Derrida
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Sources (*) : Derrida, l'idiome, le style               Derrida, l'idiome, le style
Jacques Derrida - "L'oreille de l'autre, otobiographies, transferts, traductions", Ed : VLB Editeur, 1982, p146

 

La famille Giusti de Verone (Antonio da Vendri, 1520) -

Derrida, le logos, logocentrisme

Il faut à Derrida, pour soutenir le meurtre du logos paternel, un "autre parricide", inimitable : celui qui est porté par le style

Derrida, le logos, logocentrisme
   
   
   
               
                       

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C'est Patrick Mahony qui pose à Derrida la question du parricide de la manière la plus directe et la plus personnelle (voir les citations ci-contre). La question du meurtre du père n'est-elle pas centrale dans sa théorie de l'écriture, par mise à mort de la métaphysique, du logos, du phallogocentrisme ? Il s'attire une réponse typiquement derridienne : non, je ne répète pas le meurtre du père dans sa dimension la plus banale, la plus quelconque. Vous voyez bien que mon style est unique, absolument singulier. Mon parricide à moi est inimitable. Dans cette réponse oblique, son père réel, effectif, est oblitéré, et aussi le rapport qu'il aura pu, lui, entretenir avec les figures paternelles qu'il s'est données, de la France coloniale à la France vychiste, des rabbins aux enseignants, de Platon à Heidegger, de Saint Augustin à Husserl, etc. Au fond, tout ce qu'il reconnaît avoir reçu de son père biologique, c'est son nom, son patronyme dont il est fier, qu'il revendique, interprète et triture dans tous les sens au gré de ses démonstrations. Mais même le nom patronymique est insuffisant, il lui faut des noms secrets, une série de noms secrets.

Implicitement, il reconnaît une certaine position oedipienne, mais le parricide en général en tant que structure répétable est insupportable pour lui. "Rien n'est plus répétable que le parricide", dit-il. Cette répétabilité, c'est le mal radical qu'il lui faut à tout prix éviter. La touche œdipienne de son œuvre ne passe pas (selon lui) par un désir de meurtre, mais par son style inconcevable pour son père et incompris par sa mère. Ce style singulier le différencie radicalement, absolument, de l'héritage paternel, d'une manière unique qui reste secrète, y compris peut-être pour lui-même.

La famille Giusti de Verone (Antonio da Vendri, 1520).

 

 

Citations de Patrick Mahony (in L'Oreille de l'autre pp131-132) :

- "Un de vos commentateurs, Sarah Kofman, note : "... la voix de la vérité est toujours celle de la loi, de Dieu, du père. Virlité essentielle du logos métaphysique. L'écriture, forme de disruption de la présence, comme la femme, est toujours abaissée, ravalée au dernier rang. Comme les organes génitaux féminins, elle inquiète, méduse, pétrifie" (Sarah Kofman, Ecarts pp125-126)"

- "Peut-être aussi, est-ce en lisant Derrida que l'on comprend le mieux certains motifs psychanalytiques : l'écriture derridienne répète inlassablement le meurtre du père. Les décapitations multiples du logos, sous toutes ses formes, ne peuvent pas ne pas retenir sur la scène inconsciente de chaque lecteur. Derrida, plus que Freud, apprend ce qu'un père veut dire, qu'on en n'a jamais fini de "tuer" le père, et parler du logos comme père n'est pas une simple métaphore" (Sarah Kofman, Ecarts p202).

- Quant à ceux qui vous avouent publiquement leur impossibilité d'imiter votre style, il m'apparaît que cela a des implications de grande portée : car quelle que soit la filiation de votre écriture, par son caractère inimitable dans le meurtre du logos paternel, il n'en demeure pas moins que, sur un autre niveau, elle porte l'empreinte des attributs du père (Patrick Mahony).

Réponse de Derrida (in L'Oreille de l'autre pp131-132) :

"L'idée que tout ce que je fais est de l'ordre du parricide, comme le disent les textes que vous avez cités sinon ce que vous avez énoncé vous-même, est une idée qui ne me plaît qu'à moitié. Ce n'est pas faux, mais si c'était essentiellement ça ou seulement ça, cela me décevrait beaucoup. Je crois que bien sûr, il y a du parricide là-dedans, le parricide est d'une certaine manière inévitable, mais j'essaie de faire aussi quelque chose qui soit autre et qui ne se laisse pas, à mon avis, simplement comprendre dans la scène si récurrente du parricide, et si imitable; alors si vous avez essayé de rappeler que ce que je fais pouvait être d'une certaine manière inimitable comme quand c'est du parricide, alors là rien n'est plus imitable que le parricide, rien n'est plus répété donc. Si, pour la raison que j'ai dite en commençant, la manière dont j'écris, mais comme tout le monde, comportait quelque chose de peu imitable (je ne crois pas qu'il y ait de l'inimitable, jamais, mais disons de peu imitable), ce serait dans la mesure où ça ne serait pas de l'ordre du parricide, parce que rien n'est plus imitable que le parricide, mais, pas plus que je ne crois au nom propre secret absolument pur, je ne crois à l'inimitable".

 


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1979.ST.JKI

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