1.

Plutôt que de demander : "Qu'est-ce qu'un génie?", Derrida préfère poser, dès le début de son texte (p10), la question du Qui ou du Quoi. Il demande : "Génie, qui es-tu?". Les deux motifs, secret et génie, sont liés.

2.

Il n'est de secret qu'exigé par quelqu'un, Qui. S'il se présente comme Quoi, comme un Ça, c'est par la force d'un Qui, d'un Quoi devant Qui. Un secret est légué, hérité. Il est la conséquence d'une injonction, d'un impératif qui peut se présenter sous une forme douce, persuasive, mais s'impose par la force, la tyrannie d'une filiation, d'une généalogie. Il naît dans le même mouvement que le sacré, imposé par le même souverain, dans le même contexte dynastique.

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Il y a au moins deux façons de perdre un secret. Soit on le divulgue, soit on le garde si profondément encrypté dans sa mémoire qu'on l'oublie.