Telle est la conclusion qu'on peut tirer, par exemple, d'un livre comme Foi et savoir. Ni le désenchantement, ni la sécularisation, ni même l'athéisme, ne peuvent "guérir" de la religion, et les remèdes qu'on peut imaginer, les différentes pharmacies, risqueraient de se muer en nouveaux poisons qui accéléreraient ces mêmes mécanismes. J'examinerai plus loin (§NG) la question plus générale du rapport entre le concept d'oeuvre et le schème d'auto-immunité. Mais dans cette introduction et en termes très généraux, je dois expliquer pourquoi, malgré cette objection, j'ai choisi de retenir le mot "vaccin", comme fil directeur pour ce texte.

Pourquoi Derrida écrit-il? Qu'est-ce qui le pousse à écrire, par exemple, un livre comme Foi et savoir qui soutient l'idée que le mal radical est indissociable de ces mécanismes, et qui se conclut, non sans un certain pessimisme, sur une citation de Genet à Chatila? Il y a ce fait : Et pourtant il écrit. Même si le contenu de ces textes est une démonstration circonstanciée et rigoureuse de l'impossibilité d'un vaccin, l'existence de ces textes, la façon dont ils sont organisés, leur structure, tout cela peut opérer comme un vaccin. Pour des lecteurs, s'il y en a, ces textes sont performatifs. Tout se passe comme si l'acte de langage produit par la phrase : "Il ne peut pas y avoir de vaccin" ouvrait au contraire la possibilité inouïe, imprévue pour le signataire, de production effective d'un vaccin.

Cela voudrait dire que, même si l'on ne tenait pas compte de la multiplication des principes dits éthiques (ou inconditionnels) développés à partir des années 1990, on peut interpréter la structure même de l'oeuvre derridienne comme une tentative de protection ou d'auto-protection non dite, non avouée comme telle. On pourrait même dire [s'il était possible de dévoiler un secret, et sachant que Derrida conteste que cela soit possible], anticipant là encore sur le chapitre IV de cette thèse, que le secret de cet oeuvre, son secret inavouable, serait que tout est suspendu à l'invention éventuelle, ou à l'émergence, ou l'irruption, peut-être, d'un vaccin miraculeux.

L'une des particularités du mal radical est de pouvoir survenir, surprendre à tout instant. A tout instant, il peut, sous des formes inédites, interrompre le cours ordinaire de l'histoire - et c'est bien ce qui est arrivé ces dernières années et qui arrive aujourd'hui, avec certaines guerres d'intervention, certains progrès technologiques ou ce qu'on appelle (entre autres) le retour du religieux. Comme toute décision, cette décision-là est celle de l'autre; mais, et c'est Derrida qui le dit, elle n'exonère personne de sa responsabilité.

On prendra comme exemple de la polysémie (ou ambiguité) du texte derridien le motif de la grenade dans le livre cité, Foi et Savoir. Rappelons que ce texte est organisé en 52 paragraphes, dont 26 correspondent à une intervention faite à Capri, et 26 sont regroupés sous le titre global Post-Scriptum. Dans la deuxième série de 26, Derrida distingue Cryptes (les 11 premiers), et Grenades (les 15 derniers). Pourquoi Grenades? On peut avancer plusieurs hypothèses.

1. Concernant ces 15 derniers paragraphes, Jacques Derrida écrit (p72, dans un passage de niveau méta, intégré dans aucun des 52 paragraphes) : "Satellisons les quinze propositions finales sous une forme encore plus égrenée, grenadée, disséminée, aphoristique, discontinue, juxtapositive, dogmatique, indicative ou virtuelle, économique : bref : plus que jamais télégraphique". Le thème de la grenade est associé à la dissémination, l'aphorisme, la discontinuité, et aussi, dans la même foulée, à son opposé : la positivité, le dogme, l'indication, l'économie. Ce fruit qui contient une multitude de grains cachés dans une enveloppe ferme, solide, peut symboliser à la fois l'éclatement, l'explosion, et l'enveloppement dans une totalité.

2. Le mot "grenade" est, comme tel, une réponse au mal radical. Avant le §38 où commence la série des grenades, le §37 (p71), qui est une sorte de récapitulation des 36 premiers, se termine par cette phrase : "En deux mots, il lui faut prendre en charge, on pourrait dire en gage, la possibilité de ce mal radical sans lequel on ne saurait bien faire". C'est Derrida qui met la locution "mal radical" en caractères gras, cette locution étant reprise, toujours en caractères gras, dans la page suivante, où elle est qualifiée de "plus grand risque", "plus grande menace". A cette menace, le style égrené, grenadé, le style comme tel, répond sur un mode théorique, mais aussi sur un autre mode sur lequel Derrida insiste plusieurs fois dans ce livre : la responsabilité.

3. La référence à la "grenade entamée" du §51 est particulièrement ambiguë. Citons la phrase complète : "L'ontothéologie encrypte la foi et la destine à la condition d'une sorte de marrane espagnol qui aurait perdu, en vérité dispersé, multiplié, jusqu'à la mémoire de son unique secret. Emblème d'une nature morte : la grenade entamée, un soir de Pâques, sur un plateau" [les caractères gras sur une partie du mot "encrypte" sont de Derrida lui-même]. Si ce passage est une référence à une tradition juive concrète, elle est erronée, car dans le rituel courant, on ne mange pas de grenades pour le Seder de Pessah - on n'en mange que pour celui du nouvel an (Roch Hachanah) ou du nouvel an des arbres (Tou Bichvat), et alors leur signification est double : fertilité d'une part, loi d'autre part (les multiples grains de la grenade sont identifiés aux 613 commandements). Mais surtout : pourquoi Derrida parle-t-il d'une nature morte? Et pourquoi la grenade est-elle entamée? Nature morte, peut-être, à cause de la crypte elle-même, qui enferme le secret dans un silence absolu. De même qu'un secret est toujours inavouable, le contenu de la grenade est stérilisé, ce qui ne l'empêche pas de se multiplier, de se disperser. Tout repose sur cette duplicité. Cette grenade qui n'est plus un tout n'a pas perdu son enveloppe, et pourtant ses graines ne cessent de se transformer.

Donc revenons à notre hypothèse. Y a-t-il un rapport entre la figure de la grenade, qui apparaît comme un élément hétérogène, bifide, à peine compréhensible, dans Foi et savoir, et la question du vaccin? L'hypothèse que nous avançons ici, c'est que c'est cet usage multiple, complexe, si difficile à résumer, du mot grenade, comme de beaucoup d'autres mots dans le texte derridien, c'est cet usage même qui agit comme un vaccin, indépendamment de son contenu. Ces figures sans contenu ou au contenu variable, ces strictures toujours incertaines, à définir, à préciser théoriquement dans une interprétation à venir, ce sont des figures du vaccin. Et la seule preuve que nous puissions en donner, à condition que notre témoignage soit suffisamment crédible pour être entendu, c'est d'attester que nous sommes, nous-mêmes, vaccinés.

 

2. Biographie, ou limitrophie.

Avec cette thématique, la question de la biographie se pose d'emblée. L'oeuvre derridienne est conceptuelle, philosophique, mais elle se raconte aussi biographiquement et autobiographiquement. Entre "la vie" et l'oeuvre, il n'y a pas de limite précise, mais une limitrophie complexe, toujours divisible, traversée par des forces, des dynamiques. Il faudra toujours se situer sur cette crête, cette bordure, qui est aussi celle du nom, de la signature.

Mais pour commencer, pour situer un paysage, un lieu, on peut partir de quelques éléments biographiques, de quelques dates, par exemple : 7 octobre 1940 (abrogation par Pétain du décret Crémieux de 1870 accordant la nationalité française aux Juifs algériens); octobre 1942 (Derrida est exclu de son lycée en application du numerus clausus); novembre 1942 (débarquement allié en Algérie); 14 mars 1943 (abolition des mesures antisémites); 18 mars 1943 (confirmation du décret Crémieux par le général Giraud); avril 1943 (Derrida peut réintégrer son lycée); 20 octobre 1943 (rétablissement du décret Crémieux par le Comité français de la Libération nationale); juin 1947 (échec de Derrida à la première partie du bac); septembre 1947 (entrée de Derrida en terminale au lycée Emile-Felix-Gautier d'Alger). Ces bornes chronologiques, avant l'oeuvre, déterminent dans la vie du jeune homme, né en 1930, une instabilité, une perte d'appartenance. Pendant quelques mois, il a été exclu de la communauté nationale et de son établissement scolaire. Il ne réagit pas par une demande de réintégration, mais par une prise de distance, le choix d'une liberté accrue. Vous m'excluez? Eh bien je vais rendre votre action inutile, je vais m'exclure moi-même. Du poison que vous m'inoculez, je vais faire un remède - la logique du pharmakon est déjà à l'oeuvre. Il faudra plusieurs années pour que Derrida reprenne le chemin de l'institution scolaire.

A ces événements - et sans doute encore beaucoup d'autres, que nous ignorons, il faut donner un sens. Qu'est-ce qui est arrivé? Que faire de ce qui est arrivé? On avancera d'emblée une hypothèse qui ne pourra être confirmée (ou non) que par l'analyse de l'oeuvre théorique : à ce mal radical qui vient d'ailleurs, de l'extérieur, il ne faut pas répondre par plus d'appartenance, mais par moins, beaucoup moins, et même par l'absence radicale de toute appartenance. C'est cette réaction spontanée qui sera érigée plus tard en principe, ou plus exactement en principes, ce que nous appelons les principes inconditionnels.

 

3. L'inconditionnel et lui seul, à hauteur de mal.

Il fallait bien répondre, et il fallait que la réponse fut à la hauteur de l'événement. Devant cet affront radical, elle devait être elle aussi radicale, mais d'une radicalité qui ne puisse, en aucune façon et sur aucun plan, mimer le mal radical. Peut-être cette aporie fut-elle la première : se dissocier absolument de ce qui exige absolument la dissociation. Il en résulte une dualité dans la structure conceptuelle : d'un côté un mouvement de déconstruction insatiable (différance et dissémination), et d'un autre côté la recherche obstinée de principes indéconstructibles, et ce bien avant le supposé tournant des années 1990.

Comment oser ce paradoxe? Comment soutenir l'idée que le théoricien de la déconstruction n'aurait été, en définitive, à la recherche de rien d'autre que d'un principe irréductible, indéconstructible? Comment justifier cette sorte d'inversion de la chronologie qui consisterait à partir des derniers textes pour lire les premiers? Il y aurait, avant même le début de l'oeuvre, longtemps avant La voix et le phénomène, une flèche téléiopoétique, messianique, qui aurait présupposé, d'avance, un destinataire, et sans que le contenu à venir n'ait été, d'aucune façon, déterminé, la flèche aurait déjà bouclé son parcours. Cela aurait signifié qu'il se serait donné, sans qu'il le sache, dès le départ, pour principe d'accueillir, à même son oeuvre, l'inconditionnalité comme telle. Ou encore : il se serait donné pour tâche de répondre par des principes inconditionnels à une exigence qui se serait ultérieurement stabilisée sous le nom de : justice. Ou encore : il aurait choisi d'en appeler, pour ceux qui l'entendent, à une juste inconditionnalité. Et s'il n'y avait pas eu cela, et sans ce trou qu'ont été les trois années de non-citoyenneté et de non-appartenance, il n'aurait jamais été question de déconstruction.

Quel destinataire? Chaque lecteur, bien sûr, chacun séparément, ou peut-être... Peut-être lui, la figure du Derrida survivant mais disparu, endeuillé sans fin. Peut-être se serait-il adressé, dès le départ, à sa propre figure posthume.

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➡︎ Vaccin.

À un moment, j'avais choisi d'intégrer dans le titre d'une étude deux mots : vaccin et loi du pire. On se vaccine contre un péril, une maladie qui peut être mortelle. En se vaccinant, on n'évite pas la maladie, on ne fait que la rendre compatible avec ses défenses usuelles. On ne s'attaque pas frontalement au danger, on le prend de biais, obliquement. On le désactive dans l'espoir de le maîtriser. A ma connaissance, Jacques Derrida ne parle jamais ni de vaccin, ni d'inoculation, et encore moins d'inocuité. Mais il utilise souvent les mots infection, parasite, parasitage, virus, immunité, auto-immunité, et aussi "loi du pire" et "mal radical".

 

➡︎ Oeuvre.

S'il faut recourir à l'œuvre, ce n'est pas parce qu'elle est un vaccin, c'est parce qu'il n'y a pas de vaccin efficace. Œuvrer au sens de l'œuvrance, c'est inoculer sous forme d'œuvres des virus philosophiques, littéraires ou artistiques qui opèrent comme des simulacres de vaccin. Ce ne sont pas des placebos, ce sont de véritables substituts qui produisent des effets dans le discours et donc transforment la réalité. On peut, pour illustrer cette opération, prendre pour exemple le célèbre dessin d'Antonin Artaud, la maladresse sexuelle de Dieu. Artaud tire fierté de sa maladresse. Il faut que ses dessins fassent mal, qu'ils s'exposent comme un mauvais coup, qu'ils soient imparfaits, incomplets ou instables. Mais cette dissonance jetée sur l'autre, il faut aussi la garder. Artaud veut détruire l'art, mais il tient aussi à garder la trace de cette destruction. Tout en affirmant que son art est sans oeuvre, sans langage, sans trace, sans différence, il les institue. Son acte a une double valeur : il blesse et il répare. Il trahit l'art, mais il exige en même temps que son oeuvre soit reconnue. C'est par cette duplicité qu'il peut désactiver le mal qu'il aura fait lui-même.

 

 

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Propositions

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Jacques Derrida fut exposé très jeune aux paradoxes d'une perte d'appartenance, à la fois libératrice et déterminée par un mal radical

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[Un archi-choix, inconditionnel et secret, commande l'oeuvre derridienne]

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[Sur l'au-delà inconditionnel de la pulsion de mort, de la cruauté, de la souveraineté, de la pulsion de pouvoir et du mal radical, projet ultime de la déconstruction]

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[L'oeuvre répond à un "Qui", mais on ne peut jamais exclure que ce "Qui" soit un "Quoi"]

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[(CinéAnalyse) : En répondant à ce qui, irréductiblement, ne répond pas : le pire]

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Face à l'université moderne dont le projet terrifiant, intolérable, est d'archiver toute la culture, l'oeuvre implore un "oui" de l'autre, la nouveauté d'une contresignature

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[Oeuvrance d'Antonin Artaud : Il y a "oeuvre" quand on peut faire survivre le mal fait]

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[On ne peut penser l'au-delà du souverain que sur le mode de l'acte de langage, de la prière, de la mise en oeuvre]

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[Ce qui advient au-delà du politique, au-delà du souverain - on ne peut l'évoquer qu'obliquement]

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[Avec la crise du coronavirus, la question auto-immunitaire fait directement irruption dans le champ politique]

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[L'oeuvre est le lieu où les pulsions de mort sont indissociables d'une graphique de la différance]

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Il faut tenter de penser le nazisme depuis son autre : la possibilité de la singularité, de la signature et du nom

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[L'oeuvre est une figure du dernier mot, qui laisse croire en sa puissance réparatrice]

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[Il faut, aujourd'hui, répondre du "peut-être"]

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"Pour une œuvrance à venir" (Pierre Delain) [OPDS]

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[Derrida, l'art, l'oeuvre]

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"Le concept d'œuvre de Jacques Derrida, un vaccin contre la loi du pire" (Pierre Delain, Editions Guilgal, 2017)

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