Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Giorgio Agamben                     Giorgio Agamben
Sources (*) : Agamben/Derrida, héritages partagés               Agamben/Derrida, héritages partagés  
Giorgio Agamben - "Homo sacer I. Le pouvoir souverain et la vie nue", Ed : Seuil, 1997,

Homo sacer - Le pouvoir souverain et la vie nue (Giorgio Agamben, 1997) [HSPS]

   
   
   
                 
                       

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Table

p9 : Introduction

 

p21 : PREMIERE PARTIE - LOGIQUE DE LA SOUVERAINETE

p23 : 1. Le paradoxe de la souveraineté

p39 : 2. "Nomos basileus"

p49 : 3. Puissance et droit

p59 : 4. Forme de loi

p73 : Seuil.

 

p79 : DEUXIEME PARTIE - HOMO SACER

p81 : 1. "Homo sacer"

p85 : 2. L'ambivalence du sacré

p91 : 3. La vie sacrée

p97 : 4. "Vitae necisque potestas"

p101 : 5. Corps souverain et corps sacré

p115 : 6. Le ban et le loup

p123 : Seuil.

 

p127 : TROISIEME PARTIE - LE CAMP COMME PARADIGME BIOPOLITIQUE DU MODERNE

p129 : 1. La politisation de la vie

p137 : 2. Les droits de l'homme et la biopolitique

p147 : 3. La vie qui ne mérite pas de vivre

p157 : 4. "La politique, c'est-à-dire donner forme à la vie d'un peuple"

p167 : 5. VP

p173 : 6. Politiser la mort

p179 : 7. Le camp comme "nomos" de la modernité

p195 : Seuil.

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Dans ce livre qui est au coeur de sa pensée, Giorgio Agamben analyse les sources du droit et du pouvoir souverain. A l'origine de l'ordre juridico-politique en Occident est la relation d'exception. Par cette relation, la vie (externe) peut être capturée par le droit (interne). Comme l'explique Carl Schmitt, le souverain a pour fonction de prendre les décisions dans les situations exceptionnelles. La norme ne peut être instaurée que par la violence, dans les situations désignées comme états d'exception, où le souverain, comme dans l'état de nature, se situe en un point d'indifférence, ni intérieur, ni extérieur.

Quand le souverain édicte la loi, seule compte sa forme pure. Elle entre en vigueur directement, sans qu'aucune justification ni signification ne soient nécessaires.

A l'autre extrême, dans une relation d'exception analogue, se situe le ban, qui garde la mémoire de l'exclusion originaire illustrée par l'homo sacer de la Rome archaïque. L'homo sacer faisait l'objet d'une double exclusion : de la justice humaine et de la justice divine. La symétrie entre son statut et celui du souverain explique l'ambivalence de la notion de "sacré" dans les sociétés traditionnelles.

"Ban" est un mot paradoxal qui désigne à la fois l'exclusion de la communauté (comme dans ban-lieue) et l'enseigne du souverain (la bannière). Le sujet y est considéré comme vie nue, simple corps biopolitique.

La modernité commence quand l'espèce et l'individu, définis par leur naissance en tant que simples corps vivants, deviennent l'enjeu des stratégies politiques. Cela vaut pour les Etats démocratiques comme pour les Etats totalitaires. Dans un cas, on a la gestion de la vie (la santé, la démographie, la sécurité, etc...) sur la base de notions hybrides comme les bonnes moeurs, l'ordre public ou la force majeure; dans l'autre, la production de la mort (les camps, les handicapés). Dans les deux cas, le peuple est en cause et le réfugié est exclu. L'espace de la vie nue, qu'on ne distingue plus de la façon de vivre, finit par coïncider avec l'espace politique.

La conséquence ultime de cette prévalence du biopolitique est le totalitarisme. Le führer, par sa seule voix, s'identifie avec la vie même du peuple allemand. S'il extermine les juifs, ce n'est pas en tant qu'ennemis, mais en tant que vie nue, dans un lieu (le camp) où tout est possible, et dans une ambiance où l'état d'exception tend à devenir la règle.

Les droits de l'homme restent englués dans une relation où le corps est assujetti au pouvoir souverain. Pour en sortir, il faut un point de vue messianique : penser au-delà de la loi.

 

 

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Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

 

[La pure forme de la loi est paradoxale : elle s'affirme avec d'autant plus de force qu'elle ne prescrit rien]

[La relation politique originaire est le ban souverain, un état paradoxal d'exception ou d'indifférence entre l'exclusion et l'inclusion]

[Le totalitarisme est la conséquence ultime de la transformation de la politique en biopolitique]

[L'acte originaire du pouvoir souverain est la production d'un corps biopolitique]

[Au centre de l'espace politique moderne se trouve la vie nue, dont le paradigme biopolitique est le camp, et non la cité]

[Quand l'état d'exception se généralise, délégitimise la loi, il faut un messianisme qui se libère des paradoxes du souverain et pense la dissolution intégrale de toute loi]

[Avec l'"homo sacer" du droit romain archaïque, la sacralité s'attache à la vie humaine considérée comme vie nue, tuable sans homicide ni rituel]

La fonction de l'ordre juridico-politique est d'enfermer son dehors (ou d'intérioriser ce qui l'excède) : il lui faut instaurer cette "relation d'exception" qu'est la souveraineté

Proximité des structures du langage et du droit : de même que le langage présuppose le non-linguistique pour le dénoter, le droit présuppose l'état d'exception pour instaurer la norme

L'"homo sacer" garde la mémoire de l'exclusion originaire à travers laquelle s'est formée la dimension politique

La symétrie entre le "souverain" et l'"homo sacer" éclaire l'ambivalence du sacré, qui est la forme originaire de l'implication de la vie nue dans l'ordre juridico-politique

Le rapport entre pouvoir constituant et pouvoir constitué est un rapport entre la violence qui fonde le droit et la violence qui le conserve

"Ban" est un mot paradoxal qui désigne à la fois 1/ l'exclusion de la communauté, et 2/ le commandement et l'enseigne du souverain

Les droits de l'homme sont la figure originelle de l'inscription de la vie naturelle dans l'ordre juridico-politique de l'Etat-Nation

L'espace du ban (la ban-lieue) est, dans la cité, plus intime encore que tout dedans et plus extérieur que tout dehors

La modernité commence quand l'espèce et l'individu deviennent, en tant que simples corps vivants, l'enjeu des stratégies politiques

Dans la modernité, l'espace de la vie nue finit par coïncider avec l'espace politique

L'état de nature n'est pas extérieur ou antérieur à la cité moderne : c'est un état d'exception continuellement à l'oeuvre sous forme de la décision souveraine

L'"homo sacer" fait l'objet d'une double exception : il est exclu de la juridiction humaine, et aussi de la juridiction divine

Paradoxe de la souveraineté : le souverain est, dans le même temps, à l'extérieur et à l'intérieur de l'ordre juridique

La crise de légitimité de la loi tient à la mise au jour, comme telle, de sa forme pure : elle est en vigueur, mais ne signifie pas

Au führer qui s'identifie avec la vie biopolitique même du peuple allemand, correspond le "musulman" du camp, qui est devenu incapable de distinguer entre sa vie nue et la norme

Les nazis n'ont pas exterminé les juifs dans un holocauste, mais comme "vie nue", insacrifiable

L'ambivalence du corps est la force et la contradiction intime de la démocratie moderne : il est assujetti au pouvoir souverain, et aussi porteur des libertés individuelles

Dans l'Etat-Nation, c'est la naissance - c'est-à-dire la vie naturelle en tant que telle - qui porte la souveraineté, au détriment du sujet devenu citoyen

Le souverain est celui qui décide de l'implication du vivant dans la loi; sa forme originaire est l'exception, qui capture la vie dans le droit

Le "peuple", mot qui désigne à la fois le sujet de la politique et la classe qui en est exclue, porte en lui la fracture biopolitique fondamentale que l'Occident tente d'éliminer

Le souverain est le point d'indifférence entre la violence et le droit, le seuil où la violence se transforme en droit et le droit en violence

Le risque de la déconstruction, c'est qu'en n'ayant pas voulu entrer par la porte de la Loi, elle n'aie pas permis non plus qu'elle soit fermée

Etat de nature et état d'exception sont les deux faces d'un ruban de Moebius

Les grecs avaient deux mots pour la vie : zôè (le simple fait de vivre) et bios (la façon de vivre) - une distinction que la modernité tend à abandonner

Le camp de concentration est régi par le principe "Tout est possible", où le droit se confond sans reste avec le fait

Le camp de concentration est un espace qui s'ouvre lorsque l'état d'exception commence à devenir la règle

Au 20ème siècle se multiplient des notions hybrides comme le devoir d'intervention, l'ordre public, la force majeure, qui renvoient à des situations où la loi n'est plus déterminable

La parole du führer n'est ni une règle, ni une exception, elle n'opère ni comme droit, ni comme fait, mais directement en tant que vive voix, norme

La rupture du lien automatique entre naissance et nation fait apparaître une "vie nue" prise en charge par l'humanitaire, car elle est privée de toute valeur politique : le réfugié

Le totalitarisme du 20ème siècle a son fondement dans l'identité dynamique de la vie et de la politique; sans elle, il reste incompréhensible

Le messianisme est le concept-limite de l'expérience religieuse, le point où celle-ci se dépasse et se remet en question en tant que loi

Homo sacer - Le pouvoir souverain et la vie nue (Giorgio Agamben, 1997) [HSPS]

 


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AgambenParcours

B1.997

AgambenDerrida

YD.LLD

YYA.1997.Agamben.GiorgioGenre = -