En 1963, Stanley Cavell choisit de prendre le film comme thème d'un séminaire d'esthétique. Cette tentative est un fiasco. Pourtant, le cinéma est un sujet sans canon établi, qui aurait du favoriser parmi les étudiants le désir d'échanger et de transmettre des expériences vécues. Mais ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Les descriptions que les étudiants faisaient des films étaient toujours inexactes, avec en général des éléments supplémentaires par rapport aux films. Ils se montraient incapables de développer une critique ou une théorie, comme si les normes de rigueur pour les films n'étaient pas les mêmes que celles qui valent pour les livres. Ils se réfugiaient dans la description technique, mais celle-ci n'était pas pertinente par rapport à l'expérience que pouvait procurer un film. Ce phénomène étrange renvoie au caractère magique du cinéma, dont l'origine reste obscure.

Le film contient des éléments matériels inséparables de la compréhension qu'on peut en avoir. Chacun le lit différemment et en retient des moments privilégiés, chacun y trouve ce qui est important pour lui.

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Propositions

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