Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la confession                     Derrida, la confession
Sources (*) : L'oeuvre, le "Qui", le "Quoi"               L'oeuvre, le "Qui", le "Quoi"
Jacques Derrida - "Papier Machine - Le ruban de machine à écrire et autres réponses", Ed : Galilée, 2001, pp50-51

 

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Derrida, la promesse

L'oeuvre promet la rédemption; elle accomplit son oeuvre d'oeuvre par grâce, quasi machinalement, sans travail de l'auteur ni assistance vivante du signataire

Derrida, la promesse
   
   
   
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Se plaignant de la conjuration des hommes contre lui, du complot universel dont il est la victime, Jean-Jacques Rousseau fait remarquer que la raison humaine (ou la méchanceté, ou la ruse) ne suffiraient pas pour l'expliquer. Il faut que cette oeuvre soit une fabrication de Dieu [il s'agit ici de l'oeuvre de ceux qui le haïssent]. Une telle machination ou conjuration est trop inexplicable, trop énigmatique, pour qu'une nécessité secrète ne soit pas à l'oeuvre. Si Dieu est juste, alors tôt ou tard les choses rentreront dans l'ordre, l'innocence de Rousseau sera démontrée. Rousseau a confiance dans le travail qu'accomplira "son" oeuvre (l'oeuvre qui porte sa signature) au-delà de lui, indépendamment de lui. Il n'a ni à se justifier, ni à s'excuser, la rédemption viendra toute seule. Le temps ne compte pas. L'oeuvre signée Jean-Jacques, lâchée dans le public, est une machine à innocenter, à racheter la faute, une contre-machination, une "machine à écrire" qui n'a plus besoin de son signataire pour annuler le mal, inscrire et archiver l'innocence.

Alors que Saint Augustin demandait pardon pour les fautes qu'il avouait, Rousseau ne demande rien. Il s'excuse lui-même, clame son innocence. De Confessions (Augustin) à Confessions (Rousseau), l'aveu se déchristianise. Quoi qu'il arrive, Jean-Jacques aura été excusé [au futur antérieur, il l'est déjà], on saura qu'il a souffert et expié en martyr innocent.

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Cette machinerie de l'oeuvre, Derrida la développera plus tard, dans son séminaire de 2001-2002 sur La bête et le souverain., à propos de la figure de la marionnette. Elle renvoie à ce que, dans Le Méridien, Paul Celan dit de Büchner à propos de l'art : il ne peut y avoir d'art sans l'étrangeté de la marionnette - c'est-à-dire sans la réitération d'une machinerie inhumaine, répétitive, inconsciente.

Jacques Derrida souligne deux fois le mot "oeuvre". Une première fois p38 "J'insiste, dans ce séminaire, sur une certaine irréductibilité de l'oeuvre". Et puis, citant Jean-Jacques Rousseau dans Les Rêveries du promeneur solitaire :

"... je ne puis m'empêcher de regarder désormais comme un de ces secrets du Ciel impénétrables à la raison humaine la même oeuvre que je n'envisageois jusqu'ici que comme un fruit de la méchanceté des hommes" (Cité par Derrida, Oeuvres complètes de JJ Rousseau, Pléiade, tome 1, p1010),

il met le mot "oeuvre" en italiques et insiste encore :

"Je souligne le mot "oeuvre". Cette oeuvre, ce fait, ce forfait, cette conjuration, ce méfait de la volonté conjurée des hommes ne dépendrait donc pas de la volonté des hommes. Ce serait un secret de fabrication de Dieu, une énigme impénétrable à la raison humaiine. Une telle oeuvre du mal, seul le Ciel peut en répondre. Mais comme on ne peut pas plus accuser le ciel que la méchanceté humaine d'avoir machiné une oeuvre de mal aussi extraordinaire, comme on ne peut accuser la ruse, la μηχανη des hommes d'avoir produit cet "accord universel" "trop extraordinaire pour être purement fortuit", donc la nécessité d'une machination, Rousseau doit alors à la fois se tourner vers Dieu et faire confiance dans la nuit à Dieu, au secret de Dieu : au-delà du mal et de la machination dont il l'accuse" (Papier Machine p49).

Pourquoi cette insistance? Ce qui, en l'oeuvre, déclenche la rencontre paradoxale, inouïe, de l'événement et de sa réitération, est un acte de foi, un serment. Tout commence par ce mal qui n'est pas volontaire, qui est une sorte de machination venue d'ailleurs, de l'autre. Par l'oeuvre, je jure [de témoigner de la vérité], j'abjure [je demande pardon], je conjure [je fais confiance, je supplie pour qu'on m'innocente] : mais je n'ai aucun contrôle sur ce qu'il en adviendra.

 

 

 


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