Derrida
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TABLE des MATIERES :

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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Réparation par l'oeuvre                     Réparation par l'oeuvre
Sources (*) : CinéAnalyse : en vivant avec l'irréparable               CinéAnalyse : en vivant avec l'irréparable
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 15 novembre 2005 Chaque oeuvre transforme l'art

[L'oeuvre est une figure du dernier mot, qui laisse croire en sa puissance réparatrice]

Chaque oeuvre transforme l'art
   
   
   
L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire
La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue    
                       

1. Au commencement de l'oeuvre, déjà pas encore, la figure du dernier mot.

On ne commence une oeuvre que dans l'espoir du dernier mot, comme le montre l'exemple de Jean-Jacques Rousseau.

cf : Au commencement de l'oeuvre, il y aura eu un geste performatif : acte de foi, serment, confession, excuses, promesse ou conjuration, §2.

La structure de l'oeuvre est sacrificielle (sur ce point, voir §3.1.1). Mais tandis que le sacrifice doit être indéfiniment répété, se poursuivre indéfiniment pour compenser la demande à l'autre, l'oeuvre met en scène un arrêt dans la circulation de la dette. Il faut qu'elle soit un événement, un trauma. Il n'y a d'oeuvre que si elle comporte une interruption de ce type, une rupture, un arrêt.

 

2. Le dernier mot, figure d'une "grâce" qui se démultiplie.

cf : Avec l'oeuvre se donne un "dernier mot" inépuisable : un acte de langage qui se réitère, un événement qui clôt sans solder la dette, un verdict qu'on garde en mémoire pour la suite.

 

3 Un verdict qui ne juge pas.

cf : Un pardon se pose dans la figure du "dernier mot", comme un verdict, mais il ne juge pas, ne met pas fin à la dette §1.

 

4. Une culpabilité proliférante.

cf : L'inscription de la culpabilité est ineffaçable : elle s'écrit, s'archive, se capitalise, prolifère toujours plus - y compris par les actes ou les oeuvres qui visent à innocenter §2.

En définitive, avec Le ruban de machine à écrire (conférence prononcée pour la première fois le 23 avril 1998), Derrida nous envoie une sorte de carte postale qui ressemble fort au frontispice du Prenostica Socratis Basilei, un "livre de sort" du 13ème siècle dans lequel se trouve une image, abondamment commentée dans La carte postale, de Socrate à Freud et au-delà (texte publié en 1980) où Platon, dans le dos de Socrate, semble lui indiquer ce qu'il doit écrire. Tout se passe comme si, après Circonfession, Derrida devenait prescripteur des Confessions de Saint Augustin et de Jean-Jacques Rousseau. "Tu compenseras le mal par l'oeuvre, mais sans jamais enfermer cette compensation dans une règle préétablie, sans jamais te soumettre à aucun performatif conventionnel, afin que nous, destinataires, y trouvions l'occasion d'une autre oeuvre, et ainsi de suite".

 

5. La modalité réparatrice du dernier mot dans l'art.

Le postulat selon lequel l'art peut réparer est répandu chez les artistes. Il est incontournable - car cette croyance tient à l'oeuvre même. Mais il est contestable, car l'artiste n'étant ni un plombier, ni un politicien, ni un prêtre, il est incapable de réparer quoi que ce soit. Toute oeuvre est porteuse de cette promesse, sans quoi l'art ne compterait ni aux yeux des artistes ni à ceux des amateurs, mais une oeuvre digne de ce nom ne s'arrête nulle part, sa tâche, déjà insurmontable, est de tenir ouverte la promesse.

Van Gogh en attendait le salut et c'est ce qu'il a obtenu, sous la forme d'un soleil auquel il s'est brûlé les ailes.

L'idée de réparation suppose de renouer avec quelque chose de l'ordre de l'origine, de l'indemne ou de l'intact.

Nombreux sont les courants de l'art qui cherchent à le purifier. Cela va des plus conservateurs ou des plus pompiers, aux plus avant-gardistes comme dadaistes ou les défenseurs de l'anti-art. On suppose toujours que, sous-jacent à l'art qui se fait et en opposition à lui, il y aurait un autre art, plus authentique ou plus pur.

Dès les années 1860, Manet avait renoncé à suivre ce chemin. Pourtant de vastes courants de l'art (critique, politique, humanitaire, relationnel) y croient encore. L'art continue à avoir partie liée avec l'humanisme, et l'on peut toujours rêver qu'il atténue la violence.

Sans doute l'art porte-t-il quelques exigences éthiques, mais elles sont complexes et ambigues, et le post-moderne n'a rien arrangé.

 

6. Le salut.

Ne tenant aucun compte des manipulations de l'art par le nazisme, Heidegger y voyait la seule possibilité de salut devant l'envahissement par la technique. Curieuse importation de cette notion chrétienne - lui qui rejetait toute religion et toute croyance.

 

 

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Propositions

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Avec l'oeuvre se donne un "dernier mot" inépuisable : un acte de langage qui se réitère, un événement qui clôt sans solder la dette, un verdict qu'on garde en mémoire pour la suite

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Un pardon se pose dans la figure du "dernier mot", comme un verdict, mais il ne juge pas, ne met pas fin à la dette

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Faire une oeuvre, c'est voler l'acte qui la produit, le confesser, en jouir tout en demandant pardon, s'en exonérer tout en reconnaissant le mal et en en acceptant la sanction

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L'inscription de la culpabilité est ineffaçable : elle s'écrit, s'archive, se capitalise, prolifère toujours plus - y compris par les actes ou les oeuvres qui visent à innocenter

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Au commencement de l'oeuvre, il y aura eu un geste performatif : acte de foi, serment, confession, excuses, promesse ou conjuration

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On peut rêver de l'humanité d'un monde dans lequel étudier l'image nous sauverait de toute violence

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Il s'agit de ne plus escamoter dans l'oeuvre d'art sa mise en jeu de l'origine

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En tant que dévoilement producteur, l'art peut sauver l'homme de l'arraisonnement par la technique moderne

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L'oeuvre post-moderne définit un "moment" politique de l'art, éthique et consensuel, qui vise à la réconciliation du Contemporain avec lui-même (remédiation)

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[Les peintures de Van Gogh vibrent à la place de son oreille]

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L'opération de Manet, c'est la suspension de son propre désir de peindre, une dissolution qui engloutit la possibilité même d'une relève de l'art

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Pour Dada, le non-art est la "relève" de l'art au sens de l'Aufhebung hegelienne : constatant la mort de l'art, il le rédime

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[Si l'art peut mépriser la morale, c'est parce qu'il est tout entier, et de part en part, éthique]

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