Pour qu'elle soit sérieuse, il faut qu'une promesse ait été faite par un sujet, une conscience intentionnelle. On doit savoir sur quoi elle porte, ce qu'elle veut dire, par qui elle est énoncée et à qui elle s'adresse, etc... Mais si son contenu est absolument déterminé, si on peut le désigner (ce contenu) par un nom adéquat, si on peut le calculer ou le programmer, alors ce n'est plus une promesse, ce n'est qu'une répétition. Tout est déjà arrivé. On ne fait que réaffirmer ce qui est est destiné à être.

Une véritable promesse est une proposition, avec un enjeu et une mise. Elle commence avant même que les conditions de réalisation ne soient connues, antérieurement à tout calcul opératoire. Pour qu'il y ait événement, il faut qu'on ne le voie pas venir, qu'on soit gagné de vitesse. Rien à l'horizon ne garantit la promesse. Il ne peut pas y avoir de pronostic, car les noms et le savoir nous manquent. La promesse est intenable; sa hantise, c'est qu'au lieu de promettre du bien, elle se pervertisse en menace.