Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
                   
             
Pierre Delain - "La mise à nu des exils", Ed : Guilgal, 1988-2017, Page créée le 16 juillet 2006

 

Nicolas Roth (1947) -

Pour Nicolas Roth comme pour Imre Kertész, la vie s'est arrêtée avec la déportation : ses souvenirs se sont figés, et toute la vie ultérieure n'est qu'une survie qui interdit l'oubli

   
   
   
                 
                       

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Deux faits :

- il ne semble pas être capable de s'intéresser à autre chose qu'à sa vie d'avant 1944 et à tout ce qui est lié à cette vie (la Hongrie, la famille). Il avait 16 ans. Tout ce qui s'est passé avant cette date possède une valeur de réalité et de vérité sans comparaison avec ce qui s'est passé après.

- il a des souvenirs d'une précision incroyable sur son enfance. Pourquoi? Une hypothèse : il lui est interdit d'oublier tout ce qui précède la disparition brutale de ses parents et de l'univers de cette époque. N'importe quel enfant serait passé à autre chose, sa mémoire aurait été occupée par de nouveaux événements. Mais pas la sienne, car les nouveaux événements se sont situés sur un autre plan, dont la valeur de vérité est moindre, incapables de concurrencer ces anciens événements littéralement inoubliables.

Cette psychologie ressemble à celle d'Imre Kertész décrite dans son livre-film Etre sans destin. Il considère que, avec la déportation, il est mort une première fois, et que cette mort a été sa vraie mort. En conséquence tout ce qu'il a vécu après son retour de déportation n'est qu'une fausse vie, une survie illusoire. Il y a l'avant et l'après, comme Nicolas. AVANT : un monde vraiment réel, ineffaçable, figé en un film immuable. APRÈS : une fausse existence, sans substance, qui s'ajoute à la précédente sans l'effacer. La première existence est définitivement écrite, et la seconde ininscriptible.

 

 

Photo prise après son retour de déportation, probablement en 1947. Il n'avait que 19 ans.

Nicolas Roth est l'oncle du scripteur; juif, il a été déporté en 1944 de la ville hongroise de Debrecen avec toute sa famille, et est le seul à en être revenu. Il est, pour lui, vital que le passé reste, d'une façon ou d'une autre, présent, car cette absence-là, celle que Claude Lanzmann a filmée, elle est trop insupportable pour lui.

 


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