Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Psychè, étendue                     Psychè, étendue
Sources (*) : Jean - Luc Nancy               Jean - Luc Nancy
Jean-Luc Nancy - "Corpus", Ed : Métaillé, 2000, pp22-24

 

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La pensée pèse

[Psychè est corps, c'est-à-dire cela même qu'il s'agit de toucher par la pensée]

La pensée pèse
   
   
   
                 
                       

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Dans un livre intitulé Corpus, dont le thème est le corps, Jean-Luc Nancy évoque la psyché, ou plus exactement Psychè, cette fille de roi éponyme du psychisme [ou du psychique] dont Freud dit, dans un aphorisme aussi bref qu'énigmatique, qu'elle est étendue, n'en sait rien (on trouvera ici une transcription du mythe grec). Qu'est-ce qui lui échappe donc? Que ne veut-elle pas savoir? C'est qu'elle est corps. Le corps de Psychè est étendu, hors de soi, hors de la présence au monde. Il est intouchable, comme le fait remarquer Derrida, mais il touche et est touché - par la pensée.

Qu'est-ce que la pensée? C'est ce qui s'étend hors de soi, hors de sa présence au monde, pour toucher le corps. Mais le corps est dehors, il n'est pas là, il est inconscient. Il se dérobe au sens. Il se volatilise, hors-lieu. Impossible de le saturer par la signification. Impossible de le rendre signifiant : il est muet, il bloque la transmission du sens. On lâche pied devant lui (comme Marie-Madeleine devant la Vierge morte), on ne peut pas le suivre dans son espacement. Il flotte sur la limite de ce qui ne s'interprète plus. C'est cette limite qui fait son sens le plus propre, celui sur lequel la pensée se pose.

A notre époque, Psychè n'est pas encore inhumée, mais elle est étendue, mourante ou presque morte. Elle est sur le point de disparaître. Nous sommes en deuil (de quoi? de la vie, de ce qui reste du sujet?). Elle est exposée, livrée à l'autre, en proie à la main de l'autre c'est-à-dire à la technique, ses images et ses fantasmes. Le deuil est impossible à réussir.

 

 

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Propositions

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Psychè est étendue, n'en sait rien

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En Psychè étendue (intouchable, intacte, intangible), ce qui est insupportable est qu'elle n'a pas de rapport à soi : elle est un subjectile qui ne sait et ne voit rien à son propre sujet

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Cela qui constitue le champ le plus pur de la pensée (l'être insaisissable) est pour ainsi dire posé sur notre corps

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Le "parallélisme" de Husserl fait apparaître une différence radicale - qui ne sépare aucun vécu mais sans laquelle aucune autre différence n'aurait de chance d'apparaître comme telle

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Il faut, aujourd'hui, faire son deuil de Psychè - c'est-à-dire du sujet en tant qu'il reste - car elle est expropriée, elle n'est plus un principe de vie

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Intouchable à elle-même, livrée aux mains de l'autre, ne pouvant donner lieu qu'à des images ou des fantasmes, Psychè est presque morte

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La Vierge du Caravage, morte, est encore si présente qu'elle n'est presque pas morte ("L'Assomption de Marie" par le Caravage, 1605-06)

 


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