Derrida
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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, signifiant : signifié                     Derrida, signifiant : signifié
Sources (*) : Derrida, le logos, logocentrisme               Derrida, le logos, logocentrisme
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 25 mai 2007 La pensée derridienne : ce qui s'en restitue

[Derrida, signifiant : signifié]

La pensée derridienne : ce qui s'en restitue Autres renvois :
   

Derrida, le signe

   

Derrida, la linguistique, le langage

   

Derrida, itérabilité, marque, remarque

Orlolivre : comment ne pas écrire? Orlolivre : comment ne pas écrire?
                 
                       

1. Hymen.

On appelle parfois l'ensemble signifiant-signifié signe. Ce mot présuppose, entre l'un et l'autre, une certaine unité. S'appuyant sur Saussure, Lacan a joué de la séparation : d'un côté le signifiant, de l'autre, le signifié. L'opération derridienne conteste elle aussi l'unité du signe, mais c'est pour considérer la production du signifiant et du signifié comme un mouvement qui n'instaure pas entre eux une barre, mais quelque chose comme un hymen, à la façon dont le Fort/Da lacanien se distingue du Fort:Da derridien. Cet hymen est celui de l'écriture, qui ne s'arrête jamais sur la stabilité ou l'idéalité d'un sens. En venant en plus, en supplément, l'écriture subvertit l'autorité du signifié. Elle brouille la distinction signifié / signifiant. On ne peut pas la penser à l'intérieur du logos classique.

L'analyse du rêve par Freud montre la difficulté, voire l'impossibilité de séparer radicalement le signifiant du signifié. Le rêveur les produit tous deux en créant son idiome; et l'interprète ne peut pas traduire le rêve à partir du seul signifié, comme on le ferait pour une langue. Pour Derrida, cette production simultanée n'est pas un acte linguistique, c'est la scène même de l'écriture.

 

2. Effacement du signifiant dans l'expression de la voix.

Quand on entend parler, le signifié semble immédiatement présent à l'acte d'expression. La transcendance de la voix, sa dignité, c'est qu'elle s'entend au plus proche de soi. Elle se donne comme maîtrise sur le signifiant, comme parole vive, pure présence, vérité. Dans le moment de la transcendance, la matérialité acoustique de la voix, son corps, devient diaphane et s'efface. Les mots ne reviennent que comme spectres Tout se passe comme si la voix mettait le signifiant à l'abri, hors du monde.

Quand l'effacement du signifiant se généralise, quand il devient mondial, la dimension concrète de la langue s'efface, la restance du texte se dérobe. Il n'en reste qu'une fable.

 

3. Signifiant-signifié, déconstruction du transcendantal.

La stratégie de la déconstruction est double. Dans un premier temps, elle suit les lignes de force du discours à déconstruire. Les oppositions classiques sont conservées, mais utilisées de manière équivoque. Ainsi en est-il de l'opposition signifiant / signifié, marquée par l'héritage de Saussure et surtout de Lacan. Le signifiant lacanien revient toujours à son point de départ, son origine est sa destination. Il est indivisible, intangible, identique à soi. Ses déplacements sont déterminés par l'ordre symbolique, et son résultat est la subjectivité. Dans cette logique du signifiant, un signifié premier (par exemple la castration ou le désir de la mère) a pour corrélat un signifiant transcendantal. C'est l'interprétation métaphysique du phallus, où la femme, comme figure de la castration, fait revenir le signifiant en sa demeure (phallique).

Mais selon Derrida, la structure (ou stricture) de la lettre n'est pas symbolique, mais restante. Elle n'a ni trajet, ni place fixe. Il n'est jamais sûr qu'elle arrive à destination. Sur la scène du signifiant et du signifié, les éléments ne sont pas pris dans des systèmes d'oppositions, mais dans une logique parergonale. L'énergie aphoristique et destructrice de l'écriture fait du signifiant un supplément qui ne s'arrête dans aucune totalité.

 

4. Le retour du signifiant.

On ne remet pas en question le signifié transcendantal sans déconstruire, avec le signe, tout ce qui lie notre culture. Le retour du signifiant, que ce soit en tant que souffle, que marque, dans des textes philosophiques ou littéraires comme Glas, sonne la fin de la signification - sens, signification et signifiant entraînés conjointement - dans un hymen qui est une économie de la mort, et aussi une anéconomie du don.

 

 

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Propositions

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La voix comme présence à soi met le signifiant à l'abri, hors du monde, dans un vécu où la différance est supprimée

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La voix s'entend au plus proche de soi, comme l'effacement absolu du signifiant, qui est la condition de l'idée même de vérité

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La différence signifié/signifiant appartient à l'époque du logos, celle de la proximité absolue de la voix, de l'être et de l'idéalité du sens

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La répétition de la voix se donne comme une maîtrise ou un pouvoir sans limite sur le signifiant

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La dignité de la voix par rapport à toute autre substance signifiante est sa transcendance apparente

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L'écriture psychique, qui crée ses signifiants et produit leur signifié, ne distingue jamais radicalement entre signifiant et signifié

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Le "mot" [vox en latin] est une unité factice du sens et du son, du concept et de la voix, du signifié et du signifiant

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L'expressivité est la logicité d'un signifiant animé en vue de la présence idéale du sens

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La lettre lacanienne, comme le signifiant, est unique, indivisible et indestructible; son trajet propre la reconduit toujours à son point de départ

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Emphase de la parole, la logique lacanienne du signifiant appartient au système logocentrique de la vérité

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La structure restante de la lettre, c'est que sans la menace de ne pas arriver à destination, son circuit n'aurait même pas commencé

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Le supplément n'entre dans aucune opposition, il n'est pas plus un signifiant qu'un signifié, une écriture qu'une parole

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L'époque du logocentrisme, qui est celle de l'écriture phonétique, est aussi celle de l'effacement mondial du signifiant, dont le retrait libère la conscience

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L'auto-affection laisse une trace de soi dans le monde : un signifiant inexpugnable dans une extériorité irréductible

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Le système du signifiant entretient un effet de cadre, une logique du quart exclu où se dérobe la restance du texte

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Les mots sont des spectres : avec eux revient l'origine, et aussi la perte inéluctable de l'origine

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Le phallus, interprété métaphysiquement, est un signifiant transcendantal, le corrélat d'un signifié premier (par exemple la castration ou le désir de la mère)

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La femme, comme figure de la castration ou de la vérité, fait revenir, en sa demeure, le phallus ou le signifiant

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Un souffle furtif, avant moi, (une inspiration), qui dit ce que je crois vouloir dire, me force à jeter des sorts, des envoûtements

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Avec l'écriture colossale de "Glas"; il y va du glas de la signification, du sens et du signifiant

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Schibboleth, signal d'appartenance, nomme toute marque insignifiante inscrite dans le corps pour habiter la langue

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