Derrida
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Francisco de Goya y Lucientes                     Francisco de Goya y Lucientes
             

 

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Page créée par le scripteur le 10 septembre 2007.

[A partir des oeuvres de Francisco José de Goya y Lucientes (1746-1828)]

   
   
   
                 
                       

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Elève de José Luzan à Saragosse dans les années 1760, il a vécu à Madrid, en France puis en Italie avant de revenir à Saragosse. Il obtient sa première commande importante en 1775 : des cartons (modèles de tapisserie) pour la Manufacture Royale de Santa Barbara. Comment ce peintre à succès, nommé en 1786 peintre du Roi d'Espagne et auteur en 1800 du portrait de la famille royale, a-t-il découvert l'autre face du monde? On peut mettre cela en rapport avec sa maladie (saturnisme) qui a commencé, justement, en 1790 - et sans doute aussi avec la révolution française (c'était un libéral). Deux ans plus tard, la maladie s'aggrave et le voilà qui reste complètement sourd. Au même moment la révolution dérape. Quelque chose se passe en lui. Il tombe amoureux de la duchesse d'Albe. Un démon s'empare de son imagination. Il se prend de compassion pour les fous, les marginaux, les sorcières ou la Voix satanique. Il devient un précurseur d'une certaine modernité, celle qui s'affronte à l'angoisse latente, au non-sens et au néant. En 1797 ou 1798, directeur d'Académie, il commence la série des Caprices : dessins muets qui figurent sa propre voix. Même s'il continue sa carrière à la Cour, il sait que Le rêve de la raison produit des monstres (il a fallu au reste du monde attendre le 20ème siècle pour comprendre cela). A lui tout seul, il change la fonction de l'artiste. Il décale le statut de l'image. Il introduit le regard moderne, celui du sujet. Ses gravures n'auront qu'une parution posthume : elles auront toujours été spectrales.

Depuis le départ, il est habité par quelque fantôme. Quand il peint des scènes banales de la vie bourgeoise (ce qui lui arrive souvent), elles ont quelque chose d'irréel, d'obscur. Elles ouvrent un abîme. Son regard mélancolique, dans ses autoportraits, témoigne d'un pressentiment que confirment les horreurs de la guerre. Sa posture est plus émotionnelle qu'analytique. Quand l'individualisme émerge, il dénonce déjà l'imposture du moi. Il n'a pas à se forcer pour inventer l'expressionnisme avec un petit siècle d'avance. Si la dénonciation domine dans les Caprices, c'est une sorte de surréalisme qui prévaut dans les Disparates (1816-23); il plonge ensuite sans précaution dans l'espace vocal.

Sa modernité, c'est d'avoir découvert la duplicité en lui-même. S'il a réussi à la montrer chez les autres, et aussi à faire une remarquable carrière de peintre de cour, et aussi à prendre ses distances avec l'illusion picturale, et aussi à réaliser le premier Nu féminin de l'histoire de l'art sans argutie littéraire ni allégorique (la Maja Nue de 1800 - dont la fille naturelle sera l'Olympia de Manet), c'est que l'ambiguité était en lui. Comment a-t-il réussi à concilier ces différents aspects? On se le demande encore.

Puis vient une autre étape de sa maladie. Isolé en 1820-23 dans une maison isolée près de Madrid (la Quinta del Sordo), il peint d'étonnantes peintures noires, dont l'humanité évanescente se concentre dans la figure d'un chien peint sur un fond presqu'abstrait.

En 1824, animé par un sursaut de désir de vivre, il quitte l'Espagne et s'installe à Bordeaux où il meurt à l'âge de 82 ans, dont 36 de silence.

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets) :

 


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