Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Jacques Rancière                     Jacques Rancière
Sources (*) :                
Jacques Rancière - "Le spectateur émancipé", Ed : La Fabrique, 2008,

Le spectateur émancipé (Jacques Rancière, 2008) [LSE]

   
   
   
                 
                       

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Table

p7. I. Le spectateur émancipé

p30. II. Les mésaventures de la pensée critique

p56. III. Les paradoxes de l'art politique

p93. IV. L'image intolérable.

p115. V. L'image pensive.

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Souvent l'art actuel se veut politique, il se dit art critique. Mais l'est-il vraiment? S'il s'agit de faire prendre conscience aux dominés de leur aliénation, on peut en douter. Ils n'ont pas besoin d'un artiste pour connaître les difficultés dans lesquelles ils se débattent. Ce qui les intéresse, c'est de sortir de la répétition : faire autre chose de leur corps, vivre d'autres expériences sensibles, s'éloigner des contraintes de la vie courante. Vouloir émanciper les masses en faisant triompher le vrai sur l'illusoire, c'est rester dans une logique de la représentation. C'est coller à une éthique avec laquelle, justement, le régime esthétique de l'art cherche à rompre.

L'art de la dénonciation militante n'est pas critique, mais consensuel. Il reste inscrit dans la vieille logique représentative et mimétique, où la rhétorique de l'artiste reste engluée dans ce qu'elle dénonce. L'art véritablement critique est celui qui introduit de la séparation dans le vécu sensible. Désormais l'esthétique n'est pas réservée à une élite supposée savoir. C'est un partage du sensible qui met à distance les hiérarchies établies, une scène de l'égalité où les performances hétérogènes s'échangent. Cela suffit pour que l'art soit politique. Il porte alors les dissensus et les tensions qui font de l'image un objet non descriptible ou réductible à un sens, flottant entre différentes fonctions, pensif. L'artiste libre, insouciant, ne révèle aucun secret caché. Il dérange la connexion usuelle du verbal et du visuel. Par les installations ou la vidéo, il joue des écarts entre différents régimes d'expression.

 

 

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Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

 

[Critique est l'art qui met de la séparation dans le tissu consensuel du réel]

[Un spectacle n'est ni une cérémonie communautaire, ni un mystère religieux, mais une scène de l'égalité où des performances hétérogènes se traduisent les uns dans les autres]

[L'art est politique par son efficacité singulière : il met à distance les hiérarchies établies et laisse jouer le dissensus des formes sensibles]

[Pour préserver la démarche critique en art, il faut dénouer son lien traditionnel avec un horizon d'émancipation]

[L'usage militant de l'image relève du même régime de visibilité que celui qu'elle dénonce]

La question des dominés n'est pas la prise de conscience des mécanismes de la domination, c'est celle du dissensus : se faire un corps voué à autre chose qu'à la domination

Quand la photographie critique se fait oeuvre d'art, si elle n'est pas encadrée par des mots ou par le poids du silence, elle devient monstrueuse

Une photographie porteuse d'une tension entre plusieurs modes de représentation peut être dite "pensive"

Dans le régime esthétique de l'art, un artiste aussi libre et insouciant qu'un enfant laisse une oeuvre pensive, en suspens

Une image qui montre en un seul spectacle l'apparence brillante et la réalité abjecte est intolérable car elle relève d'un régime d'exhibition universelle lui-même intolérable

L'art critique déplace et dérange la connexion ordinaire du verbal et du visuel

Dans l'expérience esthétique se forme un tissu dissensuel qui change les modes d'énonciation, les cadres, échelles ou rythmes du visible, de l'audible et du représentable

Comme toute action visant à changer les rapports sociaux, l'esthétique relationnelle identifie la pratique artistique à l'intention de l'artiste

Les réformateurs modernes du théatre ont voulu arracher le spectateur à sa passivité, faire du spectacle une communauté vivante mettant en scène un corps actif

L'émancipation n'est pas un triomphe du vrai sur l'illusoire, mais un nouveau partage social et esthétique des expériences vécues inédites de tout un chacun

La vidéo est le lieu d'une hétérogenèse, d'une tension entre divers régimes d'expression où la pensivité de l'image est mise en jeu

Il n'y a aucun secret caché dans l'image ni dans la machine, mais des scènes de dissensus susceptibles de survenir n'importe où, n'importe quand

La tendance contemporaine à la monumentalisation des oeuvres est une résurgence de la vieille logique représentative

L'efficacité propre au régime esthétique de l'art tient à une séparation entre ses formes sensibles et celles de la vie collective

Paradoxe du spectateur : il n'y a pas de théatre sans spectateur, mais la place du spectateur est celle de l'être ignorant et passif

Aujourd'hui la critique en art est paradoxale, car l'artiste fait partie de ce qu'il dénonce

Dans l'art qui se veut politique, la tradition mimétique est dominante

En reproduisant des schèmes interprétatifs déjà existants, l'art critique finit par tourner sur lui-même en une rhétorique ou une machinerie indiscernable de celle qu'il critique

L'artiste critique se propose toujours de produire le court-circuit et le clash qui révèlent le secret caché par l'exhibition des images

Le spectateur émancipé (Jacques Rancière, 2008) [LSE]

 


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