L'artiste accumule les expériences vécues dans la "chose" tableau. Cette chose acquiert l'importance d'un fragment organiquement vivant qui accroît encore les tensions (c'est cela, la valeur biologique de tout art). Celui qui contemple dévie son énergie vers le tableau, un peu comme celui qui prie; à un certain point, il faut la dévier vers d'autres strates pulsionnelles, vers une limite, une fixité.

Avec le cubisme, l'oeuvre d'art redevient de la matière vivante. Toute figure est un fragment provisoire de la continuité de la vie. Elle met simultanément en évidence des phases contrastées de l'acte de voir.

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Du point de vue de Carl Einstein, l'art produit l'effet inverse du principe de répétition ou de la pulsion de mort. Il empêche l'homéostasie (c'est-à-dire qu'il accroît l'énergie). Supplément de vie, adjonction d'expériences vécues, il concourt à la lutte contre la pétrification.