cf Emile Benveniste, dans les Problèmes de linguistique générale (tome 1, p274), qui parle d'énoncé sui-référentiel, où l'acte s'identifie à l'énoncé de l'acte.

Un énoncé performatif ne décrit pas un état de choses, mais produit immédiatement un fait. L'énoncé Je jure en est un paradigme parfait. Ici le lien entre le mot et la chose n'est ni sémantique, ni dénotatif. L'acte verbal avère l'être; le simple énoncé suffit à son efficacité. La phrase se prend elle-même pour référent, elle constitue elle-même la réalité à laquelle elle renvoie. Comme elle perd son caractère dénotatif [renvoyer à une chose qui lui est extérieure], son modèle de vérité n'est plus l'adéquation entre les mots et les choses.

Selon Giorgio Agamben, ce caractère autoréférentiel est l'essentiel du performatif.

Un énoncé performatif est une parole qui réalise immanquablement sa signification. Il se construit sur le modèle du nom de Dieu : si la langue existe, Dieu existe.