On trouve les deux pôles du pardon dans la tradition religieuse : soit le don grâcieux, sans échange ni condition; soit la transformation du pécheur, son repentir. Il y a tension entre les deux, mais ils sont indissociables, irréductibles l'un à l'autre.

Pour qu'une décision s'inscrive dans l'histoire, le droit, et la politique, il faut que subsiste l'idée folle d'un pardon inconditionnel. Que la décision prenne la forme d'amnésie, d'amnistie, de réconciliation, de deuil ou de thérapie, elle ne peut être prise qu'en référence à cette idée.

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Le pardon est double et contradictoire, comme l'héritage.