Derrida
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Derrida, la garde                     Derrida, la garde
Sources (*) : Derrida, sur sa vie               Derrida, sur sa vie
Jacques Derrida - "Points de suspension, Entretiens", Ed : Galilée, 1992, pp153-155, Dialangues

 

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Derrida, la philosophie

Le philosophe, c'est celui qui pense et désire la garde : il garde la garde pour garder la mémoire, pour se faire le gardien de la vérité - et aussi de la non-vérité

Derrida, la philosophie
   
   
   
Derrida, vérité Derrida, vérité
               
                       

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Qu'est-ce qui fait qu'un philosophe écrit, pourquoi écrit-il ? La question se pose pour Derrida d'abord par rapport à lui-même. Pourquoi écrit-il ? Et pourquoi écrit-il de la philosophie ? CITATION : "Quand je dis : j'aime la répétition, je pleure sur l'impossibilité de répéter. J'aimerais pouvoir répéter tout le temps, tout répéter : ce qui est affirmation (...). Donc j'écris pour garder. Mais la garde n'est pas une archivation morne et morte. Il s'agit au fond des mémoires infinies, des mémoires sans limite qui ne seraient pas forcément une œuvre philosophique ou littéraire, simplement une grande répétition. Ce que j'admire chez les philosophes, ce qui m'intéresse plus que chez les autres [sic] finalement, c'est qu'ils essayent de construire les machines les plus économiques pour répéter. Ils se placent en ce point du discours où l'on a la plus grande maîtrise sur le discours, sur le discours comme acte de mémoire, de toute la mémoire d'avance, ce qui permet de formaliser de manière économique le maximum de choses à dire et à penser. En ce sens, pour moi, le philosophe est avant tout un gardien de mémoire; quelqu'un qui s'interroge sur la vérité, sur l'être, sur le langage, pour garder, entre la vérité et la garde; tu as dû lire ces textes de Heidegger : la vérité c'est la garde, c'est ce qui permet de garder, de se garder; le philosophe en ce sens est un gardien, au sens le plus noble du terme; pas simplement un gardien de l'institution, ou un chien de garde, mais le gardien de la vérité, le gardien de ce qui se garde, du désir de garder. (...) Il garde la garde, c'est-à-dire rien du tout, tout et rien. Vérité comme non-vérité, dit aussi Heidegger. Mais c'est quelqu'un qui, ayant pensé la garde, la nécessité de garder, se dit : il faut d'abord garder la garde si on veut garder quelque chose; après il se trouve lui-même avec "rien", mais il a dit la garde, il a pensé la garde, il a pensé la mémoire. Je préfère "garde" à "mémoire", parce que "mémoire" est une définition un peu psychologisante, subjective, de cette dimension de la garde qui est beaucoup plus que la mémoire".

Dans Eternal Sunshine of a Spotless Mind (Michel Gondry, 2004), un couple ne cesse de répéter - c'est-à-dire garder - ce qu'il oublie. Il est le gardien d'une mémoire inouïe, qu'il ne maîtrise pas.

 

 

Ce passage est à la fois une analyse de ce qu'est la philosophie, la position du philosophe, et une sorte de confession.

a. Un philosophe est un gardien de la tradition philosophique. Il commente les philosophes qui l'ont précédé, il se fait le gardien de leur pensée en la réitérant, la renouvelant, la ressuscitant, la regénérant. Derrida avoue que souvent il ne lit que pour écrire. C'est une archive, une mémoire de ce qui a été lu, une autre formalisation de ce qui a déjà été pensé. Garder la garde, ce n'est pas garder un contenu, c'est conjurer l'amnésie.

b. Ecrire, c'est se protéger de la disparition, de l'oubli, de la perte. C'est un deuil inabouti, un demi-deuil. C'est se consoler de la perte de mémoire, de l'effacement des traces.

c. Pour chaque philosophe, on peut poser la question d'un "lieu d'émission" ou d'énonciation, ce qu'on nomme en langage courant un sujet, une personne. Le philosophe-écrivain (auteur), c'est aussi le gardien de cette partie cryptée de lui-même qui ne se dévoile pas dans l'écriture philosophique, cette voix cachée, réservée, tremblante, idiomatique, dérobée à soi-même. Ce qui reste secret pour le signataire lui-même, cela aussi est gardé.

 


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