Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Jean - Luc Nancy                     Jean - Luc Nancy
             

 

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Page créée par le scripteur le 1er mars 2006.

[A partir de Jean-Luc Nancy (né en 1940)]

   
   
   
                 
                       

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- Bibliographie de Jean-Luc Nancy.

 

Le nom de Jean-Luc Nancy est plus connu que son oeuvre. Proche compagnon de Jacques Derrida, il développe sur son chemin propre nombre de ses démarches. Chrétien de culture ou de tradition, il trouve dans le monothéisme et dans l'athéisme occidentaux le même principe. La création part de rien, disent les théistes, qu'ils pensent que dieu se vide ou qu'ils le croient plein. L'incarnation chrétienne contribue au vidage et conduit à l'athéisme, puis à l'effondrement du principe lui-même dans la présence immédiate. Mais y a-t-il de véritables athées, mettant hors jeu toute cause et toute finalité? Ce ne serait possible que par l'écriture.

Il s'est toujours intéressé à l'art, comme en témoigne son compagnonnage avec Philippe Lacoue-Labarthe. Si vous lui dites qu'il y a chez lui une théorie de l'esthétique, il vous répondra probablement que ça n'est pas ça. Si vous lui dites qu'il y a chez lui une pensée de l'art, il protestera probablement aussi - exactement comme l'aurait fait Derrida. On trouve pourtant tout cela en le lisant. Ainsi la peinture est-elle le lieu d'une auto-affection qui écarte le fond de la forme. Il y a dans l'art une tension qui altère la mimesis, maintient un désir d'altérité et soutient l'ouverture parcourue par la beauté. Un tableau peut se penser en termes d'onde ou de résonance. Le portrait, qui exsude le silence, se définit par ce qui lui manque : la parole ou la voix. Ainsi en est-il du portrait allégorique de Derrida dessiné par Adami quelques mois avant sa mort.

 

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets)

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[Pour renvoyer à lui-même, il faut au monde d'aujourd'hui un "art de l'évidence" : le cinéma, qui se donne son propre réel et le projette comme cinémonde]

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[Les corps sont l'espace ouvert, spacieux plutôt que spatial, qui donne lieu à l'existence]

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[Nous existons dans le partage des voix, c'est ce partage qui fait de nous ce que nous sommes]

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[Interpréter, c'est savoir pour comprendre : un cercle qui présuppose la propriété d'un sens]

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[La pensée est la pesée même du monde - bien que, comme pensée, elle soit immatérielle et sans poids]

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[Psychè est corps, c'est-à-dire cela même qu'il s'agit de toucher par la pensée]

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[L'homme accède à la pensée du sujet comme énonciation (Je suis), mais ne peut y faire face que par la bouche]

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[L'"instance" lacanienne de la lettre, c'est son autorité, sa position dominante]

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[Il nous faut un art de l'épaisseur, de la pesanteur, de l'incommensurable opacité du sens]

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[Théisme et athéisme partagent le même principe logique : un existant radicalement distinct détient la cause première et la fin dernière des existants du monde]

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Jacques Derrida, allégorie du dessin

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Avant toute voix, le logos articule le partage des voix, où se donne le sens

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Une pensée vraiment athée mettrait hors jeu toute cause et toute finalité

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Le monothéisme est un athéisme

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La voix d'un texte est ce qui est parfaitement clair en lui, ce qui se donne sans souci de la transcription d'un sens

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La pensée contemporaine est un lent et lourd mouvement de gravitation autour du soleil noir de l'athéisme

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La profusion actuelle du "sujet" (positif, anthropologique) étouffe la voix d'un quelqu'un qui s'appellerait : Ego

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La peinture est l'art des corps, parce qu'elle ne connaît que la peau, elle est peau de part en part

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Du fond de la chose qu'il s'agit de rejoindre, l'image véritable procède du désir d'altérité

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Au racisme, il ne faut pas opposer une fraternité générique des hommes, mais la dis-location de nos races et de nos traits

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L'intimité du corps, c'est qu'il expeause son espacement, ses parties décomposées, disséminées

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Dans la soupe originelle se mélangent les graphies, les pliures, les écritures, les voix d'avant la parole, les mots qui disparaissent avec leur sens et leur sonorité

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L'athéisme est une invention de l'Occident, mais c'est aussi l'élément dans lequel l'Occident s'est inventé

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Ego n'est ego qu'articulé, énoncé par une bouche où corps et esprit ne font qu'un

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Le sujet s'énonce dans la béance d'une bouche

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N'importe quel tableau peut se penser en termes d'onde ou de résonance : une sonorité traverse l'image et ébranle tout

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La beauté est le nom de l'ouverture que parcourt un désir : le passage de la forme et du fond l'un dans l'autre

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L'incarnation chrétienne, par laquelle Dieu se fait homme, marque la culture occidentale d'un devenir-vide-de Dieu au coeur de son humanisme

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L'image d'art est le lieu d'une tension entre mimesis et methexis

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Le corps - limite du sens - est l'exposition la plus propre et la plus absolue de l'effraction de sens que constitue son existence

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Les traits les plus saillants de l'Occident moderne (universalité, droit, individu, valeur) ont une provenance monothéiste

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"Sexe" est le nom-éclat du corps, qui ne le nomme qu'en l'espaçant : "des sexes"

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L'idée de "création ex nihilo" suppose un "rien" de principe qui pose le nihilisme athée et permet d'en sortir

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Toute image porte la ruine originaire

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Un portrait est une allégorie de la voix : il représente le manque de parole

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Il n'y a jamais ni corps propre, ni appropriation, car là où le "je" (ego énonçant) énonce "corps", le "je" (ego énoncé) se retranche

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Il n'y a salut qu'en ayant foi en un dieu dont l'essence est un clignement (winken) hors savoir et hors sens, signe à l'événement qui fait de l'homme infiniment plus que lui-même

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Les autres, je les saurai toujours en tant que corps : seul un corps est un autre

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L'essence du dialogue est dans l'altération infinie de l'autre

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L'homme est un sujet qui ne peut se nommer, qui ne peut se poser comme tel - il est le sujet qui ne peut se subjecter

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Le sujet s'éprouve comme une bouche sans visage qui s'ouvre, dans l'anneau d'une contracture, autour d'un bruit : "Je" ou "O" (ego cogito existo)

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Le rire, comme les larmes, ne peut être forcé ni figé, il doit survenir

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L'Occident a inventé le corps nu : étranger, blafard, désastreux, angoissant, toujours sacrifié

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Il ne manque au portrait que la parole, et à la musique que l'image

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Il n'y a aucune commune mesure entre le corps et l'âme; entre ces deux étendues s'ouvre un lieu ni sensible, ni intelligible : la bouche

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L'époque de la représentation du sens fait place à la pesée des figures du sens - qui sont inappropriables et inconsistantes comme telles

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Le poids local d'une pensée, c'est sa finitude en son concept moderne : non pas ce qui finit, mais le non-totalisable, le non-achevé, l'ouvert par où le sens excède et s'excède

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Exister, c'est s'approprier l'inappropriable

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La buccalité (bouche, bucca), plus primitive que l'oralité (os, oris), est le lieu de l'espacement, de l'ouverture d'Ego

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Au cinéma, le regard s'ouvre sur une mobilité du monde : un emportement qui s'autorise de lui-même, qui emporte son support, sa substance, son sujet

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Le cinéma est l'une des conditions de possibilité de la mise en jeu de notre être dans le monde d'aujourd'hui

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En ce début de siècle, une voie nouvelle se fraye au cinéma : au-delà de la représentation, le regard est mobilisé, il ouvre sur un espace, un monde, un réel dans lequel il pénètre

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Si le cinéma doit être considéré comme un art majeur, il faut lui accorder cette possibilité de ne pas être compris

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Avec le cinéma apparaît une nouvelle "prégnance" : une forme, une force, la poussée d'un schème de l'expérience qui précède et fait mûrir une mise au monde

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Le cinéma forme l'instance qui désigne aujourd'hui "le réel en tant que tel"

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En projetant son être comme tel, le cinéma rend possible la configuration de notre monde, le cinémonde

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Le clin d'oeil donne la structure de la différance, dans son excès et son défaut de signification

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Toute l'histoire du cogito n'a été que celle des manières diverses ou antinomiques de dénoncer, éviter, réfléchir, suspendre ou médiatiser son immédiateté

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La visée de toute pensée de la communauté est la production par des hommes de leur propre essence, comme leur oeuvre

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Il y a, dans l'opération déconstructrice, un "Il faut"; il faut obéir à ce "Il faut", mais il est certain qu'il ne sera pas prouvé

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L'antinomie au coeur du démocratique n'oppose pas liberté et égalité, mais deux espèces de liberté ou d'égalité : calculable (déterminable) et incalculable (inconditionnelle)

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En offrant une prime de plaisir, l'image d'art génère une tension supplémentaire qui maintient le désir

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Seule l'écriture entraîne l'athéisme du côté d'un absentement du sens

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Il n'arrive rien d'autre à l'écriture, s'il lui arrive quelque chose, que de toucher

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L'évidence, au cinéma, c'est un regard à travers lequel un monde en mouvement sur lui-même, sans lien fixe d'amarrage, peut se redonner son propre réel

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Le support d'un film (la pellicule) est un objet diaphane, transparent, un milieu de passage, un rapport de la lumière à elle-même - comme le film

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Au cinéma, l'image n'est ni le reflet de la vie, ni une copie : elle en est la continuation

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Dans un monde qui tourne sur ses gonds, le cinéma ne vise plus l'illusion ni la représentation : il fait bouger le regard, remet en jeu notre rapport au monde

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Devant l'oeuvre dite d'"art", Jacques Derrida se retire : il ne parle pas d'art, ne le fait pas parler, il tourne autour des oeuvres

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La pensée pèse par où la raison, étant "à" soi, s'écarte "de" soi

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Un portrait est un rituel de retrait : le disparu revient à la place vide marquée par son nom

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Regarder un film, c'est penser le réel au présent - ce que le réalisateur réalise, par égard pour le réel regardé, sans qu'aucune autorité ne le surplombe

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L'instauration cartésienne du Sujet nous précipite d'un seul coup à l'extrême bord du discours : il s'épuise instantanément, par la nécessité de sa propre structure

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La voix est le timbre du lieu où un corps s'expose et se profère

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L'autre ne peut être signifié, ni présenté, mais seulement annoncé

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Avec la mort de Dieu (effondrement du principe divin), on ne peut plus rien représenter, tout met en jeu directement la présence

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L'athéisme de l'Occident n'a jusqu'ici jamais opposé ou substitué à dieu autre chose qu'une autre figure d'un sens : une fin, un bien, une parousie, une présence humaine

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Il y a deux pensées de la création : soit Dieu se vide lui-même dans l'ouverture du monde, soit Dieu se soutient comme étant à lui seul sujet et substance du monde

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Dieu, en son étymologie latine, est la lumière du jour (dies)

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Le divin, c'est qu'il y ait don et partage des voix

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Le titre de la lettre, une lecture de Lacan (Jean-Luc Nancy et Philippe Lacoue-Labarthe, 1973) [LTDLL]

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Ego Sum (Jean-Luc Nancy, 1979) [EgoSum]

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Le partage des voix (Jean-Luc Nancy, 1982) [LPDV]

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Corpus (Jean-Luc Nancy, 1992 - réédité en 2000) [Corpus]

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Les muses (Jean-Luc Nancy, 1994 - réédité en 2001) [LesMuses]

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"Le Toucher, Jean-Luc Nancy" (Jacques Derrida, 2000) [Toucher]

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La connaissance des textes, lecture d'un manuscrit illisible (Correspondances entre Simon Hantaï et Jean-Luc Nancy, lettre de Jacques Derrida, 2001) [LCDT]

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L'évidence du film (Jean-Luc Nancy, 2001) [LEDF]

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Ecoute, une histoire de nos oreillles, précédé de Ascoltando, par Jean-Luc Nancy (Peter Szendy, 2001) [EHDNO]

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Sens en tous sens (Autour des travaux de Jean-Luc Nancy) (Colloque dirigé par Francis Guibal et Jean-Clet Martin, 2004)

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La communauté désoeuvrée (Jean-Luc Nancy, 2004) [LACOD]

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La Déclosion (Déconstruction du christianisme, 1), par Jean-Luc Nancy (2005) [Declosion]

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Dialogue du 9 juin 2004 à Strasbourg avec Jean-Luc Nancy et Philippe Lacoue-Labarthe (Jacques Derrida, 2006) [RueDescartes52]

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A plus d'un titre, Jacques Derrida - Sur un portrait de Valerio Adami (Jean-Luc Nancy, 2007) [APDT]

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Le poids d'une pensée, l'approche (Jean-Luc Nancy, 2008) [PDPA]

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Revue "L'Entretien" Volume 3, sur Jacques Derrida (mai 2017) [Entretien03]

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"Responsabilité - Du sens à venir" (Dialogue entre Jacques Derrida et Jean-Luc Nancy, le 18 janvier 2002, publié en 2004) [RSV]

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Bibliographie de Jean-Luc Nancy

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La peinture ne dit rien, mais résonne

 


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