Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Notre monde se touche                     Notre monde se touche
Sources (*) : La perspective immédiate               La perspective immédiate
Sandrine Hargone - "Toucher l'écran", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 7 mai 2000

 

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CinéAnalyse : En se protégeant des pensées inouïes surgies du Web

[Désormais notre monde ne se touche plus par la main, mais par la voix]

CinéAnalyse : En se protégeant des pensées inouïes surgies du Web
   
   
   
                 
                       

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- SANDRINE : Longtemps le monde s'est touché avec la main ou les instruments qui la remplaçaient. Mais quand les services et les connaissances ont commencé à prévaloir sur la fabrication, les prothèses de voix ont remplacé les prothèses de main. Depuis le téléphone (vers 1876-78) et la radio (1919), la voix tend à supplanter tout autre organe.

- MAHALIA : Il me semble que ce mot, toucher, tu l'emploies abusivement. Les interlocuteurs du téléphone n'ont aucun contact entre eux. Ils sont séparés par une énorme machinerie. Proust a décrit ce phénomène avec son génie habituel. Quand il fallait passer par les demoiselles du téléphone, elles pouvaient t'écouter et même s'interposer pendant une conversation. Les demoiselles ont disparu, mais le principe reste. Il y a encore des câbles téléphoniques, et depuis que la voix passe par l'Internet, la technologie pèse de plus en plus lourd dans nos conversations.

- SANDRINE : Je ne suis pas d'accord. Même si, entre toi et moi, la voix parcourt 100.000 km, elle me touche. Il suffit qu'on s'entende au téléphone pour que l'audition soit tactile. De même au cinéma ou à la télévision : avec l'écran, même le regard devient tactile. L'image est là-bas, mais toi tu la regardes à l'intérieur de tes yeux, comme si des lunettes artificielles y avaient été greffées. Le web est l'étape suivante. Ce sont les mots qui se touchent. Tu écris, tu lis, tu cliques, et le mot copule sans délai avec l'autre mot. Il te vient une idée, tu la livres au web, elle te revient enrichie et transformée par un inconnu, mais plus proche de toi que toi-même. Tu la renvoies; au bout d'un certain temps tu ne sais plus où tu en es. Lesquelles sont tes pensées et lesquelles les siennes? Lesquelles celles d'un autre? J'aime ça. Je ne peux pas m'en empêcher. J'y trouve plaisir. Je ne sais plus ce qui est collectif et ce qui est individuel.

- HARALD : Le contact immédiat, de tous avec tous, est devenu une sorte de fantasme universel, que de grands artistes comme Hantaï illustrent.

- MAHALIA : Le direct médiatique est un faux direct, c'est une illusion d'instantanéité, un effet.

- SANDRINE : Un effet qui existe quand même, lui aussi.

- HARALD : Si l'on peut avoir l'impression de toucher n'importe qui, n'importe où, n'importe quand, avec n'importe quoi, on pourra bientôt le toucher n'importe comment.

- SANDRINE : Le monde n'est plus extérieur à moi, j'y suis englobée, je le vis du dedans : comble du merveilleux. Comme le disait Laaqib, l'idéal de proximité n'est-il pas devenu le baiser?

 

 

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Propositions

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Notre monde se touche

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Au téléphone, la proximité de la voix (présence) souligne la distance de l'être qui parle (absence)

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Le cinéma peut abolir la distance entre le regardeur et l'image; mais même s'il questionne la représentation illusionniste, il ne l'abolit pas

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L'événement constitue le merveilleux des sociétés démocratiques, et le comble du merveilleux est l'information immédiate

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Le monde est autour de moi, non devant moi, j'y suis englobé, je le vis du dedans, je le vois à partir de moi et non comme le verrait un tiers témoin de ma vision

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Dans la soupe originelle se mélangent les graphies, les pliures, les écritures, les voix d'avant la parole, les mots qui disparaissent avec leur sens et leur sonorité

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Le téléphone n'existe que dans la communication vocale, tandis que l'Internet, fait de mémoire, d'enregistrements, de codifications et d'archives, existe comme tel

 


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