Derrida
Scripteur
Mode d'emploi
 
         
           
Lire Derrida, L'Œuvre à venir, suivre sur Facebook Le cinéma en déconstruction, suivre sur Facebook

 

TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
L'espace Contemporain                     L'espace Contemporain
Sources (*) : Le Contemporain du Quai               Le Contemporain du Quai
Jacques Bardoul - "La non-circularité du Cercle", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 17 octobre 2006

 

-

L'espace de dissémination

[L'espace contemporain est le recollement d'un monde disjoint, désajointé, bifide]

L'espace de dissémination
   
   
   
                 
                       

logo

Cliquer pour accéder à son texte

 

Le double concept espace de dissémination / espace vocal est suggéré par l'expérience et d'innombrables sources. Certes les différents auteurs utilisent d'autres mots, en fonction de leur champ d'observation, de leurs outils d'analyse et de leurs systèmes de pensée. Selon les points de vue, l'espace que nous habitons n'est pas unique : double ou triple, quadruple ou plus. La structure sous-jacente est auto-immune. Elle conduit à deux concepts, dissémination et vocalité, qui se répondent mais ne sont ni complémentaires, ni spéculaires. Si l'un est l'envers de l'autre, c'est dans le mouvement d'une crise, d'une dynamique.

 

1/ Un espace qui n'est pas rassurant, qui se disloque, qui menace.

Dès son émergence, l'espace dit classique contenait les germes de sa dislocation. Les indices de déstabilisation comme le baroque abondaient. La modernité pousse un peu plus loin ces tendances : la voix se sublime (symbolisme), se souffle (Artaud), se fait entendre bruyamment (performance), se profère (Schwitters), etc...

Nous vivons dans les effets et les résurgences d'un événement amplificateur. La parole semble s'étendre sans limite au-delà du sujet, mais l'extension du numérique réduit sa place et crève l'espace traditionnel. Cette contradiction reste irrésolue et ne s'élève dans aucune dialectique.

 

2/ L'espoir d'un refuge dans une vocalité fortement ancrée : espace vocal.

Dans la tradition occidentale, il faut passer par la voix pour accéder à l'espace. C'est ce que Derrida appelle le logocentrisme. Ça remonte à loin, probablement aux Grecs. Bien avant qu'on n'imagine une perspective géométrique avec un point de fuite visuel, l'espace s'organisait autour de la voix et de la conscience, et même après Alberti, la voix a continué à organiser la peinture, comme on le voit par exemple dans la Cène de Léonard.

Bien avant qu'on n'enregistre la voix, on la sollicitait visuellement. Van Gogh a été le grand prêtre de cette tendance. Il a succombé, avant tout le monde, à la duplicité de la voix.

 

3/ La persistance de la dissémination.

Cette force étrange et redoutable qui a bouleversé l'espace, ce spacieux qui le remet toujours en cause, a la faculté de suspendre la voix vivante. On n'est pas dans un espace, mais dans un devenir-espace qui produit sans cesse du supplément, qui ne se laisse ni classer, ni cadrer.

La mimesis traditionnelle oscille entre deux tendances : reproduire fidèlement et inventer du nouveau. La dissémination s'appuie sur cette ambiguité en allant plus loin. Réfractaire à la loi, inarticulée, modifiable à tout instant, elle invente une autre mimesis qui se désarrime du langage. L'espace nouveau prend appui sur des traces. Sa structure est celle du texte, c'est-à-dire de l'écriture.

 

4/ Des réparations qui sont aussi des kystes.

Pour échapper au choix impossible entre réparer ou répéter, il faut produire. C'est le complexe des technosciences, de la télétechnique et des médias qui s'en charge. Alors l'histoire s'oublie, la durée est engloutie dans le présentisme, l'hyperespace prévaut sur le temps.

L'espace de dissémination dessine une autre perspective dans la vie quotidienne, l'espace public, l'audiovisuel, le cinéma, la peinture ou le dessin.

Cet espace semble autoproduit, comme dans la performance.

 

 

--------------

Propositions

--------------

-

Notre rapport à l'espace se dédouble en espace vocal et espace de dissémination

-

La duplicité de l'espace fait coexister "voix courante" et "voix spectrale"

-

La dissémination apparaît comme l'envers de l'espace vocal, dont elle est le supplément

-

On peut répondre à l'effraction du supplément soit en le réparant (Rousseau), soit en le répétant (Mallarmé)

-

L'époque où la parole s'étend au-delà de la présence du sujet parlant est aussi celle où se répandent les pratiques d'écriture étrangères à l'ordre de la voix

-

Bien que la parole et l'écriture phonétique soient massivement restreintes par les nouvelles pratiques formelles, le livre ne meurt pas, il est enfermé dans sa clôture

-

[Dès ses débuts, la performance est un art vocal de la déclamation qui tend à impliquer le spectateur]

-

La suspension de la voix représentative ne tue pas toute voix, mais donne lieu à une voix sans auteur, non plus verbale mais polyphonique

-

Le spacieux institue l'espace par espacement de la lettre

-

Avec l'art classique, les Grecs ont érigé un temple à l'Espace par la Parole

-

La différance est le devenir-espace de la chaîne parlée

-

"La Cène", de Léonard de Vinci (1495-1497), s'organise asymétriquement autour de la voix du Christ disant : "En vérité, je vous le dis, l'un de vous me trahira"

-

L'espace vocal est une hypostase du système perception-conscience de Freud

-

[La culture postmoderne est toujours plus dominée par un hyperespace qui prévaut sur le temps]

-

Un langage sans voix désarrime la pulsion, qui se déchaîne sous la forme de l'espace vocal

-

[La performance, qui définit par son acte le cadre et l'espace où elle se tient, est l'art des limites]

-

[La télé-technique entretient les spectres qui font tenir et minent l'espace contemporain]

-

La logique de l'art moderne / contemporain est auto-immunitaire : plus il affirme son autonomie, sa présence, plus il s'auto-détruit

-

Transformer l'espace public oblige à travailler dans un autre temps où la perspective est renversée, où il faut compter avec l'intempestif

-

Les cubistes ont révélé que l'espace n'est qu'une partie de l'expérience humaine pouvant être modifiée à tout instant

-

La peinture est l'expérience d'un drame commençant comme une aventure inconnue dans un espace inconnu

-

[Le cinéma est un puissant vecteur de vocalisation de l'espace]

-

[L'art contemporain est le terrain où la perspective immédiate est mise en oeuvre(s)]

-

[Dans l'espace vocal, le tableau fonctionne comme caisse de résonance]

 


Recherche dans les pages indexées d'Idixa par Google
 
   
 
 

 

 

   
 
     
 
                               
Création : Guilgal

 

 
Idixa

Marque déposée

INPI 07 3 547 007

 

Jacques
EVocalEspace

AA.BBB

PlanSite

CH.LSD

MQiEDiss

BH.LBH

CM_EVocalEspace

Rang = zQuois_EspaceCtp
Genre = -