Derrida
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Lévinas, l'art, l'oeuvre                     Lévinas, l'art, l'oeuvre
Les mots d'Emmanuel Lévinas               Les mots d'Emmanuel Lévinas
Maria Ramos - "Dans la langue d'E.L. et ses parages", Ed : Guilgal, 2009-2017, Page créée le 4 août 2009

 

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[Lévinas, l'Oeuvre, l'oeuvre d'art]

   
   
   
                 
                       

logolevinas

 

Dans les textes de Lévinas, on peut opposer ce qu'il dit de l'"oeuvre d'art", et ce qu'il dit de l'"Oeuvre". Il ne s'agit pas d'une contradiction dans son oeuvre, mais au contraire d'une distinction rigoureuse. Selon Lévinas, la première fait retour sur elle-même, tandis que la seconde ne revient jamais vers le Même.

 

1. Une sévère critique de l'oeuvre dit d'"art".

Tout art est plastique, et comme toute chose, les choses artistiques n'ont pas de visage. Convertibles, réalisables, elles sont l'héritage d'une volonté morte. Réduites à l'anonymat, livrées à la vie économique, elles ont un prix. Elles demeurent dans le Même.

Comme les outils ou les ustensiles, les objets d'art s'offrent à la jouissance. Ils plongent dans le beau comme dans l'élémental - où ils ne recueillent que froideur, indifférence ou pure sensibilité. Ils sont, comme la représentation, dans l'instantané du présent.

En donnant à leur monde une orientation esthétique, les hommes d'aujourd'hui représentent la jouissance sur un plan supérieur. Ils la dépassent - mais ce dépassement est un retour à la jouissance.

Le destin des oeuvres d'art est celui de tous les objets. Ce sont des apparitions impersonnelles, figées, qui appartiennent à l'ordre du factuel ou de la sensibilité - incompatible avec la pensée. Comme les idoles, aucun élan vital ne les anime. Elles sont fermées sur elles-mêmes, finies, incapables de s'ouvrir à l'extériorité et de recevoir l'enseignement d'autrui.

 

2. La place centrale de l'Oeuvre.

Mais dès 1963, dans La trace de l'autre, Lévinas propose une définition de l'Oeuvre (avec une majuscule) qui n'est pas sans rapport avec celle de Heidegger : L'Oeuvre pensée radicalement est un mouvement du Même vers l'Autre qui ne retourne jamais au Même. Cette définition, qu'on peut situer au coeur de son oeuvre à lui, prend le contrepied de tout ce qu'il dit de l'oeuvre d'art, mais elle n'exclut pas que certaines oeuvres dites d'"art" renvoient à l'Oeuvre.

Dans sa critique de l'oeuvre d'art, Lévinas semble négliger ou écarter la possibilité de son caractère gratuit. Certes elle a un prix, mais ne représente-t-elle pas, par excellence, l'acte accompli en pure perte? La jouissance qu'elle procure n'est-elle pas porteuse du germe d'altérité qui sommeille en toute jouissance?

 

 

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Propositions

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"L'Oeuvre pensée radicalement est un mouvement du Même vers l'Autre qui ne retourne jamais au Même"; c'est une liturgie non religieuse, "l'éthique même"

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La forme plastique, inexpressive, atteste l'auteur de l'oeuvre en l'absence de l'auteur, comme ces "oeuvres complètes" qui sont l'héritage d'une volonté morte

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L'oeuvre a un statut ambigu : par elle, la volonté s'expose à autrui; mais par elle, la volonté est désaisie et se voit réduite anonymement à une chose

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Si les oeuvres, livrées au champ anonyme de la vie économique, ne signifient pas par le langage et la parole, elles demeurent dans le Même

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Tout objet, y compris les instruments et les notions abstraites, se propose à la jouissance

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La sensibilité n'appartient pas à l'ordre de la pensée, mais à la jouissance de l'élément

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L'apparition est une forme figée, plastique, dont quelqu'un s'est déjà retiré, tandis que le langage la surmonte en accomplissant l'afflux ininterrompu d'une présence

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L'idolâtrie du fait est une invocation de ce qui ne parle pas

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La représentation, déterminée par le Même à l'intérieur de la pensée, ramène toute réalité à l'instantanéité d'un présent

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L'essence du beau est indifférence, froide splendeur et silence

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L'artiste invertit la beauté féminine en la matière froide de l'image - grâce sans profondeur, souveraine présence réduite à elle-même

 


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