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Sur l'"otobiographie", néologisme derridien                     Sur l'"otobiographie", néologisme derridien
Sources (*) : Derrida, sur sa vie               Derrida, sur sa vie
Jacques Derrida - "L'oreille de l'autre, otobiographies, transferts, traductions", Ed : VLB Editeur, 1982, p206

 

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Orlolivre : comment ne pas s'entendre, se sentir?

"Un texte, ça produit d'autres oreilles, des oreilles que je ne vois pas, que je n'entends pas moi-même, des choses qui ne me reviennent pas"

Orlolivre : comment ne pas s'entendre, se sentir?
   
   
   
               
                       

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Jacques Derrida répond à un interlocuteur, André Beaudet, qui l'interroge sur les effets d'une troisième oreille dans ses textes, "celle qui manie la langue comme une épée flexible et qui sent vibrer du bout du bras jusqu'à l'orteil le dangereux plaisir de la lame finissante et effilée qui veut mordre, siffler, trancher. Et je retiendrai mordre, siffler et trancher : ces trois mots comprennent déjà certaines des opérations que vous avez traduites dans votre travail". Il commence par faire remarquer qu'il n'a pas très bien compris la question [qui contraste effectivement avec le langage des autres universitaires présents], avant de répondre à sa façon sur la question de la troisième oreille, qu'il interprète en évoquant l'impossibilité d'une auto-traduction. On ne peut pas traduire ses propres textes, explique-t-il, car il y a en eux cette dimension de l'Unheimliche (la troisième oreille) à laquelle l'auteur n'a pas accès, qu'il ne peut pas se réapproprier - s'il essayait, il y aurait un risque de folie, une menace dont il a peur, trop peur pour s'y risquer. L'idiome singulier de l'interpellateur canadien, qui contraste avec le langage plus prévisible des autres universitaires, le conduit à répondre sur un mode également plus personnel. La question à laquelle il répond, qui n'est peut-être pas exactement celle qui lui est posée, pourrait être : Qu'est-ce que ça lui fait, à lui Derrida qui affirme qu'un texte ne revient jamais au porteur du nom (c'est-à-dire au sujet vivant qui a écrit), quand il se trouve confronté à des auditeurs qui font revenir ses textes vers lui ? Eh bien il se trouve face à cela : "des oreilles que je ne vois pas et que je n'entends pas moi-même, des choses qui ne me reviennent pas". Cette troisième oreille qui est en lui, il ne peut pas la traduire. Ça part tout seul, ce n'est plus exactement sa parole, c'est la parole des autres, comme ça, lors d'un débat sur ses écrits.

 

 

Un texte est porteur d'"une espèce d'économie", celle qui renvoie à son désir, sa famille, ses enfants. Cette économie, c'est celle de la dette, de la généalogie. On ne la maîtrise pas. On se trouve dans la position des parents qui voient et entendent leur enfant parler tout seul. Malgré tous les fantasmes de paternité, ce n'est pas à eux qu'il parle. Il n'a plus besoin d'eux. Ni les enfants, ni les textes n'appartiennent aux parents, ce qui appartient aux parents, ce sont des fantasmes d'enfants, des fantasmes de textes.

Quand quelqu'un cite le texte d'un auteur, en sa présence, il revient à cet "auteur" (les guillemets s'imposent) comme un autre texte avec lequel il peut être d'accord ou pas. Ce texte qui lui revient n'est jamais le même, il n'a pas la même identité que celui qu'il a écrit. Quelque chose s'est perdu, autre chose s'est ajouté. Ça ne revient pas tel quel, et d'ailleurs si ça revenait tel quel, "ce serait terrible". Et Derrida d'ajouter que son désir, c'est que le texte lui revienne le plus différent possible, le plus indécidable, le plus imprévisible, le plus multiple.

En d'autres termes, la question derridienne, ce serait : Comment ne pas revenir sur son propre texte ?

 


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