Derrida
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Une mémoire hante l'image                     Une mémoire hante l'image
Sources (*) : CinéAnalyse : Hantise du référent               CinéAnalyse : Hantise du référent
Aelia Laelia - "Transmutations photographiques", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 2 juillet 2007

 

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[L'image d'art atteste d'une mémoire qui la hante]

   
   
   
                 
                       

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La mémoire consciente, accessible, est plus rare que l'autre mémoire (la vraie), celle qui n'est pas disponible, celle qui reste déposée ailleurs, inconsciente, faite de traces ou d'oublis, celle à laquelle on fait appel dans les gestes les plus quotidiens : parler, bouger, dessiner, écrire. L'oubli survit mieux que la mémoire.

Même mort, même enfoui dans une crypte, le souvenir reste. A travers les obstacles, son fantôme revient. Le résultat est imprévisible : symptôme, discours, système, logique, tout peut s'écrire, tout peut porter la trace oubliée. A partir d'agencements considérés comme des faits mémoriels, on produit de l'histoire, on fabrique les énigmes ou les mystères. L'oeuvre ou l'image d'art est un de ces produits privilégiés.

Dans une multitudes d'actes, nous mobilisons ce que nous avons oublié. Par exemple le dessinateur qui jette une esquisse sur le papier (la sinopie d'Adami), le cinéaste qui se rappelle les moments qui le hantent et dont il n'a jamais fait le deuil, celui qui découvre une photo attestant de ce qui le touche, etc...

Il y a des supports de la mémoire : empreintes, photos, restes. Ils peuvent nous guider, à condition de les ouvrir, de les dépétrifier, de les désaturer. Il est alors possible d'extraire de la mémoire une voix vive - mais cette voix est elle aussi un masque. Jamais l'enfoui n'apparaît en pleine lumière.

Nous supposons généralement, spontanément, que la mémoire vaut mieux que l'oubli. Toute mémoire suppose une politique de la mémoire qu'il faut critiquer et penser.

 

 

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Propositions

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Hypothèse d'incompatibilité : là où la conscience apparaît, il ne peut pas y avoir de trace mnésique; là où la trace se dépose, elle est inconsciente

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Il y a un inconscient du temps, qui vient à nous dans ses traces et dans son travail

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De toute trace de voix (écrite, enregistrée, mémorisée et même fabriquée) peut s'extraire une voix vive

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L'art promet d'être fidèle à un passé qui le préoccupe, mais qui ne se laissera jamais ranimer dans l'intériorité d'une conscience

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"Il faut" une politique de la mémoire et "il faut" aussi la critiquer et la penser; mais l'impératif "il faut" n'est ni criticable, ni objectivable

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[L'objet des disciplines historiques n'est pas le passé, mais un agencement, un montage du temps : la mémoire]

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La révolution copernicienne de l'histoire a consisté, chez Benjamin, à passer du point de vue du passé comme fait objectif à celui du passé comme fait de mémoire

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De même que Proust commence l'histoire de sa vie en sortant du sommeil, chaque présentation de l'histoire doit commencer par le réveil, elle ne doit même traiter de rien d'autre

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La photographie, ce miroir doté de mémoire, est le guide du peintre

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Un substrat d'associations, d'intentions, de souvenirs (sinopie) met en mouvement la pensée qui met en mouvement la main qui dessine

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Là où s'oublie la mémoire vivante, abritée dans une crypte, l'écriture abandonne son fantôme à la logique

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Notre âme ressemble à un livre : un scribe y inscrit des sensations selon la mémoire, et un peintre y peint selon les images correspondant aux paroles

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[La Photographie ne remémore pas le passé, elle atteste que cela que je vois, "ça a été"]

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Le cinéma est une "fantomachie" : c'est avoir la mémoire de ce qui n'a jamais eu la forme de la présence, et nous hante

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Le cinéma est un travail du deuil où les mémoires endeuillées magnifient les moments tragiques ou épiques de l'histoire

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En tant que survivance de l'oubli, le cinéma témoigne de la "trace sans trace" : l'essence de la trace

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L'image d'art est une mémoire virtuelle de ce qui fait symptôme pour un sujet

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Fra Angelico nommait "figurae" les taches dont il parsemait ses oeuvres : zones destinées à susciter en notre mémoire le plus profond mystère

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L'autoportrait, comme n'importe quel dessin, paraît toujours dans la réverbération d'une autre voix ou de plusieurs voix, qui en appellent à la mémoire

 


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