Derrida
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Psychè, étendue                     Psychè, étendue
Sources (*) : Derrida, "Se toucher"               Derrida, "Se toucher"
Sigmund Freud - "Résultats, idées, problèmes (II) (1921-38)", Ed : PUF, 1985, p288

 

Sur la terre des cieux (Marc Cha gall, 1967) -

Psychè est étendue, n'en sait rien

   
   
   
                 
                       

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Cette formulation est un extrait d'une citation posthume de Freud datée du 22 août 1938 (un an avant sa mort), dont voici le texte complet : Il se peut que la spatialité soit la projection de l’extension de l’appareil psychique. Vraisemblablement aucune autre dérivation. Au lieu des conditions a priori de l’appareil psychique selon Kant. La psyché est étendue, n'en sait rien.

Ce texte a probablement servi de préparation à l'"Abrégé de psychanalyse" publié de manière posthume en 1940, mais on peut le lire isolément.

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La spatialité de l'espace ne serait qu'une projection, au-dehors, d'une étendue interne et proprement psychique. C'est Jacques Derrida (in Toucher p57) qui attire l'attention sur ce "proprement". Il y aurait [d'abord] un intérieur, une intériorité propre [à qui? au sujet d'avant le sujet?], une intériorité psychique non spatiale, quoique déjà étendue, et cette intériorité se spatialiserait par projection vers l'extérieur. Dans sa psychanalyse transcendantale, Freud remplacerait les conditions a priori de la perception posées par Kant par la notion d'appareil psychique, une notion plutôt vague (répétée deux fois) qui aurait la propriété de s'étendre à l'extérieur.

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Bien que la phrase contienne explicitement le nom de Kant, Jean-Luc Nancy l'interprète à partir de Descartes. Elle est pour lui la pensée la plus fascinante, et peut-être la plus décisive de Freud (Corpus, p22), qui n'a pu lui venir que parce qu'il pensait contre le sujet cartésien (Ego Sum, p161). Irréductible à une pure pensée, Psychè est étendue. Elle est l'union fragile d'une pensée et d'un corps - cette union impossible que Descartes a tenté de repérer dans ses Méditations, avec son Je suis.

En grec ancien, le mot Psykhé signifie l'âme, l'esprit, le principe de vie, le souffle, l'animation de l'animal.

 

 

Dans le roman d'Apulée, Les Métamorphoses, Psyché a deux sœurs aînées. Les trois jeunes femmes sont d'une grande beauté mais seules les deux sœurs trouvent un époux, car Psyché, trop belle, est prise pour une divinité. Aphrodite, jalouse, ordonne à Éros de la faire séduire par le mortel le plus méprisable qui soit. Mais le Dieu tombe lui-même amoureux de Psyché en se blessant de l'une de ses propres flèches.

Le père de Psyché (un roi), désespéré de voir que sa fille ne trouve pas d'époux, se rend à Delphes pour supplier Apollon. La Pythie profère que Psyché doit être abandonnée sur un rocher où l'attend une union extraordinaire. Le roi, résigné, s'éxécute et abandonne Psyché sur un rocher en pleine mer. Un vent s'élève et l'emporte sur la pelouse d'un magnifique palais. Psyché y pénètre et y découvre un festin. Elle déguste le repas et s'endort. Eros la rejoint la nuit, lui demandant de ne jamais chercher à connaitre son identité. Toutes les nuits, il la visite et la quitte dès l'aurore. Bientôt enceinte, rien ne manque au bonheur de Psyché, sinon de connaître le visage et le nom de son amant nocturne. Ses sœurs, en visite, sont folles de jalousie. Elles la raillent en déclarant que le mystérieux amant n'est qu'un monstre horrible. Inquiète et piquée par la curiosité, elle profite du sommeil de son amant pour allumer une lampe et percer le mystère. Elle découvre alors un magnifique jeune homme assoupi. Mais une goutte d'huile tombe sur l'épaule du dieu qui se réveille et, furieux, s'enfuit.

Psyché essaie alors de retrouver son amant et erre de temple en temple. Elle parvient au palais d'Aphrodite qui l'y retient et la soumet à des épreuves : trier un énorme tas de grains (les fourmis, prises de pitié, l'aident dans sa tâche); apporter de la laine de mouton à la toison d'or (un roseau lui indique la marche à suivre); chercher de l'eau du Styx au sommet d'une montagne gardée par des dragons (l'aigle de Zeus vient à son secours). Elle part enfin demander à Perséphone une parcelle de sa beauté. Désespérée, elle est sur le point de se jeter d'une tour lorsque la tour se met à lui parler, la convainc de rester en vie. Mais la curiosité la perd à nouveau : elle ouvre la boîte qui contient une parcelle de beauté et tombe dans un profond sommeil. Ranimée par le baiser d'Éros, toujours épris d'elle, elle triomphe finalement et épouse le dieu. Il lui pousse des ailes de papillon.

Devenue elle-même déesse, Eros lui donne une fille, Volupté.

 


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