Derrida
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                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Par le serment, on entre dans la langue                     Par le serment, on entre dans la langue
Sources (*) : Parler, c'est mettre en jeu l'éthique               Parler, c'est mettre en jeu l'éthique  
Giorgio Agamben - "Le sacrement du langage - Archéologie du serment (Homo sacer II,3)", Ed : Vrin, 2009, p58

La bénédiction exprime la force positive du langage, par laquelle peut s'établir une relation juste entre les mots et les choses, et la malédiction la rupture de cette relation

   
   
   
                 
                       

On peut se demander si ce constat établi à partir des langues indo-européennes est généralisable. Curieusement, Agamben reproche à Benveniste de recourir, dans son argumentation sur le juron, à la tradition hébraïque... mais il y recourt lui-même à plusieurs reprises : quand il se réfère à Philon (p36) (qui ne commente pas la mythologie gréco-romaine, mais la bible), au judaïsme en général et à St Paul (p61) qui écrit : Maudit celui qui n'observe pas les préceptes écrits dans le livre de la Loi (Epîtres aux Galates), à la traduction des Septante (p65), à St Augustin (p66) et aux Evangiles (p67)... On peut donc supposer qu'Agamben, même s'il ne le dit pas aussi nettement, considère (lui aussi) que le constat fait à partir des langues indo-européennes est généralisable.

Giorgio Agamben analyse la fonction du serment dans les langues indo-européennes. Dans cette culture, le serment était toujours accompagné de menaces de malédiction (en cas de parjure), et parfois aussi de promesses de bénédiction. Dans la culture grecque, une véritable malédiction politique scellait l'efficacité de la loi. On la trouvait dans les dispositifs légaux de toutes les cités grecques, y compris pour des lois sans rapport avec la religion. Cette malédiction fonctionnait comme un véritable sacrement du pouvoir. Certes, les mots utilisés sont ambigus. En grec, ara peut aussi signifier prière, et en latin imprecatio peut aussi renvoyer à augurer ou consacrer. Tout le vocabulaire du sacrement est marqué par l'ambiguité. Il n'en reste pas moins que c'est la relation entre les paroles et les faits qui est sanctionnée, c'est-à-dire un fait de langage. Soit la relation entre les mots et les choses est juste [le serment est respecté : bénédiction], soit elle ne l'est pas [le serment n'est pas respecté : malédiction]. Si l'on fait appel aux dieux ou aux noms de dieu, ce n'est pas parce qu'on craint l'efficacité de leur intervention [car ils n'interviennent jamais], c'est parce qu'on suppose qu'ils garantissent [symboliquement] la coïncidence entre mots et choses.

Si l'on rompt le lien qui unit le langage et le monde, le nom de Dieu qui garantissait cette connexion devient le nom de la malédiction (p68). Délivré de tout lien signifiant, il devient juron. Les forces maléfiques sont libérées.

 

 

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