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Par le serment, on entre dans la langue                     Par le serment, on entre dans la langue
Sources (*) :              
Giorgio Agamben - "Le sacrement du langage - Archéologie du serment (Homo sacer II,3)", Ed : Vrin, 2009, p65

 

Oeuvres Completes Tome 13 p250 (Antonin Artaud) -

Le juron est un serment où le nom de Dieu est extrait du contexte et proféré en soi, à vide, indépendamment de tout contenu sémantique

   
   
   
                 
                       

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En français, la parenté est évidente entre le juron et jurer. Quand on fait un serment, on invoque souvent le nom de Dieu comme témoin de vérité. Le blasphème, lui aussi, prend dieu à témoin. Mais, tandis que le serment est associé à un énoncé particulier qu'il garantit, le blasphème n'est associé à aucun énoncé. Il ne transmet aucun message, il n'ouvre pas de dialogue, il ne suppose pas d'interlocuteur et ne suscite pas de réponse (Benveniste). L'interdiction du blasphème n'a pas pour objet un contenu sémantique, mais une pure articulation vocale, le simple énoncé du nom.

Entre le juron, le serment, le parjure et la malédiction, la proximité est étroite. Le juron est un phénomène symétrique du serment. Dans le serment, le nom de Dieu garantit la relation entre les mots et les choses. Il définit la véridicité et la force du logos. Au contraire, le juron exprime la rupture de ce lien et la vanité du langage humain. Comme le parjure et la malédiction, il sépare les noms des choses. Sa forme originelle n'est pas l'injure faite à Dieu, mais le vain énoncé de son nom (Tu n'invoqueras pas le nom de Dieu en vain, dit Exode 20). Dans les euphémismes où la prononciation blasphématoire est légèrement modifiée (parbleu à la place de pardieu), le mot prononcé est privé de sens.

Dans la magie, on préfère les noms de Dieu barbares et inintelligibles. Le pouvoir signifiant du logos est vidé de son sens, réduit à un abracadabra.

 

 

in Antonin Artaud, Dossier de Pour en finir avec le jugement de Dieu (Oeuvres Complètes tome 13 p251).

 


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