Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

 

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
CinéAnalyse : en se pensant pensant le monde                     CinéAnalyse : en se pensant pensant le monde
Sources (*) : Le cinéloft du Quai               Le cinéloft du Quai
Nicu Oracinescu - "Vers l'inéluctable défaite des artimaticiens", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 27 juillet 2007

 

-

[(CinéAnalyse) : En pensant le monde en se pensant]

   
   
   
                 
                       

Pour l'acquérir, cliquez

sur le livre

logo

 

1. "Qu'est-ce que le cinéma?"

Comme toutes les questions qui commencent par "Qu'est-ce...", c'est une question vaine. On peut en citer quelques autres du même genre. "Le cinéma est-il un art?", "Qu'est-ce que l'art?", "Qu'est-ce que la photographie?", "Qu'est-ce que la peinture?", Qu'est-ce que l'Internet?, Qu'est-ce que l'art contemporain?, etc.... Le type de réponse induit par ces questions tend à évacuer le mouvement propre du cinéma (ou de la photographie, ou de la peinture), celui par lequel il se transforme en nous transformant nous aussi. Sans doute faut-il en passer par là pour se défaire de quelques préjugés, mais il faut aussi en sortir.

 

2.

Le cinéma n'est pas isolé. Il appartient à un vaste ensemble qu'on peut qualifier d'audiovisuel, de télé-technique ou de médiatique. Ce conglomérat aux frontières floues est conditionné par l'existence d'appareils de plus en plus banals, des capteurs, des enregistreurs d'images ou de sons, des simulateurs, des écrans. Sa singularité, connue et décrite depuis longtemps, c'est qu'il n'est pas seulement une industrie, mais aussi un art populaire. Il n'est pas seulement un spectacle, mais aussi un engagement de tous. Sans cette singularité, il ne serait pas global ni omniprésent comme il l'est. Il serait incapable de structurer les discours, collecter et (re)distribuer les désirs, soutenir les fantasmes, etc...

Cet art totalement artificiel nous rend un service inestimable : il nous renvoie notre propre réel. Grâce à lui (et seulement lui), nous voyons notre monde et nous nous reflétons en lui. Il fabrique une impression de réalité sans égale qui nous fournit d'innombrables repères, conscients et inconscients. Nous organisons notre monde grâce aux figures filmiques et fantasmatiques, parfois stéréotypées, parfois éphémères, mais toujours aisément reconnaissables, qu'il nous procure en abondance. Sa place de plus en plus centrale lui permet de se substituer à quelques mécanismes défaillants. Par exemple, à l'adolescence, il contribue à l'initiation des jeunes; et plus tard il fournit les spectres qui hantent les adultes. Personne n'est à l'abri de ses impératifs. S'il existe une dernière voix audible en ce monde, une dernière autorité, c'est la sienne.

 

3.

S'il est le plus vocal des arts, ce n'est pas parce qu'il parle, c'est plutôt par le hors-champ qu'il délimite (et qu'il est le seul à délimiter). Quand nous ne voyons plus la source des voix, quand le cinéma déploie sa puissance acousmatique assise sur le montage et les facilités de la vidéo, il possède un pouvoir redoutable.

 

4.

Le cinéma est inépuisable. On peut lui en demander toujours plus. Chaque fois qu'un film dit autre chose que ce qu'il montre, chaque fois qu'il connaît une nouvelle mutation (de l'hypercinéma à l'acinéma), il élargit notre monde. Que champ, quelle activité, quel domaine pourrait en faire autant?

 

 

--------------

Propositions

--------------

-

[(CinéAnalyse) : Sur le cinéma se saisissant lui-même par sa mise en abyme (métacinéma)]

-

[Le cinéma est l'art populaire où l'humanité actuelle se forme et s'expose]

-

[Le cinéma règle le rapport au désir]

-

[Le cinéma convoque le spectateur en tant que sujet - dans sa division, sa crise, ses conflits et ses questionnements]

-

[L'"impression de réalité" telle que suscitée par le cinéma infléchit le régime de la représentation dans le sens d'une perception plus active du désir inconscient]

-

[Le cinéma est une instance initiatrice pour une adolescence permanente]

-

[Le journaliste de cinéma documentaire avoue sa subjectivité; il doute, enquête, interagit avec le monde filmé et livre en les signant les résultats de son investigation]

-

[Le cinéma est un art visuel dont l'axe central n'est pas le regard, mais la voix]

-

[Ce qui reste d'autorité revient désormais, comme au cinéma, aux voix acousmatiques]

-

[Au cinéma, la conscience du leurre coexiste avec sa dénégation : "Je sais bien, mais quand même"]

-

[(CinéAnalyse) : En déployant les fictions, les croyances, les discours et les codes qui font notre quotidien]

-

[Le cinéma illustre le lien intrinsèque de la modernité avec la mode : des figures stéréotypées, éphémères, séduisantes et facilement reconnaissables]

-

[Plus les frontières des arts se brouillent, plus ils sont hantés par le cinéma - ce coeur battant des arts visuels]

-

[Le risque du cinéma, c'est de comprendre autre chose ou plus que ce que le film raconte]

-

[L'hypercinéma en donne toujours plus : surenchère du débordement, du trop-plein, de l'outrancier, de l'obscène, du violent et du déréglé]

-

[Pour renvoyer à lui-même, il faut au monde d'aujourd'hui un "art de l'évidence" : le cinéma, qui se donne son propre réel et le projette comme cinémonde]

-

L'histoire du cinéma rend compte de notre rapport au monde visible - en nous le faisant voir

-

[L'écran, dispositif d'image radicalement inédit inventé par le cinéma à la charnière des années 1900, est devenu global et omniprésent]

-

[Le cinéma est une industrie, pas un art, sauf si, en tant qu'"acinéma", il résiste à la mise en ordre, soit par excès d'immobilité, soit par excès de mouvement]

-

[Le spectacle rassemble les illusions de totalité, de continuité et de plénitude, tandis que le cinéma montre leurs défaillances]

-

[Avec le hors-champ, le cinéma amène la possibilité d'une pensée critique : prendre ses distances en ne montrant pas tout]

-

[Un écran est un lieu où se mêlent les indécidables : présence / absence, différence / différance, centre / marges, etc.]

-

[Le montage, machine à illusions des temps actuels]

-

[Des figures filmiques donnent forme à la rhétorique contemporaine]

-

[L'attrait du cinéma tient à l'efficacité mimétique de sa technique, de ses machineries]

-

[Le cinéma est le seul art qui soit d'emblée une industrie]

-

[L'art culturellement dominant à l'époque postmoderne n'est pas le cinéma, mais la vidéo, dont le flux continu est porté par les médias]

-

[Le cinéma est un puissant vecteur de vocalisation de l'espace]

-

[A partir de Michel Chion (né en 1947)]

-

Screen/Play, Derrida and Film Theory (Peter Brunette et David Wills, 1989) [S/P]

-

Trafic n°50 (été 2004) - Numéro spécial "Qu'est-ce que le cinéma?" [Traffic50]

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

CineHantise
CinemaParcours

AA.BBB

CineLoft

PS.LKO

KA_CinemaParcours

Rang = zQuois_Cinema
Genre = -