Derrida
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TABLE des MATIERES :

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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
L'archi - oeuvre                     L'archi - oeuvre
Sources (*) : Les mots de l'Orlœuvre               Les mots de l'Orlœuvre
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 1er janvier 2011 Au - delà de l'être : l'œuvrance

[Dans toute oeuvre "digne de ce nom", un mouvement est à l'oeuvre : l'"archi-oeuvre"]

Au - delà de l'être : l'œuvrance
   
   
   
La pensée derridienne : ce qui s'en restitue La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
                 
                       

1. Archi-écriture et archi-oeuvre.

Tout en conservant un seul mot, écriture, Jacques Derrida distingue deux types d'écriture radicalement différents. Au sens courant, l'écriture est phonétique, alphabétique, indissolublement liée à la voix, à la parole, au sujet et au logos; tandis que l'autre écriture (dite archi-écriture) n'est pas une structure différentielle mais un mouvement. La première tend à enfermer dans un système ou un discours, tandis que la seconde ouvre à l'autre, à l'hétérogène, à l'imprévisible. L'une est logocentrique; l'autre est disséminatrice. Entre les deux, il n'y a ni médiation, ni dialectique, ni réconciliation possibles. Pourtant elles sont inséparables. L'archi-écriture (ou mauvaise écriture) est la condition de l'écriture, tandis que la bonne écriture se laisse contaminer par la mauvaise par le biais des substituts, métaphores, simulacres, artefacts ou pharmaka dont on ne peut se dispenser dans l’exercice de la parole.

cf : Ecriture et archi-écriture sont deux concepts différents, mais qui communiquent nécessairement entre eux (à partir de la deuxième phrase).

On voit, dans ce rapide résumé, la possibilité de distinguer entre oeuvre (à rapprocher de l’œuvre d’art ou de l’objet fabriqué) et archi-œuvre. Comme l'archi-écriture, l'archi-oeuvre n'a pas de présence phénoménale. Elle n'est pas un étant, ne peut pas être localisée ni décrite, ni pensée sous les catégories du sujet et de l'objet. Comment la penser alors? A partir de la différance. Pour qu'il y ait "oeuvre, il faut de la différance, mais cette différance menace le concept et la survie même de l'oeuvre. C'est ce mouvement qui destitue l'identité à soi, se désintéresse de la parole vivante, paternelle et vraie, multiplie les artefacts qui ne répondent à aucune règle d’équilibre ou d'harmonie, ne se fixe en aucun lieu, pas même le subjectile, c'est ce mouvement que j'appelle archi-oeuvre (on pourrait dire aussi : mouvement archi-oeuvrant). De même que le mouvement de l'archi-écriture reste, par structure, extérieur au champ logocentrique, l'archi-oeuvre reste extérieure au champ de l'art. Elle se manifeste par des espacements, des déplacements, des débordements, des arrêts, des blocages, des dispositifs, des fragments, des traces, des restes que des spécialistes peuvent organiser en genres, et qui peuvent porter, éventuellement, eux aussi, le nom d’œuvre. L'archi-oeuvre diffère de l'archi-écriture par son caractère rassemblant : on suppose à l'oeuvre des limites, même s'il appartient à l'essence de l'oeuvre de subvertir ces limites.

 

2. Oeuvre et archi-oeuvre dans "De la grammatologie".

Pour ancrer le concept d' « archi-œuvre » dans le texte derridien, on peut faire une observation qui concerne les deux recueils de textes parus la même année 1967. Alors qu'il est beaucoup question d' « œuvre » dans L'écriture et la différence (le mot est utilisé environ 50 fois), on ne trouve qu'une quinzaine d'occurrences de ce mot dans De la grammatologie. Cela tient à la différence de statut des deux recueils : De la grammatologie est plus tourné vers les fondements (pour simplifier : l'archi-écriture) – notamment sa première partie (quatre occurrences seulement), et L'écriture et la différence vers l'analyse des œuvres (l'écriture).

Tournons-nous vers les quatre occurrences de la première partie, intitulée « L'écriture avant la lettre », où Derrida présente la « matrice » de sa construction théorique.

D'un côté :

"Les sciences positives de la signification ne peuvent décrire que l'oeuvre et le fait de la différance, les différences déterminées et les présences déterminées auxquelles elles donnent lieu. Il ne peut y avoir de science de la différance elle-même en son opération, non plus que de l'origine de la présence elle-même, c'est-à-dire d'une certaine non-origine" (De la grammatologie p92).

Les sciences positives ne peuvent décrire que l'œuvre au sens courant, l'oeuvre en tant que fait. Elles ne peuvent pas rendre compte de la « différance elle-même en son opération », qui est précisément ce que je nomme l'archi-œuvre.

D'un autre côté :

"Telle est la portée la plus évidente de l'appel à la différence comme réduction de la substance phonique. Or ici l'apparaître et le fonctionnement de la différence supposent une synthèse originaire qu'aucune simplicité absolue ne précède. Telle serait donc la trace originaire. Sans une rétention dans l'unité minimale de l'expérience temporelle, sans une trace retenant l'autre comme autre dans le même, aucun différence ne ferait son oeuvre et aucun sens n'apparaîtrait. Il ne s'agit donc pas ici d'une différence constituée mais, avant toute détermination de contenu, du mouvement pur qui produit la différence. La trace (pure) est la différance (De la grammatologie, p92)."

Une distinction est introduite entre, d'une part, la « différence constituée » (l'œuvre), et d'autre part « la différence faisant son oeuvre » en tant que mouvement pur (l'archi-œuvre).

Sur la même page du texte De la grammatologie, on trouve utilisé deux fois le mot "œuvre" sous les deux modalités que je tente de distinguer : d'un côté, l'œuvre comme fait déterminé, d'un autre côté l'œuvre comme mouvement, mise en œuvre de la différance indescriptible et inappréhendable comme telle.

Cette mise en œuvre avait déjà été, quelque pages plus haut, associée à l'archi-écriture :

“Si originale et si irréductible soit-elle, la « forme d'expression » graphique reste très déterminée. Elle est très dépendante et très dérivée au regard de l'archi-écriture dont nous parlons ici. Celle-ci serait à l'oeuvre non seulement dans la forme et la substance de l'expression graphique, mais aussi dans celles de l'expression non graphique. Elle constituerait non seulement le schème unissant la forme à toute substance, graphique ou autre, mais le mouvement de la sign-function liant un contenu à une expression, qu'elle soit graphique ou non. Ce thème ne pouvait avoir aucune place dans la systématique de Hjelmslev (De la grammatologie p88).

Le même mot « expression graphique » recouvre l'écriture et/ou l'archi-écriture, l'oeuvre et/ou l'archi-oeuvre, selon qu'elle est déterminée, dépendante, dérivée ou non. Mais dans l'un ou l'autre cas, ce qui est à l'oeuvre, dans cette expression graphique, c'est l'archi-écriture.

 

3. L'annonce d'une "oeuvre à venir", qui est aussi celle d'une origine.

L'archi-oeuvre n'est ni temporelle, ni intemporelle. D'une part, elle est toujours déjà annoncée; et d'autre part, si elle venait à une place, ce ne pourrait être que celle de l'origine. Que dire d'une origine plus vieille que l'oeuvre et qui pourtant n'a jamais existé, plus vieille que l'oeuvre mais ne pouvant faire son oeuvre que dans l'oeuvre?

 

 

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Propositions

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[Derrida, écriture et archi-écriture]

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[Un mouvement, dans l'oeuvre, se dérobe à toute appartenance]

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[(CinéAnalyse) : En venant à la place d'une origine qui n'a jamais existé]

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[Une oeuvre est une chambre d'échos, hantée par les citations qui la contaminent et qu'elle contamine à son tour]

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[Il y a dans l'oeuvre une surabondance qui précède tout savoir, toute vision]

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[L'oeuvre s'ajoute et ajoute encore et encore, elle ajoute toujours plus à la dissémination]

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[Il n'est pas d'autre assurance ni garantie que le témoignage d'un autre]

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[(CinéAnalyse) : En s'écrivant à même la Khôra, à même le subjectile]

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[L'oeuvre ne s'écrit, ne se lit, ne se voit ou ne s'entend qu'une fois, une seule]

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[(CinéAnalyse) : En accueillant l'autre, en s'adressant à lui, par le biais de l'oeuvre]

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[Il n'est pas d'oeuvre, aujourd'hui, qui ne soit travaillée par l'archi-oeuvre]

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[Un archi-choix, inconditionnel et secret, commande l'oeuvre derridienne]

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Ce qui, dans l'oeuvre de Lévinas, fait son oeuvre, plus vieux que l'oeuvre, ne peut pas se dire avant elle

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