Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la confession                     Derrida, la confession
Sources (*) : Derrida, l'art, l'oeuvre               Derrida, l'art, l'oeuvre
Jacques Derrida - "Papier Machine - Le ruban de machine à écrire et autres réponses", Ed : Galilée, 2001, p52

 

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Oeuvre, archi - performatif

Au commencement de l'oeuvre, il y aura eu un geste performatif : acte de foi, serment, confession, excuses, promesse ou conjuration

Oeuvre, archi - performatif
   
   
   
Réparation par l'oeuvre Réparation par l'oeuvre
Derrida, le performatif               Derrida, le performatif  
Derrida, serment, parjure                     Derrida, serment, parjure    

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1. Commencer par des excuses.

J.L. Austin a intitulé un de ses livres, dont le thème ou le sujet est la demande d'excuses, Plea for Excuses, comme s'il présentait lui-même des excuses ou demandait au lecteur de l'excuser pour les limites de son oeuvre, ou comme s'il avouait que le thème, "les excuses" ne pouvait être traité uniquement sur un mode constatif ou philosophique. C'est un aveu, une prière, qu'on retrouve aussi chez Paul de Man qui intitule "Excuses (Confessions)" le dernier chapitre de son livre Allégories de la lecture. Avec ces titres ou sous-titres, ces auteurs reconnaissent que leurs oeuvres auront été écrites sous l'empire de cette plainte ou de cet appel. Derrida généralise ce processus : il n'est pas d'oeuvre, selon lui, sans mise en oeuvre d'un tel geste. Jean-Jacques Rousseau est l'une des figures les plus emblématiques de ce mouvement.

 

2. Jean-Jacques Rousseau.

Après avoir dénoncé dans la seconde Promenade des Rêveries du promeneur solitaire ceux qui se mettent d'accord pour conspirer et comploter contre lui, Jean-Jacques Rousseau déclare sa confiance dans les effets de son oeuvre. Il n'a plus rien à faire, il est sûr que son innocence sera, tôt ou tard, démontrée. Par-delà la mort, son oeuvre aura le dernier mot. C'est comme si un fonctionnement automatique, machinique, indépendant du signataire, devait garantir cette rédemption : l'assurance du pardon, le rachat de ses fautes, la preuve de son innocence radicale. Mais comment cette économie s'est-elle mise en place? Ce qui compte, selon Derrida, n'est pas l'intention de l'auteur, c'est son acte de foi. Jean-Jacques Rousseau reconnaît qu'il a fait le mal (il a volé, il a menti, il a abandonné ses amis). Mais il a aussi confessé sa culpabilité, avoué, reconnu ses crimes, juré qu'il était innocent, pris le ciel à témoin de sa sincérité. Il n'a plus à se repentir, car il est désormais pur, intact. Il jure, il conjure, il abjure (comme il a abjuré le protestantisme et s'est converti au catholicisme).

En faisant cette oeuvre, Rousseau espère qu'elle remettra la dette à zéro. Pour "interdire" tous les conspirateurs, couper la parole aux accusateurs, il suffirait de se décharger de la faute par une profession de foi : un autre acte de langage, performatif, qui viendrait neutraliser le premier. Alors la confession (ou l'aveu) pourrait s'achever. L'oeuvre, mise en oeuvre, aurait accompli son oeuvre.

 

 

3.

En principe, un acte de foi résiste à toute reconduction automatique, à toute économie. Quand on clame son innocence, quand on prend le ciel à témoin, c'est chaque fois un événement unique que seul un être parlant, vivant, peut accomplir. Il a fauté, il a menti, il a fait le mal, il s'auto-accuse, il se confesse, il demande pardon, il a honte, etc. Mais s'il est certain que tôt ou tard son innocence sera reconnue, alors on passe au futur antérieur. Au commencement de l'oeuvre, les actes de parole auront eu lieu. ils survivent par l'oeuvre, ils se font oeuvre, coupés de l'être parlant, d'un signature qui, dès le premier jour, n'est plus là pour témoigner. Une fois inscrite, la culpabilité est ineffaçable.

 


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