Derrida
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Derrida, nos tâches                     Derrida, nos tâches
Sources (*) : Derrida, théologie négative               Derrida, théologie négative
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 2)", Ed : Galilée, 2003, pp145, 170, 190, 193 - Comment ne pas parler?

 

David Street, Jerusalem, vers 1900 -

Derrida, sa Cabale cachée

Déclaration de Jacques Derrida : "Je dois, à Jérusalem, parler de la trace dans son rapport à la théologie négative - mais sans rien dire du plus proche : le Juif, l'Arabe"

Derrida, sa Cabale cachée
   
   
   
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Voici le début de la conférence Comment ne pas parler, prononcée par Jacques Derrida à Jérusalem en juin 1986 :

"Avant même de commencer à préparer cette conférence, je savais que je souhaitais parler de la "trace" dans son rapport à ce qu'on appelle, parfois abusivement, la "théologie négative". Plus précisément, je savais que je devrais le faire à Jérusalem. Mais qu'en est-il ici d'un tel devoir? Et quand je dis que je savais devoir le faire avant même le premier mot de cette conférence, je nomme déjà une singulière antériorité du devoir - un devoir avant le premier mot, est-ce possible? - qu'on aurait du mal à situer et qui sera peut-être aujourd'hui mon thème" (Psyché 2, p145).

Plus loin il écrit : "Quoi de la théologie négative et de ses fantômes dans une tradition de pensée qui ne serait ni grecque, ni chrétienne? Autrement dit quoi des pensées juive et arabe à cet égard? Par exemple, et dans tout ce que je dirai, un certain vide, le lieu d'un désert intérieur laissera peut-être cette question résonner. Les trois paradigmes que je devrai trop vite situer (or un paradigme est souvent un modèle de construction) entoureront un espace de résonance dont il ne sera jamais rien dit, presque rien" (Psyché 2 p170).

Et encore plus loin : "J'avais donc décidé de ne pas parler de la négativité ou des mouvements apophatiques dans les traditions juive ou arabe. Par exemple. Laisser vide cette place immense, et surtout ce qui peut y lier tel nom de Dieu au nom du Lieu, rester ainsi sur le parvis, n'était-ce pas une apophase aussi conséquente que possible? Ce dont on ne peut parler, ne vaut-il pas mieux le taire? Je vous laisse répondre à cette question. Elle est toujours livrée à l'autre" (Psyché 2 p190).

Et encore encore plus loin : "(Cela pour ne rien dire, une fois encore, des mystiques ou des théologies de tradition juive, arabe ou autre) (Psyché 2 p193).

En ce lieu, donc, Jérusalem, il y a ce dont il ne parle pas et ce dont il parle : la théologie négative. Il savait depuis longtemps que le jour où il irait à Jérusalem, il faudrait qu'il en parle (p155). Pourquoi? Il ne le dit pas, mais cela a rapport avec le lieu, l'avoir lieu. Il y a dans le nom de Jérusalem une promesse, dont les théologiens de la théologie négative (Maître Eckart, Denys l'Aéropagyte) n'ont pas cessé de parler. C'est peut-être cela qui l'a conduit, malgré lui, à en parler "l'an prochain à Jérusalem" (p155). Quelle promesse? Pas de dire, mais au contraire une promesse de silence, la promesse de taire ce qu'on ne peut dire. Cela conduisait, pour ces théologiens, à l'union mystique, mais pour Derrida, cela conduit à autre chose : au rien, à la cendre.

 

 

Il insiste donc, il ajoute des guillemets, il répète, il nous conduit par la main vers ce qu'il a à ne pas dire, ce dont il a à ne pas parler - tout en parlant de trois autres traditions, la grecque (la Khôra de Platon, ce n'est quand même pas n'importe quelle tradition gecque), la chrétienne (Denys l'Aéropagite, Maître Eckart), et l'heideggerienne (l'être raturé, barré) - comme si ce dernier était une tradition à lui tout seul. Il se défend de se ranger sous la bannière de la théologie négative, mais affirme, clairement le lieu apophatique qui lui est le plus proche. Quel est ce lieu? Il le situe explicitement dans une note : "Mais si je devais un jour me raconter, rien dans ce récit ne commencerait à parler de la chose même si je ne butais sur ce fait : je n'ai encore jamais pu, faute de capacité, de compétence ou d'auto-autorisation, parler de ce que ma naissance, comme on dit, aurait dû me donner de plus proche : le Juif, l'Arabe" (Psyché 2 p170).

Ce texte passablement abstrait est donc, malgré l'évidence, autobiographique. C'est même, dit-il, "le discours le plus "autobiographique" que j'aie jamais risqué". Quand on a lu ses autres discours dits autobiographiques, de Circonfession aux Mémoires d'aveugle, on s'interroge. Comment peut-il y avoir plus autobiographique, encore plus autobiographique, que cela? Ce qui lui est le plus proche, c'est un devoir, la singulière antériorité d'un devoir dont il choisit de ne "rien" dire, comme dans la théologie négative, à titre peut-être de pédagogie, comme il l'explique à propos de Maître Eckart, ou pour une autre raison dont il ne devrait pas pouvoir parler directement. Mais pourquoi est-ce, précisément, à Jérusalem qu'il doit tenir ce discours? Pourquoi était-ce un devoir de tenir ce discours justement à Jérusalem? Il ne l'explique pas, mais l'on peut supposer que cela, ce lieu, est en rapport avec ce qui lui est le plus proche, et dont il tient à ne rien dire.

 


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