Derrida
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Nudité, regard, désir                     Nudité, regard, désir
Sources (*) : Le Nu idéal               Le Nu idéal
Georges Didi-Huberman - "Ouvrir Vénus - Nudité, rêve, cruauté", Ed : Gallimard, 1999, pp35-36

 

La naissance de Venus, detail (Botticelli, 1484-86) -

Didi - Huberman, l'image dialectique

Dans "La naissance de Vénus" de Botticelli, l'horreur de la castration est déplacée sur la pudeur de la déesse nue

Didi - Huberman, l'image dialectique
   
   
   
Le beau, c'est le déplacé Le beau, c'est le déplacé
                 
                       

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Cette Vénus est-elle sensuelle? Georges Didi-Huberman le conteste. Certes elle est belle, mais c'est d'une beauté trop admirable. Certes elle est fine, mais elle est aussi figée, dure, ciselée, sculpturale. Botticelli l'entoure d'un trait qui la détache du fond, à la façon des orfèvres. Se cachant à peine, comme la Vénus de Praxitèle (dite aussi Aphrodite de Cnide), elle offre à nos regards un geste de fausse pudeur qui ne cache pas sa solitude. Trop parfaite, éloignée de nous, lisse et froide comme du marbre, ce n'est pas une créature de désir - comme devrait l'être Aphrodite, la déesse de l'amour. Il lui manque un peu de laisser-aller, de vulgarité. Toute se passe comme si cette déesse-là, désincarnée et idéale, n'était faite que pour être admirée.

Savonarole, qui vivait à cette époque, ne la désapprouvait peut-être pas.

Le Nu esthétique tend à privilégier le jugement (le concept, le symbole, le dessin) sur le désir (le phénomène, l'image, la chair), dans la continuité d'un programme qu'on imaginait alors (en 1482-86) être celui des Grecs. En désexualisant la forme humaine, en privilégiant les sources (littéraires, mythologiques, culturelles : les mots) sur la vision, en faisant d'elle le destin des concepts, on pouvait espérer déculpabiliser la nudité sexuelle. Cette Vénus est l'Humanitas de Marsile Ficin ou la Philosophia de Pic de la Mirandole.

Mais cette opération d'"isolation" ne réussit pas complètement. Le "toucher" est tabou, refoulé, oublié, mais il reste sous-jacent. Malgré tout, la chair est attrayante, la chevelure sensuelle, les seins suaves et les hanches arrondies. Comme l'expliquait Warburg, Botticelli joue sur une tension interne. D'une part, les personnages représentés semblent intérieurement impassibles; mais d'autre part, sur les bordures des corps (vers l'extérieur), tout un pathos s'installe : le vent qui agite cheveux et vêtements, l'atmosphère générale, la beauté passive des personnages.

Selon Pic de la Mirandole, "Mêlée est l'origine du monde". Dans une nature simple, il ne peut pas y avoir de beauté; c'est pourquoi l'informe (le matière brute) doit se faire forme (semence), pour viser un juste mélange, une composition proportionnée. Ainsi Botticelli tente-t-il de concilier le monde des sens, du plaisir, avec la spiritualité chrétienne.

On trouvera ici une analyse détaillée du tableau dans son ensemble.

 

 

L'idéalisation du trait est le résultat d'un travail psychique qui vise à concilier le désir inconscient et la représentation - avec ses formes culturelles et discursives (iconologie). Mais chez Botticelli, le résultat reste ambigu. Comme l'a signalé Warburg, la beauté de Vénus est pudique, mais elle déclenche aussi l'empathie. Tout se passe pour le spectateur comme s'il se réveillait d'un rêve. Son désir continue à le hanter. Le voici touché, ému, attiré, voire caressé par l'image.

 


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