Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Le montage, machine à illusions                     Le montage, machine à illusions
Sources (*) : CinéAnalyse : en se pensant pensant le monde               CinéAnalyse : en se pensant pensant le monde
Amarante Helavy - "Une morale audiovisuelle", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 26 août 2006

 

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Mutation des régimes visuels

[Le montage, machine à illusions des temps actuels]

Mutation des régimes visuels
   
   
   
Le Contemporain du Quai Le Contemporain du Quai
                 
                       

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Le mot montage évoque spontanément la mécanique (monter une machine) ou le cinéma (monter un film). On n'imagine pas nécessairement qu'on puisse aussi lui attribuer une dignité ou une fonction philosophique ou esthétique, voire une place dans l'histoire de l'art. C'est pourtant le cas. Montage est l'un des mots de notre époque, comme on dit que la biologie est la science du 21ème siècle.

Qu'est-ce qu'un montage? C'est un artefact, un rapport entre éléments d'une suite (images ou sons) qui, par association et réminiscence, produit un sens chez le spectateur. Le cinéma, qui est l'art le plus machinique, ne pénètre le réel que par la caméra et d'autres machines. Il ne ne sait fabriquer du continu qu'à partir d'images discrètes (les photogrammes), et ne peut produire d'effet illusionniste que par ses appareils. C'est l'art qui a donné au montage sa plus large extension. Mais depuis le début du 20ème siècle, le montage a envahi tous les champs pour créer un autre type d'espace où la distance esthétique entre l'oeuvre et le spectateur est réduite. Il s'est ajouté aux autres formes, plus classiques, de la représentation, sans les abolir mais en les transformant de l'intérieur. La structure de l'image a changé. Elle a perdu son unité, s'est muée en une sorte de kaléidoscope. Et comme nous ne pouvons pas éviter de penser en images, c'est toute la construction de l'histoire et du temps qui a été affectée. Nous nous repérons moins sur des récits ou des formes, et plus sur des continuités/discontinuités, des associations, des différences, des liens ou des séquences.

Le montage n'obéit qu'à une seule contrainte externe : que subsiste un certain degré de croyance. Il s'agit à peine de croire en une "réalité" ou une "vérité" montrée par l'oeuvre - car nous savons qu'elle est fabriquée. Nous ne sommes pas dupes, nous n'ignorons pas que même les documentaires les plus réalistes sont des fictions ou des simulacres. Pour regarder ce qu'on nous donne à voir, il faut que nous ayions une certaine confiance dans le témoignage du signataire. Mais l'autre vérité est que nous sommes aveugles à tous les autres montages qui auraient - virtuellement - été possibles.

Le montage se passe aisément de référence. Usant de ses moyens spécifiques (par exemple le gros plan ou le contre-champ), il révèle des agencements invisibles ou inconscients. Il impose un ordre, une rhétorique qui assigne une place au sujet.

Le paradigme du montage dépasse largement les arts visuels. Il contamine la politique comme la philosophie. Ainsi, par exemple, Jacques Derrida explique-t-il que si son écriture est déconstructive, c'est parce qu'elle est comparable à un film. Il y a en elle à la fois une sorte de composition et une sorte de bande-son. La contamination des technologies passe aussi par l'image et par une certaine forme de bricolage inventif. Comme le cinéma, elles muent en une écriture aussi directe que sophistiquée.

Autre exemple de ce type de montage constructif/déconstructif : l'Orloeuvre.

 

 

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Propositions

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Le montage est l'imposition d'un ordre, en après-coup, à la dispersion des perspectives

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Le montage cinématographique crée un sens que les images ne contiennent pas objectivement et qui procède de leur seul rapport

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Avec le montage, le cinéma naît en tant qu'art disposant d'un langage qui le distingue vraiment de la photographie animée

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Derrière la fluidité et la continuité vivantes du cinéma se succèdent les photogrammes instantanés, squelettes discontinus du film

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La nature illusionniste du cinéma est au second degré : fruit d'un montage, elle ne pénètre au coeur du réel que parce qu'elle use d'appareils

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Au cinéma, il faut que nous puissions croire en la réalité des événements en les sachant truqués : c'est la limite du montage

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A l'appareil photographique sont liés originairement un inconscient visuel, des agencements structuraux invisibles à l'oeil courant

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Par l'appareil photographique se décline une rhétorique : droit de regards qui, par le pouvoir de son objectif et de ses montages, intime un ordre et assigne une place au sujet

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Une image est un montage de différences qui ouvrent l'éventail de temps hétérogènes

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La structure de l'image est celle du kaléidoscope : une poussière d'objets disparates auxquels un montage optique donne une variété de formes lisibles

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Le cinéma peut abolir la distance entre le regardeur et l'image; mais même s'il questionne la représentation illusionniste, il ne l'abolit pas

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Avec l'image, l'histoire est démontée et restituée comme un montage qui la montre en mouvement

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Dans un documentaire, la vérité de l'archive ne tient qu'au témoignage du signataire - qui fait surgir une fiction par l'écriture, le tournage et le montage

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L'image cinématographique ne se forme ni sur l'écran, ni dans l'"espace filmique", mais chez le spectateur, par association et réminiscence

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Monter un film, c'est s'aveugler à un nombre indéfini d'autres montages qui auraient été, eux aussi, possibles

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Il y a entre l'écriture déconstructive et le cinéma un lien essentiel : greffer, couper, coller, composer, monter des textes et des citations

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L'écriture de Derrida est comparable à un film : bande-son jouissive par la composition, le rythme, la narration ou la mise en scène, plus que par l'effet de vérité

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L'image d'art démonte, monte et remonte les montages visuels et temporels par lesquels se définit la philosophie du temps

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Dans l'espace vocal, nous nous repérons sur des montages plutôt que par la géométrie ou la narration

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Le gros plan travaille au démontage visuel des choses, à la déconstruction visuelle du visible

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Le découpage traditionnel en champ/contre-champ partage le dialogue selon une syntaxe élémentaire de l'intérêt

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Il faut apprendre à analyser ce qui nous arrive par l'image en découpant les images et en discernant les collages et montages dont elle est faite

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La lecture orlovienne est comparable à un montage

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Au temps du muet, le montage évoquait ce que le réalisateur voulait dire; en 1938, le découpage décrivait; dans les années 1945-55, le metteur en scène écrit directement

 


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