Dans de nombreux textes, Jacques Derrida évoque la circoncision, il tourne autour dit l'interrogatrice Elisabeth Weber. Derrida ne le conteste pas. Il reconnaît ne parler que de ça, être obsédé par elle, ne pas pouvoir s'en détacher, et en même temps l'éviter car elle reste une blessure, une marque dans le corps. Ce rapport à la circoncision, on peut le rapprocher du rapport au judaïsme. "Être circoncis" ou "Être juif", voilà un trait absolument singulier que tous les hommes et femmes ne partagent pas; et pourtant l'un et l'autre sont une sorte de marque universelle - chez l'homme, chez la femme et chez tous les peuples du monde.

Derrida décrit ce paradoxe logique dans les termes d'un double témoignage :

- témoigner de l'universalité de l'homme, de son humanité,

- témoigner de ce qu'est un peuple singulier (le peuple de l'alliance), lui-même témoin de Dieu, c'est-à-dire "exemplaire" (une logique un peu folle) et responsable de l'universel.