Derrida
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Derrida, le savoir, l'université                     Derrida, le savoir, l'université
Sources (*) : Derrida, la raison               Derrida, la raison
Jacques Derrida - "Du droit à la philosophie", Ed : Galilée, 1990, p466, pp492-8, Le principe de raison et l'idée de l'université

 

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Derrida, la pensée

La raison d'être de l'université d'aujourd'hui, sa nouvelle responsabilité, c'est de penser aux limites du principe de raison - fût-ce dans un clin d'oeil, un battement de paupières

Derrida, la pensée
   
   
   
Derrida, responsabilité(s) Derrida, responsabilité(s)
Dans l'université : faire venir l'inouï               Dans l'université : faire venir l'inouï  
                       

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Jacques Derrida ne s'exprime pas en France, mais aux Etats-Unis, à New York, à l'Université de Cornell, une université qui présente une particularité topographique : elle est située sur une colline, reliée à la cité par un pont qui passe au-dessus d'une gorge (un abîme), un paysage sublime qui invite parfois les professeurs comme les étudiants au suicide (gorging out). Quelle est la responsabilité de l'université dans l'attrait de l'abîme? L'université moderne, explique Derrida, repose sur le principe de raison. Mais elle est incapable de penser ce principe, de l'interroger dans sa provenance, elle résiste à la question abyssale de l'être qui se cache en lui. Que faire alors? Plutôt que de se suicider, se sentir doublement responsable : du principe de raison, auquel il est impossible de renoncer, et aussi du refus de se laisser dominer par la techno-science qui soumet la recherche et l'enseignement au savoir objectif, au marché et aux finalités militaro-industrielles de l'Etat. Cette double responsabilité contradictoire (défendre l'université / déconstruire ses dispositifs institutionnels) ne peut s'exercer que dans un clin d'oeil, au-dessus de l'abîme.

Selon Aristote, il existe des animaux sans paupières, dont les yeux sont toujours ouverts. Ces animaux ne peuvent s'enfermer ni dans le sommeil, ni dans la pensée intérieure. Ils ne connaissent pas les pleurs. Derrida les compare à l'université : il faudrait qu'elle ait, elle aussi, sa zone obscure, son temps de délibération intérieure. Au moment de la fondation de l'Université de Cornell, son fondateur affirmait qu'il était vital de ne pas limiter la vue, car cette vue ouverte [le principe de raison], c'est l'essence même de l'université. Et Derrida d'ajouter : en penser les limites, c'est aussi vital que la fonction du clin d'oeil. S'interroger sur l'origine et les fondements de ce principe, lui désobéir, c'est accepter d'être suspendu un temps au-dessus du vide - le temps de répondre à une autre responsabilité, nouvelle [répondre de la possibilité que ce fondement, le principe de raison, soit sans fondement].

Répondre à l'appel du principe de raison - l'exigence de la rigueur et de la science, la recherche des racines et des causes - est nécessaire, mais pas suffisant. Il faut aussi, en plus, répondre du principe de raison - s'interroger sur le sens de ce principe, son fondement, sa finalité, ses limites; rendre raison de ce principe, sans pour autant lui désobéir. Penser ainsi, ce n'est ni de l'obscurantisme, ni du nihilisme, ni de l'irrationalisme, c'est simplement une inquiétude fidèle à la raison elle-même.

 

 

Comment ne pas parler, aujourd'hui, de l'université? demande Jacques Derrida en avril 1983. Aujourd'hui, c'est neuf ans après le début d'une série d'événements évoqués dans le présent livre, Du droit à la philosophie, série qu'on peut faire débuter le 16 avril 1974, par une réunion préparatoire à la constitution du Greph (15 janvier 1975), qui se poursuit par les Etats Généraux de la philosophie (16 et 17 juin 1979), les luttes contre la Réforme Haby, la remise d'un Rapport au ministre Jean-Pierre Chevènement le 30 septembre 1982, et la fondation du Collège International de Philosophie le 10 octobre 1983. Arrivé à cette sorte de fin de cycle, tout se passe comme si Jacques Derrida voulait marquer un arrêt. Il est temps de cligner de l'oeil, de suspendre cette défense de l'université, ce militantisme, cette négociation avec les pouvoirs, et de remettre en question l'essence même de ce que l'on défend.

 


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