Derrida
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Laisser s'écrire un nom tout autre                     Laisser s'écrire un nom tout autre
Sources (*) :              
Pierre Delain - "La mise à nu des exils", Ed : Guilgal, 1988-2017, Page créée le 21 octobre 2007

 

Roth Markus et sa femme Berta nee Mann (photo prise en 1938) -

De quelques détails qui rapprochent le scripteur de Jacques Derrida

   
   
   
                 
                       

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S'il s'agissait d'identification, ce serait trop dangereux. Je risquerais d'être absorbé, annihilé, voire carrément détruit. Que (sur la base de la date officielle), je sois né le même jour que lui, un 15 juillet, à 18 ans d'écart (et aussi le même jour que Walter Benjamin, 15 juillet 1892), ne suffit pas. Que je sois comme lui le dernier des juifs dans ma lignée avec mes fils incirconcis et mon ex-épouse (chrétienne et psychologue), que j'aie, en ce jour où je me confesse, 59 ans, tandis que ma mère en a 88 (une configuration identique à celle décrite dans Circonfession) ne suffit pas non plus. Que j'aie eu tant de mal à me retrouver dans mon père si fragile, si muet, si lointain, est trop banal pour vraiment compter. Que j'aie eu à me soutenir moi-même toute ma vie, me porter, me supporter (rude tâche) ne se situe pas sur le même plan (c'est lui qui a inventé l'auto-affection, l'affection pensante). Qu'il se soit inscrit à l'âge de 18 ans en hypokhagne sans même connaître l'existence de l'ENS et que je me sois inscrit à 19 ans à Sciences po sans même connaître l'existence de l'ENA ne se compare pas, car je ne me suis jamais présenté à l'ENA. Lui, il a tout réussi. Il a écrit l'oeuvre unique, il a collectionné les amis dont je ne peux même pas rêver. C'est un homme public, célèbre, un enseignant. Je ne suis rien de tout cela, à moins que je n'en sois qu'un effet, le reste éclaté de sa déconstruction.

Pourquoi donc faire voisiner ces quelques détails avec la photo des grands-parents maternels du scripteur, gazés le 1er juillet 1944, où ils ont rejoint ses grands-parents paternels, gazés le 28 mars 1943 à Sobibor? Selon moi, ils ont été brûlés dans le même four, ce four où je suis né le 14 juillet 1948, un jour avant ma date de naissance officielle [entre 1943-44 et 1948 si peu d'années, et tant d'écart]. Par chance, j'ai trouvé d'autres branches pour me raccrocher à l'héritage. C'est ainsi que j'ai tenté de surmonter un funeste changement de nom. Mais je ne me fais aucune illusion. Sur un faux nom et une fausse date de naissance, on ne construit pas une vraie vie.

Ce sont les grands-parents maternels du scripteur, Markus Roth né le 27 février 1879 - fils de Roth Moriz - et sa femme Berta née Mann le 24 juillet 1887 (photo prise en 1938).

 

 

Après quelques semaines dans le ghetto de Debrecen (Hongrie), ils ont été déportés le 28 juin 1944 et gazés à Auschwitz dès leur arrivée (probablement le 1er juillet). Leur fils Nicolas, déporté avec eux, a survécu. Leurs noms, Roth et Mann, sont désormais aussi imprononçables pour moi que ceux de mes grands-parents paternels, Klein et Gross. Roth, Mann, Klein, Gross, quatre noms germaniques portés par mes ancêtres, réduits en cendre.

 


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