Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, auto - immunité                     Derrida, auto - immunité
Sources (*) : Derrida, l'indemne               Derrida, l'indemne
Jacques Derrida - "Foi et Savoir, suivi de Le Siècle et le Pardon", Ed : Seuil, 2000, p46

 

Dedoublement de la source unique (Georges Dabouy, 2011) -

Derrida, dédoublement

La religion et la raison ont la même source qui se divise en s'opposant à elle-même : le lieu de la croyance, de la fiabilité, de la fidélité, du fiduciaire et de la foi

Derrida, dédoublement
   
   
   
Derrida, religion Derrida, religion
Science, religion, auto-immunité               Science, religion, auto-immunité  
Derrida, croyance, fiduciarité                     Derrida, croyance, fiduciarité    

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"Il faudrait démontrer, ce ne sera pas simple, que la religion et la raison ont la même source (...). Religion et raison se développent ensemble, à partir de cette ressource commune : le gage testimonial de tout performatif, qui engage à répondre aussi bien devant l'autre que de la performativité performante de la technoscience. La même source unique se divise machinalement, automatiquement, et s'oppose réactivement à elle-même : d'où les deux sources en une. Cette réactivité est un processus d'indemnisation sacrificielle, elle tente de restaurer l'indemne (heilig) qu'elle menace elle-même. Et c'est aussi la possibilité du deux, du n+1, la même possibilité que celle du deus ex machina testimonial. Quant à la réponse, c'est ou bien ou bien. Ou bien elle s'adresserait à l'autre absolu en tant que tel, d'une adresse entendue, écoutée, respectée dans la fidélité et la responsabilité; ou bien elle réplique, riposte, compense et s'indemnise dans la guerre du ressentiment et de la réactivité. Une des deux réponses doit toujours pouvoir contaminer l'autre. On ne prouvera jamais que c'est l'une ou l'autre, jamais dans un acte de jugement déterminant, théorique ou cognitif. Tel peut être le lieu et la responsabilité de ce qu'on appelle la croyance, la fiabilité ou la fidélité, le fiduciaire, la “fiance“ en général, l'instance de la foi" (Foi et savoir, pp46-47).

En rester à l'opposition entre raison et religion, ce serait prolonger naïvement une certaine tradition des Lumières, dans une filiation qui va de Voltaire à Heidegger en passant par Marx, Nietzsche et Freud. Mais est-il sûr que la critique antireligieuse d'une part, et l'autorité judéo-chritiano-islamique d'autre part, ne partagent pas le même héritage? Il y a, selon Derrida, une source unique. C'est ce qu'il affirme sans la désigner d'un seul mot ni d'un seul concept, car quoique unique, cette origine est double. En ce lieu où il n'y a rien [qu'il nomme aussi désert dans le désert ou khôra], qui conditionne tout lien social et toute adresse à l'autre, une fiduciarité élémentaire faite de scrupule, de respect devant l'intact, l'indemne, le sain et sauf, se défend contre la menace qui vient d'elle-même. Pour qu'on puisse attester de ce lieu, il faut un acte de foi, un jugement, une adresse; et il faut aussi un autre absolu qui en témoigne. Comme la raison, la philosophie, la science ou la production du savoir, cet acte est performatif par essence. La crédibilité de la croyance ne repose que sur sa réactivité. Machinalement, automatiquement, elle s'oppose à elle-même.

"La religion, c'est la réponse" dit Derrida au début de ce §29 (p44). Quelle réponse? Il s'agit de protéger et sauver cet autre qui atteste de la vérité en lui répondant, c'est-à-dire en répondant de ce lieu qui peut être vide. Soit je m'engage devant l'autre, je lui fais serment, je jure ma foi dans le respect et la fidélité, en supposant qu'il m'entendra, qu'il m'écoutera. Soit je tiens déjà compte de la possibilité du parjure. Ce Dieu que je prends à témoin, que j'engendre, il est absent, il est déjà mort, déjà contaminé. Il faut répliquer, riposter, menacer. Le mouvement peut être qualifié d'indemnisation sacrificielle. Indemniser, c'est protéger l'indemne, le sain et le sauf; sacrifier, c'est détruire ce qui, en lui, s'en prend à lui-même.

[Croire en Dieu et en la science revient au même. En effet si je "constate" une "vérité" (y compris par un constat de type "scientifique" ou technique), je crois en cette vérité. Je suppose implicitement, performativement, un lieu ou un Dieu qui la garantisse. Je dois produire, générer ce Dieu absent, faire en sorte qu'il soit protégé, préservé de tout contact contaminant. J'entre dans la logique des deux sources de la religion - une logique qui vaut pour toute croyance, qu'elle soit ou non rattachée à une religion, qu'elle nomme Dieu ou qu'elle repose sur son absence].

 

 

Dans ce passage séminal de Foi et savoir, Jacques Derrida propose une sorte de genèse du dédoublement si essentiel dans sa pensée, cette double répétition, cette supplémentarité, ce (n+1). Le témoignage, l'engagement, le serment, l'attestation, procèdent par dédoublement. Par leur performativité performante, ils produisent du savoir, et aussi de la croyance et de la foi, de la promesse de vérité, et aussi du savoir-faire, de la technique, des télé-techno-sciences, etc... "Sans l'expérience performative de cet acte de foi élémentaire, il n'y aurait ni “lien social“, ni adresse à l'autre, ni aucune performativité en général : ni convention, ni institution, ni Constitution, ni Etat souverain, ni loi, ni surtout, ici, cette performativité structurelle de la performance productive qui lie d'entrée de jeu le savoir de la communauté scientifique au faire, et la science à la technique" (p68). Mais l'acte scientifique met en oeuvre des distances et des vitesses, il délocalise, il disloque, il exproprie, il déracine. Il faut se protéger contre les productions de la machine télé-technoscientifique - ou de la machine religieuse. Il faut sauver la propriété, la famille et la nation.

Chaque acte de langage, chaque lien social, engage ce performatif originel, élémentaire, rudimentaire, aveugle, cette attestation pure qui promet une vérité par-delà toute preuve, toute perception, y compris en cas de mensonge ou de parjure. Ce milieu est l'"éther" dans lequel toute croyance est plongée. On y croit comme on croit à un miracle (p97)

 


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