Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, athéisme, athéologie                     Derrida, athéisme, athéologie
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "Les mots de Jacques Derrida", Ed : Guilgal, 2004-2017, Page créée le 22 décembre 2006 Orlolivre : comment ne pas prier?

[Derrida, athéisme, athéologie]

Orlolivre : comment ne pas prier? Autres renvois :
   

Derrida, Dieu

   

Derrida, religion, théologie

   

Derrida, théologie négative, prière

                 
                       

1. Un athéisme sans athéisme.

Jacques Derrida le reconnaît, il le constate, il le dit : "je passe à juste titre pour athée". Par cette formulation un peu tordue, il évite la phrase directe du genre "Je suis athée", non pas à cause de l'athéisme, mais à cause du "Je suis". Ce dont il est question, selon lui, quand on nomme Dieu (l'acte de nomination le plus pur, celui qui ne nomme aucun référent) ne peut s'affirmer que par la suspension de l'être. A la question Croit-il en Dieu? Il ne répondrait rien, car des figures ou des qualités de Dieu, on ne peut rien dire (lire la page : Derrida et la théologie négative, plus détaillée sur ce point). Mais cela ne l'empêche pas d'avoir beaucoup écrit sur Dieu (v. ici), la religion (v. ici), le tout autre (v. ici), le christianisme, son judaïsme à lui (v. ici), et même aussi, même s'il ne l'avoue pas, sur quelques questions cabalistiques (v. ici) ou sa Cabale à lui (v. ici), etc. Son intérêt pour la promesse, l'eschatologie et le messianisme, pour l'inouï, la foi et ce qu'il appelle la fiabilité (ou fiduciarité), ne s'est jamais démenti. Le résultat de tout cela (et j'en passe), pour le lecteur, c'est que d'une part, pour lui comme pour d'autres (y compris Lévinas), l'athéisme n'est pas indifférent au désir de Dieu (dans le double sens du génitif), et d'autre part, qu'en poussant la déconstruction aussi loin que possible, il laisse venir un discours où le théologique frôle l'hyper-athéologique.

On ne peut pas plus se fier à l'athéisme, même le plus radical, qu'à la religion. Les uns et les autres n'ont pas de fondement sûr, ils puisent au désenchantement.

 

2. Déconstruction, différance et autres quasi-concepts.

La déconstruction n'a pas de limite. Elle touche aux discours religieux comme à la culture abrahamique. En réduisant les Ecritures à leur textualité, en les lisant comme dissémination, elle en ruine le centre hégémonique, elle en subvertit l'autorité comme l'unicité. Pourtant il n'y a en elle aucun désir ou même tentative de détruire ou de disqualifier. Au contraire, elle porte la marque d'une fidélité. Jacques Derrida ne cesse de lire les textes bibliques. Il les lit comme ceux des philosophes auxquels il s'intéresse : dans le geste même où il recueille leur héritage. Le judaïsme dont il hérite est paradoxal : il se détache de son peuple et sort de la religion. La modernité repose sur la certitude de l'absence du Dieu juif, qui pourtant, comme la prière ou la chekhina (présence divine), hante son imagination.

La différance n'en est pas moins irréductible à toute théologie, qu'elle soit chrétienne ou techno-scientifique, qu'elle proclame ou non la mort de dieu. Depuis un lieu insituable, inconfortable et irrécupérable, elle résiste à toutes les réappropriations.

 

3. Un messianisme sans contenu.

Si Dieu est une voix, si elle me parle, c'est pour ne rien dire, et aussi pour ne pas être entendue. Et pourtant, même absent, il est le témoin absolu. On continue à l'appeler, l'invoquer, le nommer, même d'un nom imprononçable. Il faut bien cela, cette violence du vide, pour ouvrir la possibilité de la vérité.

La promesse d'émancipation portée par les Lumières n'est pas épuisée, mais elle a cédé la place à une structure formelle, un messianisme en général, sans contenu. La structure de séparation que Lévinas nomme sainteté peut prendre de nouveaux noms, par exemple celui d'éthique, qui ne désigne pas un système de valeurs, mais un point de rupture. L'Adieu (à Dieu), dit aussi à-Dieu, salue silencieusement l'autre en tant qu'au-delà de l'être - autre nom pour ce qui n'est pas.

 

 

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Propositions

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La différance relève d'une théologie négative, irréductible à toute réappropriation ontologique, théologique ou philosophique

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Déconstruire la déconstruction, ce serait pousser aussi loin que possible un discours hyper-athéologique, tout en ne cessant de méditer la culture abrahamique

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Lire la Cabale comme dissémination, c'est-à-dire de façon athée, c'est la réduire à sa textualité, en ruiner le centre hégémonique, en subvertir l'autorité comme l'unicité

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La mondialatinisation est une alliance étrange du christianisme, comme expérience de la mort de dieu, et du capitalisme télé-technoscientifique

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Jacques Derrida investit les thématiques théologiques et religieuses à partir d'un lieu inconfortable, insituable et irrécupérable

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Tourné vers le secret de sa non-manifestation, l'athéisme témoigne d'un insatiable désir de Dieu, mais il peut aussi rester radicalement étranger à tout désir

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Avec l'à-Dieu, Lévinas donne à la langue française la chance de saluer silencieusement l'autre en tant qu'il n'est pas, qu'il appelle depuis l'au-delà de l'être

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Dieu est le témoin absolu que, même en son absence, on prend à témoin; le nommer, même d'un nom imprononçable, c'est l'appeler

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Je ne peux pas dire "Je suis athée", ou "Je suis croyant", car ce serait réintroduire l'être dans ce qui ne peut s'affirmer que par la suspension de l'être, au-delà de l'être

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Dieu se terre à mort en moi par la violence du vide

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Chez Lévinas, le mot "éthique", ce point de rupture, n'est qu'un pis-aller grec pour traduire le discours hébraïque sur la sainteté du séparé (kadosh)

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A travers la figure du dieu juif (lui en moi), ma prière s'adresse à une présence divine ou chekhina (elle en moi) qui emplit l'espace dans lequel mon athéisme peut se déplacer

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La certitude de l'absence du Dieu juif définit la modernité et commande toute l'esthétique et la critique modernes

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On ne peut jamais être assuré d'un athéisme radical, car le désenchantement est la ressource même du religieux

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Jacques Derrida inaugure un judaïsme de sortie de la religion, hérité de son peuple mais détaché de lui

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Au-delà de la théologie négative, le lexique hébraïque peut ouvrir à un athéisme radical : la sainteté du kidouch

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"La constance de Dieu dans ma vie s'appelle d'autres noms, si bien que je passe à juste titre pour athée"

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Le Dieu derridien : ni témoin, ni voix, ni loi transcendante, ni présence immanente, ce serait une figure féminine de Yhvh qui, sans rien dire, circulerait entre les inavouables

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